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Commentaire sur la dixième promenade de l'oeuvre Les Rêveries du Promeneur Solitaire de Rousseau

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Par   •  7 Novembre 2019  •  Commentaire de texte  •  2 736 Mots (11 Pages)  •  1 481 Vues

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Commentaire Composé de la dixième promenade de l’œuvre Les Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau.

        « Je fais la même entreprise que Montaigne, mais avec un but tout contraire au sien : car il n’écrivait ses Essaies que pour les autres, et je n’écris mes rêveries que pour moi. » affirme Jean Jacques Rousseau dans sa « Première Promenade », chapitre premier de son ouvrage posthume « Les Rêveries du promeneur solitaire » (1778). La démarche autobiographique de cet auteur philosophe est simple : celui-ci souhaite faire l’introspection de son âme et se livrer aux douces contemplations qu’il mène en solitaire. Rousseau fait de ses Rêveries l’appendice de ses Confessions (1770), même si sa démarche est bien différente de sa première autobiographie. En effet, le promeneur reprend les faits passés en les expliquant de manières plus philosophiques et avec moins de précisions descriptives. Cependant il continue à se défendre contre ses ennemies du « complot » et de pousser une plainte face aux injustices dont il a été victime. L’œuvre composer de dix promenades, de taille inégales et dont les thèmes changent aux grès des pensées de l’auteur. Tantôt il rapporte l’une de ses balades, tantôt il retrace un évènement marquant de sa vie.

A travers son ultime promenade qu’il ne put achever, Rousseau reprend l’histoire de sa rencontre avec Françoise-Louise de Warens, que l’auteur appel aléatoirement madame de Warens et maman. Le promeneur solitaire ouvre ici son cœur aux doux souvenir de l’être aimé, qui fut pour lui, dans un premier temps, la mère qu’il n’a jamais eue, puis l’amante qui lui offrir ses plus belles années.

        Dans quelle mesure le souvenir lyrique de la rencontre avec madame de Warens permet à Rousseau de se remémorer les beaux moments passés avec celle-ci, ainsi que les peines causées par la brièveté de leur histoire ?

Afin de répondre à cette problématique nous verrons dans un premier temps, le portrait idyllique de cette rencontre qui illustre leurs années de bonheur, et dans un second temps nous expliquerons la portée lyrique de ce texte qui retrace la sensibilité exacerbée de l’auteur.

        La première rencontre de l’être aimée est inoubliable, et Rousseau, à travers cette dixième promenade, se remémore se souvenir cher à son cœur.

Dès le début de cette dernière promenade, l’auteur marque sa rencontre de Warens dans une temporalité précise : « Aujourd’hui, jour de Pâques fleuries, il y a précisément cinquante ans de ma première rencontre avec madame de Warens. » (l.1-2). A travers la métaphore « Pâques fleuries » qui désigne le printemps, ainsi que la précision numérale « cinquante ans », Rousseau montre qu’il écrit selon ses pensées du moment et marque l’importance de cette rencontre pour celui-ci. De plus, l’auteur indique les âges qu’ils avaient lorsqu’ils ont fait connaissance : « elle avait vingt-huit ans » (l.2), « Je n’en avais pas encore dix-sept » (l.3). Ceci précise de nouveau leur rencontre et montre que l’auteur se souviens très bien de celle-ci. A travers ces explications l’auteur en profite pour mettre madame de Warens en lumière : « étant née avec le siècle » (l.3). A l’aide de cette périphrase qui indique que celle-ci est né en 1700, l’auteur place madame de Warens comme une personne très importante et nous permet également de dater l’année de leur rencontre, c’est-à-dire 1728. L’auteur fais ensuite une description méliorative des personnes qu’ils étaient tout deux à ce moment-là : « (…) un jeune homme vif, mais doux et modeste, d’une figure assez agréable, il l’était encore moins qu’une femme charmante pleine d’esprit et de grâce » (6-7). Avec l’antithèse des adjectifs « vif » et « doux » l’auteur nous renseigne sur son caractère réservé mais aussi empreint de vivacité, mais également sur son faciès qu’il définit comme « agréable ». L’énumération « charmante pleine d’esprit et de grâce » quant à elle renvoi aux qualités de madame de Warens, ce qui montre que celle-ci est considère, par l’auteur, comme une femme intelligente et élégante Cependant il nous donne aucun élément sur le physique de celle-ci. Enfin l’auteur montre sa gratitude ainsi que son respect qu’il a envers elle avec l’hyperbole : « m’inspirât avec la reconnaissance des sentiments plus tendres que je n’en distinguais pas » (l.7-8). De plus celle-ci valorise le caractère de madame de Warens qui, aux yeux Rousseau, est « la meilleure des femmes ».

        Lorsque l’auteur est avec celle qu’il admire, il peut enfin être lui-même et faire ce qu’il souhaite.

A travers cette promenade celui-ci affirme que ces années de bonheur, passé avec madame de Warens, ont été pour lui des années de liberté totale : « (…) je fis ce que je voulais faire, je fus ce que je voulais être, et par l’emploi que je fis de mes loisirs, aidé de ses leçons [celles de madame de Warens] et de son exemple, je sus donner à mon âme encore simple et neuve la forme qu’il lui convenait davantage et qu’elle a gardée toujours. » (l.31-34). Ici, avec la reprise de la structure « je » suivit du verbe faire à chaque subordonnée, l’auteur met en avant les libertés ainsi que les enseignements que lui donnait madame de Warens. Rousseau en vivant avec celle-ci à pris son exemple et c’est grâce à la « complaisance et [la] douceur » de cette femme, qu’il a pu être en adéquation avec lui-même. On voit cela grâce à la synecdoque « mon âme encore simple et neuve la forme qu’il lui convenait davantage et qu’elle a gardée toujours ». L’âme représente Rousseau qui, grâce à madame de Warens, a su adopter le caractère qui lui convenait et le gardé toute sa vie durant. C’est également en l’observant qu’il s’adonna à ses rituels solitaires : « Le goût de la solitude et de la contemplation naquit dans mon cœur avec les sentiments expansifs et tendres faits pour être son aliment. » (l.34-36). De nouveau on remarque la synecdoque de l’âme qui représente l’auteur. De plus, un peu plus haut dans le texte, l’auteur affirme qu’en étant avec celle qu’il aime il put enfin être lui-même : « (…) temps de ma vie où je fus moi pleinement, sans mélange et sans obstacle » (l.23). Madame de Warens est donc celle qui a permis à Rousseau de forger son caractère, et qui a fait naitre en lui une grande sensibilité.

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