Biographie d'Eugène Ionesco

Eugène IONESCO (1909-1994) est né en Roumanie à Slatina d’une mère française et d’un père roumain de caractère autoritaire. Il est très vite écartelé entre ses deux pays, ses deux langues et ses deux parents qui se séparèrent. Après avoir vécu quelques années en France (depuis 1911) il rejoignit avec sa sœur leur père à Bucarest en 1922. Après avoir réappris la langue paternelle, il commence à écrire ses premiers textes en roumain : un recueil de texte, des poèmes, etc.

Il assiste en 1931 à la naissance d’un mouvement fasciste, « La garde de Fer ». IL reproche à son père d’adhérer et de militer dans ce parti ce qui dégradera leurs rapports.

Afin de fuir »la nazification » de son pays en 1938, il profite d’une bourse d’étude pour la réalisation d’une thèse sur Baudelaire pour quitter la Roumanie et s’installer en France à Paris.

Après avoir été mobilisé en 1940, il doit de nouveau rejoindre la Roumanie. Mais dès 1942 il réussit à gagner Marseille puis Paris où il écrit et devient un auteur dramatique. C’est en 1950 qu’il crée sa première pièce de théâtre , « La Cantatrice Chauve » qui marquera la naissance d’un nouveau théâtre , « Le Théâtre de l’Absurde » ce que définit Antonin Artaud comme étant « la rupture entre les choses ; et les paroles , les idées, les signes qui en sont la représentation »

IONESCO est un homme profondément pessimiste, défenseur des causes humanitaires et sera avec Beckett les piliers du « Théâtre de l’absurde ».

En 1959, IONESCO écrit son œuvre « Le Rhinocéros », une pièce de théâtre en trois actes et quatre tableaux qui se veut une dénonciation du totalitarisme, plus particulièrement du dangereux phénomène de massification et ce, autant par le contenu que la forme. Il aborde le conformisme par l’exagération de l’innocence des personnages qui gravitent autour de Bérenger le personnage principal. Et il amène l’idée d’intégration aux normes par la forme contextuelle du texte.

Tout d’abord, nous allons nous pencher sur le contenu de la pièce et voir comment Ionesco aborde le danger de la massification au travers des personnages. Premièrement, on considérera la progression de l’arrivée des rhinocéros dans le décor. En effet, dans le premier acte on fait mention de deux rhinocéros et comme on pourrait s’y attendre, cela suscite une très grande surprise chez les personnages. Peu à peu, on constate que la ``contamination`` s’accélère. Au deuxième acte, ``on s’y habitue…plus personne ne s’étonne des troupeaux de rhinocéros parcourant les rues à toute allure.`` (p.139) Il est trop tard pour agir, la ``rhinocérite`` est endémique et personne ne peut y faire quoique ce soit.

Puis dans une deuxième partie,

Dans son essai (?) Notes et contre-notes, Ionesco disait que la rhinocérite était la carapace que développaient les gens pour éviter d'avoir un véritable échange avec l'autre/les autres.

Cette maladie enveloppe l'Homme jusqu'à former une protection tellement résistante que ces Hommes avancent dans la vie sans regarder quoique ce soit, prêt à charger.

La rhinocérite

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