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Commentaire de l'incipit du roman Bel-Ami de Guy de Maupassant

Compte Rendu : Commentaire de l'incipit du roman Bel-Ami de Guy de Maupassant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Mai 2015  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  1 347 Vues

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Dans ce commentaire, nous verrons tout d’abord en quoi cet incipit présente les caractéristiques traditionnelles d’un début de roman (I), avant de nous focaliser sur le portrait ambivalent du héros dressé par le narrateur (II). Enfin, nous nous intéresserons à la manière dont ce passage annonce le reste du roman en introduisant les enjeux majeurs (III).

I – Un incipit traditionnel

A – Le cadre spatio-temporel

Dès la première phrase, l’action se situe dans un lieu précis : le « restaurant », désigné plus loin par le terme « gargote ».

Elle se déplace ensuite vers le « trottoir » et grâce à l’indication « la rue Notre-Dame-de-Lorette », le lecteur sait dès le quatrième paragraphe que l’action se déroule à Paris.

La date est également indiquée de manière très précise : « on était au 28 juin ».

Le moment de la journée peut se déduire : le lecteur arrive « in media res », alors que l’action est commencée, après un repas (déjeuner ou dîner).

B – La présentation du personnage principal

L’intrigue se dessine également assez vite : Georges Duroy, le protagoniste, apparaît dès la première phrase.

C’est un jeune homme pauvre (« il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois ») qui mène une vie modeste ; son seul « grand plaisir » est d’aller boire une bière le soir (« deux bocks sur le boulevard »).

Il semble assez indécis sur ce qu’il va faire de sa journée : « il demeura un instant immobile, se demandant ce qu’il allait faire », ce qui contraste avec son attitude conquérante (« il avançait brutalement »).

Les changements de points de vue dans l’incipit permettent d’appréhender le protagoniste sous plusieurs facettes.

Le point de vue apparaît d’abord comme externe : comme s’il assistait à la scène, le narrateur décrit les actions du personnage (en témoignent les nombreux verbes d’action : « sortit », « cambra », « frisa sa moustache d’un geste militaire et familier »).

Dans le quatrième paragraphe, le lecteur est plongé dans les pensées calculatrices du personnage : « Il réfléchit que… ».

La réapparition des verbes d’action du cinquième paragraphe (« marchait », « avançait », « inclinait ») marque un retour au point de vue externe : le narrateur reprend de la distance par rapport à son protagoniste et en profite pour dresser son portrait.

Transition : Cette première page du chapitre 1 de Bel-Ami présente donc bien toutes les caractéristiques de l’incipit traditionnel, en présentant à la fois le cadre spatio-temporel et le personnage principal. Mais ce héros n’est-il pas plutôt dépeint comme un anti-héros ?

II – Un portrait à double tranchant

A – Un portrait physique flatteur

Même si le portrait physique intervient assez tard, le lecteur a déjà une idée de l’aspect de Georges Duroy à travers la manière dont il est caractérisé : « par pose d’ancien sous-officier », « joli garçon ».

Le regard que « les femmes » portent sur lui confirme l’idée qu’il est bel homme.

Dans le quatrième paragraphe (toujours avant le portrait à proprement parler), Georges Duroy est décrit comme un personnage conquérant, à fière allure (« poitrine bombée », « battait le pavé », « l’air de toujours défier quelqu’un »), avec beaucoup de prestance malgré sa pauvreté (« son chapeau haut de forme assez défraîchi »).

Sa description physique montre un jeune homme qui accorde une grande importance à son apparence, par exemple en étant coiffé selon la mode de l’époque (« des cheveux frisés naturellement, séparés par une raie au milieu du crâne ») et en arborant « une moustache retroussée ».

B – Un portrait en mouvement

L’originalité de ce portrait tient au fait la description physique différée ne laisse pas le lecteur dans le doute quant à l’allure générale du héros, car les verbes d’actions du deuxième et du cinquième paragraphes donnent une idée assez précise de ses attitudes : « cambra sa taille, frisa sa moustache d’un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire », « il marchait ainsi qu’au temps où il portait l’uniforme des hussards ».

Avant de présenter un portrait statique, le narrateur montre Duroy en mouvement, car c’est un personnage qui se définit davantage par ce qu’il fait (par ambition et vanité) que par ce qu’il est (un petit provincial pauvre qui cherche à faire fortune dans la capitale).

Ce parcours physique dans les rues de Paris annonce déjà son parcours plus symbolique dans la société.

En effet, les verbes d’action décrivent souvent

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