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Cheveux

Commentaire d'oeuvre : Cheveux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Janvier 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 708 Mots (7 Pages)  •  660 Vues

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Les cheveux

Ce matin, au Tribunal de Première Instance, un monde touffu. La salle grouillait de bavardage et d’ambiance. Le Président de la Cour, un quinquagénaire aux cheveux grisonnants, débordé, tapa sur la table :

- Silence ou je dégage la salle !

- Vous savez, Monsieur le Président, les cheveux sont à l’origine de toutes les déviations observées aujourd’hui. Les têtes, couvertes ou chauves, imitent la terre nourricière. Les cheveux ! Oh ! Nos cheveux ! Souples, frisés, bouclés, crépus, ondulés, fins, brillants, secs, gras, ternes, d’ébène, aile de corbeau! Vous ne voyez pas comment les hippies se les dressent comme des piquets ou s’en séparent à l’exception d’une touffe qu’ils préservent jalousement.

En Occident, les métamorphoses sont légion, rien qu’à partir de nos cheveux. Les brunes, les rousses se coiffent en blondes. Il suffit de prendre le temps de choisir des blondes comme mèches. Les Noires, elles aussi, se transforment en blondes. Vous les voyez, non ! Evidemment, les teintes qui faisaient le bonheur des cheveux précocement blanchis sont devenues l’apanage de yéyés. La couleur noire a cédé le pas au blanc, au doré, à l’agencement canaille des coloris. Voyez-les, Monsieur le Juge, sur les aires de jeux. ! Les stars de football ! Les cheveux crépus transformés en rasta, en crêpes de coq, gominés, mis en plis, nourris au lait de coco ou seulement tressés ! La révolution des cheveux des Noirs a commencé aux Etats – Unis d’Amérique. La période afro, blues, jazz, disco a distillé dans les habitudes une autre conception des cheveux! Les produits : huile, savon, teintes, mèches, chapeaux ont envahi les têtes. Pire, Monsieur le Président, l’assassin se vêt de ces attributs pour accomplir sa besogne. Il se confond à un visage inconnu et paf ! Le crime parfait est commis. Et il circule, il circule, parfait inconnu !

Les poux, oh ! Les poux, voilà une race de sangsues collées à nos cheveux. Ils se multiplient, se galvanisent grâce aux cheveux. C’est leur milieu de vie, c’est leur forêt naturelle !

Et pourtant, chantent les mythes, la beauté d’un homme dépend de ses cheveux !

- Eh bien, j’ai compris et je prononce la sentence suivante : toute personne aux cheveux abracadabrants est considérée comme subversive et traitée comme telle ! Le jugement est dit, dit-il, en secouant sa postiche !

La sentence fit dresser les cheveux sur les têtes. Selon certaines personnes, le Président n’a pas touché à un seul cheveu de l’affaire ; elle est encore toute entière !

Les oreilles

La paire d’oreilles! Elles sont à la base de tous les maux que vit le monde. Parce qu’elles sont le réceptacle de toutes les informations. Vous les observez souvent, antennes paraboliques dressées, qui rasent les murs, en quête d’informations à croquer. Elles bougent, se mettent sur leur séant ! A cause d’elles, le monde est devenu méfiant.

Les murs ont des oreilles. Puisque de bouche à oreilles, les informations les plus secrètes se répandent comme une traînée de poudre, créant par conséquent des situations préjudiciables. Il suffit que la puce soit mise à l’oreille, que le branle-bas se déchaine. Eh vlan ! Le monde ne dort plus sur ses oreilles ! Ne savez- vous pas que les guerres sont filles des idées entendues et répandues ? Comment croyez-vous que les services de renseignement fonctionnent ? Et les journaux ? Et les détectives ? On n’entre pas dans ce monde-là avec des oreilles bouchées. Et quand ces chasseurs d’infos gîtent quelque part, ils branchent leurs oreilles. Ils sont toute antenne tirée.

Ces entonnoirs, comme on les appelle généralement, ouvrent l’homme sur le monde. Et vous les voyez comment elles happent tout à leur passage jusqu’aux incantations ! Tous ces fous dans les rues ne sont pas fous d’eux-mêmes ! Ils ont capté des paroles insalubres et fofolles !

« Ventre affamé, n’à point d’oreilles » disait La Fontaine !

Les yeux

La vue, c’est la vie! Mais quand surgissent les perversions liées aux choses vues, le monde ne tient plus sur ses oreillers. Avez-vous fait un tour dans les cybers ? Les internautes juniors ne raffolent –ils pas, fins gourmets, de nues ? Les yeux agrippés à la chair, ils cultivent le jardin des vices !

Les yeux bleus ou dorés, noirs, durs, doux, rouges, malins, bêtes, communicateurs, déterminés s’attachent à sa proie et refusent de lui foutre la paix. Ces sang-vues posent leurs pas et vous décryptent. Résultat : le 11 septembre 2001.

Vous les voyez aussi divergents et ondoyants. Hier, aux feux du marché Tokpa, une vieille connaissance m’a repéré de loin.

- Youssouf ! Youssouf !

Je me retournai et je la découvris. On s’embrassa fougueusement. Les mêmes

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