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Anthologie Du Printemps Dans La Poésie Du 19 ème Siècle

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Par   •  1 Décembre 2013  •  2 363 Mots (10 Pages)  •  2 815 Vues

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ANTHOLOGIE DU PRINTEMPS DANS LA POESIE DU XIX EME SIECLE

La poésie est avant tout un art du langage mais aussi un défoulement des sentiments, une alchimie de mots en vers comme en prose. Elle vise à exprimer un sentiment personnel abstrait ou réel, en combinant le rythme, l'harmonie et les mots d'une langue pour évoquer des images. La poésie reste cependant difficile à définir, au point que chaque auteur lui trouve une fonction et une expression qui lui est propre.

Nous allons nous pencher sur l'image du printemps à travers la poésie, car la poésie est intimement liée à la Nature et aux sentiments. C'est pourquoi j'ai voulu rendre hommage à cette magnifique saison et à tous les poètes qui l'ont abordée dans leurs œuvres en vous présentant une sélection de poèmes qui selon moi, permettent au mieux de matérialiser ce thème.

Fais naître un renouveau suprême

Au cœur des morts !

René-François Sully Prudhomme

« Prière au printemps », Les solitudes (1869)

Le printemps symbolise la renaissance, la vie après la froideur mortelle de l'hiver. Selon beaucoup de poètes, cette saison est la plus belle de toute, elle est colorée, fraîche, joyeuse, elle présente toutes les qualités d'une femme que l'on chérie. Certains poètes comme Albert Samain dans « La Dame du Printemps » du recueil Symphonie héroïque (1888), vont jusqu'à personnifier le printemps : « Ses yeux ont la couleur du lac originel, Et son corps se balance au rythme des calices. ». Ici, le printemps symbolise une femme belle et sensuelle.

Ainsi, aussi bien la femme comme la saison fait objet de désir pour Albert Samain, René-François Sully Prudhomme, et tant d'autre, notamment pour Arthur Rimbaud avec « Sensation » :

Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la Nature, heureux comme avec une femme.

Les poètes ont tous leur propre manière d'exprimer leurs ressentis, à travers des formes, des sonorités, des rythmes différent et par ailleurs de suggérer au lecteur des sensations et des émotions.

Premier sourire du printemps, Émaux et Camées (1852). Théophile Gautier

Tandis qu'à leurs œuvres perverses

Les hommes courent haletants,

Mars qui rit, malgré les averses,

Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,

Sournoisement lorsque tout dort,

Il repasse des collerettes

Et cisèle des boutons d'or.

Dans le verger et dans la vigne,

Il s'en va, furtif perruquier,

Avec une houppe de cygne,

Poudrer à frimas l'amandier.

La nature au lit se repose ;

Lui descend au jardin désert,

Et lace les boutons de rose

Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges,

Qu'aux merles il siffle à mi-voix,

Il sème aux prés les perce-neiges

Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine

Où le cerf boit, l'oreille au guet,

De sa main cachée il égrène

Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,

Il met la fraise au teint vermeil,

Et te tresse un chapeau de feuilles

Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,

Et que son règne va finir,

Au seuil d'avril tournant la tête,

Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

Comme beaucoup de poètes romantiques, Théophile Gautier considère la fatalité des hommes et trouve refuge dans la poésie et le rêve. L'originalité de cette œuvre n'est pas la personnification du Printemps en lui-même, mais des mois qui le composent. En effet, ce poème mêle attention et imagination, les mois tels des serviteurs qui préparent l'arrivée du printemps.

Prière au printemps les solitudes 1869. René-François SULLY PRUDHOMME

Toi qui fleuris ce que tu touches,

Qui, dans les bois, aux vieilles souches

Rends la vigueur,

Le sourire à toutes les bouches,

La vie au cœur ;

Qui changes la boue en prairies,

Sèmes d'or et de pierreries

Tous les haillons,

Et jusqu'au seuil des boucheries

Mets des rayons !

Ô printemps, alors que tout aime,

Que s'embellit la tombe même,

Verte au dehors,

Fais naître un renouveau suprême

Au

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