Analyse d'un document incono

LETTRE – Devoir : Analyser un document icono

Plus qu’un phénomène physiologique et réflexe, le talent faire rire à toujours suscité des réactions contrastées. On peut voir aussi dans le comique un relâchement du niveau mental au point de s’abaisser à une centaine trivialité ou au contraire associer le rire à une fonction sociale majeure dans l’appréhension de l’interculturel ou aussi à une esthétique et à une pensée philosophe sérieuses, tel est l’enjeu de ce corpus qui invite à dépasser la légèreté apparente et trompeuse de rire pour en éclairer plus profondément le sens. Le philosophe Henri Bergson montre qu’en participant à une identité collective, le rire façonne la vie sociale. Les trois autres documents, le prologue de Gargantua de François Rabelais, l’affiche du Dictateur de Charlie Chaplin et pour finir le Schpountz de Marcel Pagnol, nous amèneront à nous interroger plus fondamentalement sur les enjeux culturels du rire. Nous proposons d’aborder ces problématiques selon une triples perspective : la fonction sociale, la fonction défensive et fonction intellectuelle.

En premier temps, le rire a une valeur sociale, il constitue en effet l’une des formes essentielles par lesquelles s’expriment les rapports humains. C’est à une analyse de cette fonction sociale du rire que se livre philosophe Henri Bergson dans un texte publié en 1900 « Le rire, Essai sur la signification du comique ». Au première abord l’auteur fait remarquer que le rire s’applique toujours à ce qui est humain. Cependant il nécessite un mouvement de mise à distance de l’affectif, de l’émotion de la sensibilité. Henri Bergson s’explique en attirant l’attention sur le fait que le comique ne présume pas seulement ce qu’il nomme « une anesthésie momentanée du cœur »mais en même temps il détermine la rechercher d’une communication et d’une intelligence commune. En ce sens, comme Henri Bergson le rappelle, le rire est rassembleur « On ne goûterait pas le comique, fait-il remarquer, si l’on se sentait isolé. Il semble que le rire ait besoin d’un écho ». Par son rire, l’individu communique volontairement ou pas, des intentions, des sentiments et des jugements. On peux aussi bien remarquer qu’à travers l’affiche du dictateur (1940), le burlesque de Charlie Chaplin invite à un échange, il y a donc une sorte de réciprocité et de complicité dans la rencontre des rieurs. La fonction sociale du rire est mise en évidence par François Rabelais, rédigé en 1534, le « Prologue » de Gargantua, a immortalisé une expression restée célèbre « rire est le propre de l’homme ». On remarque aussi que l’acteur comique du film Marcel Pagnol, le Schnouptz sorti en 1938 console et apaise les douleurs de l’existence « Ceux-là je ne les ferai pas rire, parce qu’ils ont l’âme assez haute pour être émus de pitié. Allez, Françoise, celui qui rit d’un homme, c’est qu’il se sent supérieur à lui ». Mais le rire ne saurait se borner à cette seule fonction sociale. Il est aussi un mode d’interpellation et d’interrogation essentiel.

Il ne faut pas oublier que le rire est moins un divertissement qu’un avertissement, il revêt en effet une fonction critique que l’associe à la liberté d’expression. Dans le prologue de Gargantua, qui est un texte provocateur et sacrilège, si François Rabelais fait du rire « le propre de l’homme », c’est qu’il assigne des exigences avant tout éthiques, il ne suffit pas de préférer le ire aux larmes, le rire doit avoir une justice morale. Du coté du Henri Bergson, prendre du recul c’est ce qu’il y a de lieux pour combattre les préjugés comme nous avons pu le voir précédemment. Dans cet aspect critique du rire est particulièrement mis en valeur par l’affiche

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