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Anthologie Poétique sur la beauté

Dissertation : Anthologie Poétique sur la beauté. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Février 2014  •  2 360 Mots (10 Pages)  •  4 807 Vues

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PREFACE

Pour beaucoup de monde aujourd’hui, la lecture poétique n’est pas importante. Les lycéens par exemple, ne voient qu’une obligation dans le fait de lire des poèmes, et n’en remarquent pas les avantages. Platon disait qu’elle nous éloignait de la réalité. Alors comment peut-on monter son utilité ?

Tout d’abord, la lecture poétique peut nous procurer du plaisir grâce à sa beauté. Elle nous transporte hors du réel et nous fait rêver. En effet, les jeux sur les sonorités, les rimes, les rythmes et tout autre procédé poétique rendent les poèmes beaux et gracieux. Ce n’est cependant pas seulement pour sa beauté « plastique » que la lecture poétique est intéressante. En effet, elle est également source de réflexion. Elle nous permet de nous poser des questions, sur des sujets auxquels nous ne pensons pas forcement. Par exemple, Francis Ponge remet en question l’image que l’on peut avoir d’un cageot avec son poème « Le Cageot » (1942), et nous incite donc à la réflexion. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la lecture de l’œuvre de Baudelaire représente de l’intérêt à notre époque. En effet, dans Les Fleurs du Mal, Baudelaire se pose des questions existentielles. Il se pose des questions sur la dimension tragique que peut prendre la vie, il se demande quel peut être son sens et rend compte de l’irréversibilité du temps. Dans la section « spleen et idéal », le spleen prend une dimension existentielle qui cherche son sens dans l’idéal. On peut donc dire que la lecture de l’œuvre de Baudelaire rempli un rôle moral et philosophique, que l’on peut d’ailleurs remarquer grâce au titre de son œuvre : Les Fleurs du Mal. Dans ce titre, Baudelaire veut faire le rapprochement entre la beauté et le mal, que l’on peut associer à la vie et sa dimension tragique.

Le corpus de cette anthologie est constituée de dix poèmes de la section « Spleen et idéal » des Fleurs du mal de Baudelaire, et ayant tous pour thème les présences animales. Tout d’abord, on pourra lire des poèmes dont les animaux incarnent la beauté comme « Le serpent qui danse », 28ème poème de la section ; « Une charogne », 29ème poème de la section et « La beauté », le 17ème. Ensuite, on lira des poèmes dans lesquels le poète s’identifie en quelque sorte aux animaux avec

« L’albatros », le 2ème de la section, « Le chat », le 51ème ; « Les chats », le 66ème et « Les hiboux », le 67ème. Enfin, on aura des poèmes dans lesquels le poète identifie les animaux à des personnes, comme « Le chat », le 34ème poème de la section ; puis « Bohémiens en voyage », le 13ème et pour finir « Les phares », le 6ème. J’ai choisi le thème des présences animales car j’avais beaucoup apprécié « L’albatros », que l’on a étudié en classe, et je voulais voir si Baudelaire utilisait fréquemment l’image des animaux dans ses poèmes, et dans quel but.

XXVIII

LE SERPENT QUI DANSE

Ce poème reflète l’amour entre Baudelaire et sa femme Jeanne. Dans ce poème, Baudelaire décrit la démarche de Jeanne comme un serpent qui danse et charme.

Que j’aime voir, chère indolente, De ton corps si beau,

Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau !

Sur ta chevelure profonde Aux âcres parfums,

Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s’éveille Au vent du matin,

Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain.

Tes yeux, où rien ne se révèle

De doux ni d’amer,

Sont deux bijoux froids où se mêle L’or avec le fer.

À te voir marcher en cadence, Belle d’abandon,

On dirait un serpent qui danse Au bout d’un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse Ta tête d’enfant

Se balance avec la mollesse D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s’allonge Comme un fin vaisseau

Qui roule bord sur bord et plonge Ses vergues dans l’eau.

Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants,

Quand l’eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de Bohême, Amer et vainqueur,

Un ciel liquide qui parsème D’étoiles mon cœur !



XXIX

UNE CHAROGNE

Dans ce poème, Baudelaire écrit les pensées qu’il a eues lors d’une promenade avec sa femme où ils ont trouvé une charogne en état de décomposition. Il fait cependant naître de cet animal mort de la beauté.

Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d’été si doux :

Au détour d’un sentier une charogne infâme

Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l’air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons,

Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique

Son ventre plein d’exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point,

Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu’ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s’épanouir.

La puanteur était si forte, que sur l’herbe Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D’où sortaient de noirs bataillons

De larves, qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague, Ou s’élançait en pétillant ;

On eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague, Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,

Comme

...

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