Cléopâtre et Isabelle : indépendantes et fières.

Cléopâtre et Isabelle : indépendantes et fières.

Bien que manipulatrices et calculatrices, nous ne pouvons cependant rester insensibles devant la détermination et l’indépendance qui nourrissent ces deux femmes. En effet, au XIXème siècle, et ce malgré la révolution française au cours du siècle précédent, le statut de la femme n’avait pas connu de changement majeur et cette citation de L’école des femmes écrit au XVIIème siècle était toujours d’actualité:

Acte III Scène II

«  Votre sexe n’est là que pour la dépendance :

du côté de la barbe est la toute puissance »

Simone de Beauvoir dit : « Il est difficile à une femme d’agir en égale à l’homme tant que cette égalité n’est pas universellement reconnue et concrètement réalisée. », et pourtant, Isabelle réussira le pari de poser un regard fier sur son indépendance dans une société patriarcale. Après la mort de son mari, Isabelle s’est mis en tête de continuer à diriger d’une main ferme la propriété de son mari. Jeanne Boucard la qualifie même de : « Très courageuse » (Marcelle

Lagesse, La Diligence s’éloigne à l’aube, ELP Publication, 2013 pg : 129). Bien que la narration du roman soit faite d’un point de vue masculin en la personne de Nicolas Kérubec, ce dernier ne manque pas de faire l’éloge de cette femme qui ose défier la société patriarcale dans laquelle elle vit en assumant son indépendance :

« Chaque matin, sous son ombrelle, Isabelle Ghast errait dans les sentiers, s’asseyait au bord des talus. Sous son regard, les esclaves défrichaient les terres, couchaient les têtes de cannes à sucre dans les sillons ou dépaillaient ces cannes la saison venue » (Marcelle Lagesse, La Diligence s’éloigne à l’aube, ELP Publication, 2013 pg : 68)

On ne peut donc qu’admirer cette femme laborieuse, qui sur une terre étrangère, malgré son jeune âge, a su organiser, administrer et diriger sa vie en se libérant des lois sociales et morales au lieu de se laisser diriger. (S.Paddia, La représentation de la femme dans l’œuvre romanesque de Marcelle Lagesse : Dissertation University of Mauritius 1997) .Une femme qui nous rappelle certainement Cléopâtre qui malgré ses 23 ans a pu régner seule sur l’Egypte pendant dix ans non sans une pointe de fierté.

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