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Baudelaire, poète inclassable du milieu du XIXème siècle

Dissertation : Baudelaire, poète inclassable du milieu du XIXème siècle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Avril 2014  •  Dissertation  •  1 428 Mots (6 Pages)  •  5 972 Vues

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Baudelaire, poète inclassable du milieux du XIXème siècle est le père de la modernité. C’est un auteur charnière qui voue un culte à la beauté et se complaît dans l’exagération, l’outrance, la fantaisie, et la provocation. Son style fut influencé par le romantisme d’Hugo (qui était pour lui une figure paternelle) et sa poésie déteint notamment sur celle de Rimbaud et Verlaine, deux poètes symbolistes. Il souhaite libérer l’esthétique de toute considération morale ou éthique. Le recueil Les fleurs du mal en est un bel exemple. Baudelaire a d’ailleurs dit à propos de Paris: «Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or».

On peut donc se demander en quoi cette citation justifie le rôle des poètes.

Après avoir défini un poète alchimiste et le côté artistique du laid nous étudierons les autres fonctions qu’un auteur peut adopter.

L'alchimie est une discipline qui recouvre un ensemble de pratiques en rapport avec la transmutation des métaux. L'un des objectifs de l'alchimie est le «grand-œuvre», c'est-à-dire la réalisation de la pierre philosophale permettant la transmutation des métaux, notamment des métaux vils, comme le plomb, en métaux nobles (l'argent et l'or).

La plupart des poètes et un grand nombre d’écrivains se sont inspirés du symbolisme alchimique. La philosophie traditionnelle distingue l’alchimie opérative qui nécessite un laboratoire et l’alchimie spéculative qui se pratique par la seule activité de l’esprit. La poésie alchimique est donc une forme d’alchimie spéculative. L’âge d’or de cette poésie est le Moyen-Age. Baudelaire, de part sa citation s’est inspiré de cette idéologie au profit de son art. C’est un poète qui aime transformer, transmuter et surtout sublimer. Faire ressortir l’esthétique de la laideur est pour lui un procédé intéressant.

La laideur est une source de découverte, à travers elle le poète peut déchiffrer le monde, atteindre son essence (peut-être même mieux qu’avec la beauté). Cette transfiguration de la laideur en beauté, cette découverte de l’essentiel de la réalité que permet la poésie, doit être partagée avec le lecteur du poème. Ainsi, le pouvoir de transfiguration du poète se manifeste à travers une exploitation habile des ressources du langage et de la musicalité qui sont aptes à sublimer la laideur. La beauté ne dépend en définitive pas du sujet, mais de son traitement. Par exemple dans le poème «Le peigne» de Germain Nouveau, l’auteur s’amuse à prouver à son lectorat que cet objet est un grand seigneur et sait voir au delà de l'apparence de cet instrument. On observe qu’à la fin de chaque strophe l’auteur répète le même vers: «oui, le peigne est un grand seigneur». Ce refrain lui permet de souligner son idée et de provoquer le lecteur avec cette «piqure de rappel».

Le poète exploite toutes les ressources de la langue en valorisant aussi les mots par leur rareté et leur nombre limité : on parle parfois de «poésie-télégramme» où chaque mot «coûte». La musicalité apparaît également comme ce qui fonde le genre poétique, et comme la meilleure mise en valeur des mots. «Le crapaud» de Tristan Corbière illustre aisément ces deux thématiques, de part sa brièveté et sa musicalité. En effet, ce poème comporte une syntaxe déroutante. Il s’organise autour de vers brefs, nominaux et juxtaposés. Les phrases sont coupées par des points de suspension soit à la fin, soit bizarrement au début qui ne délivrent qu'une partie du message.

La question de l'esthétisme demeure, encore aujourd'hui, un point sensible de la production et de la critique artistique.

Nous venons de montrer les côtés alchimistes qu’un poète peut suivre ainsi que l’esthétique du laid. Explorons maintenant les autres fonctions que le poète adopte.

La poésie lyrique date du Moyen-Age. Son but premier est de courtiser la femme aimée à travers diverses formes fixes où les thèmes de l’amour, l’honneur et la fidélité sont omniprésents. Le poète Léopold Sédar Senghor propose une célébration de la femme dans son poème «Femme noire» qui est un lyrisme voué à la féminité. Cet éloge se traduit par la description de la femme, un érotisme certain grâce à un désir charnel et une ode à la femme noire. Son rôle est donc d’exprimer ses sensations et ses sentiments parmi ces louanges.

Les poètes romantiques de la première moitié

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