Analyse de l'essai de Mme Du Châtelet

Introduction :

Mme du Châtelet (née en 1706 et morte en couche en 1749) était l’une des rares femmes dont on a retenu la contribution, l’œuvre dans la pensée des Lumières. Elle est célèbre car elle a été une amie et la maîtresse de Voltaire mais elle a surtout été l’une des premières femmes scientifiques de l’Histoire (elle a étudié les maths et la physique à un très haut niveau). Elle a aussi rédigé des ouvrages de vulgarisation scientifique.

Ce traité, publié à titre posthume, présente quelques indécisions car Mme du Châtelet n’avait peut être pas l’intention de le publier.

Par ce que nous avons vu dans l’introduction de cette séquence ce texte est un essai.

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Analyse sur les caractéristiques de l’essai qui sont présentes dans cet extrait puis analyse linéaire sur le contenu de l’argumentation.

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1er axe d’étude : analyse des caractéristiques de l’essai dans ce texte

essai : œuvre théorique, argumentative dans laquelle l’auteur présente, développe et défend une opinion personnelle sur un sujet particulier

1. Une réflexion personnelle

o discours associé à un « je » qui représente l’auteur : l.10, l.14 (deux fois « me » et « je »), l.21, l.24 => le « je » est associé à des verbes de déclaration ce qui montre l’origine personnelle de ces constats.

o « nous » qui prend quelques fois le relai en associant le lecteur, l’auteur et les autres hommes ensemble :l.2, l.6, l.7, l.20

Le point de vue est explicitement assumé comme personnel

2. Une portée générale du discours

- Son discours porte sur des notions abstraites, universelles comme le bonheur, le plaisir, les passions

o formules à valeur générique : l.16 « les malheureux », l.17 « les gens heureux », l.18 « les malheureux », l.19 « l’amour » / « les malheurs »

o les adjectifs de la l.1 « heureux » et « vertueux »

o les pluriels indéfinis (« des… ») : l.10 « des passions », …

Tout cela renvoie , en plus de la présence de présent de vérité général, au registre théorique du discours.

- Sa réflexion concerne et s’adresse à tous les lecteurs potentiels et donc à tous les hommes

o l’emploi du « nous » et du « on » le montre bien : relevé de ces pronoms

o des propositions infinitives comme aux l. 1-2 « s’être défait des préjugés, être vertueux, se bien porter, avoir des goûts et des passions, être susceptible d’illusions » et l.6 « par se bien dire à soi-même et par se bien convaincre » montrent que l’auteur s’adresse à n’importe qui

3. Une argumentation explicite

La structure des deux premiers paragraphes est très représentative de la démarche de l’auteur :

-> début :conseil qui impose un point de vue

-> suite :justifier ce point de vue comme l’indique la multiplication des connecteurs logiques de justification / déduction -> l.2 « car », l.3 « donc », l.10 « parce qu’ », l.11 « donc »

Dans la suite du texte, les connecteurs logiques sont aussi très nombreux :l.14 « Mais », l.15 « mais », l.16 « parce qu’ », l.19 « donc », l.21 « parce que », l.22 « or », l.24 « donc »

2ème axe d’étude : la vision du bonheur que Mme du Châtelet cherche à défendre dans cet extrait

Analyse linéraire

1er paragraphe :

o l.1-2 (jusqu’à « car ») :conseil pour trouver le bonheur (formule injonctive « il faut »), accumulation d’infinitifs / de critères à remplir pour aspirer au bonheur :

1er critère :conforme à l’esprit des Lumières pour lesquels l’aboutissement à une réflexion doit « s’être défait des préjugés »

2ème et 3ème critères : conditions qui rejoignent la devise classique « un esprit sain dans un corps sain »

4ème et 5ème critères : les deux points sur lesquels l’auteur va focaliser son argumentation. Ils sont les plus originaux, audacieux dans le contexte des Lumières

o l.2-3 (jusqu’à « loin ») : « car » -> introduction de la justification de son dernier critère =>l’illusion est la condition du plaisir => « devoir » óon en déduit que pour elle le bonheur passe par le plaisir, ce qui est confirmé par le fin de la phrase

o l.3-4 (jusqu’à « il ») : « donc » => déduction =>conclusion de l’idée précédente :protéger l’illusion et la cultiver car elle est nécessaire au plaisir. Ici les illusions sont comparées à un vernis qu’il faut épaissir car il rend brillant / embellit la réalité + « le flambeau de la raison » (allusion directe aux Lumières -> lumière + raison) = clairvoyance qu’il faut éviter d’utiliser

-> ce point de vue est totalement opposé à la pensée des Lumières ce qui est donc très

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