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Analyse De L'incipit De "La Modification" De Michel Butor (1957)

Dissertation : Analyse De L'incipit De "La Modification" De Michel Butor (1957). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2015  •  1 824 Mots (8 Pages)  •  11 348 Vues

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Michel Butor, La Modification (1957), incipit

- le roman le plus connu de Michel Butor.

- le roman est rédigé presque entièrement à la deuxième personne du pluriel, ce qui ne manque pas de dérouter le lecteur.

- rattaché au mouvement du Nouveau Roman pour son éloignement des formes classiques du roman afin de représenter le monde contemporain sous une nouvelle perspective, à l’instar de Robbe-Grillet ou de Nathalie Sarraute, qui cherchent ainsi à parler du désarroi d’un monde post-Seconde Guerre mondiale.

Résumé: à Paris, un homme monte dans un train qui l’emmène vers Rome, où il compte retrouver sa maîtresse. Il changera d’avis pendant le trajet et retournera vers sa femme et ses enfants.

♦ En quoi cet incipit montre-t-il une volonté de s’écarter du roman traditionnel ?

♦ Quel est l’effet créé par la situation d’énonciation ?

♦ En quoi le protagoniste de La Modification est-il un anti-héros ?

♦ Qu’est-ce qui fait l’originalité de cet incipit ?

I. Un incipit surprenant : une nouvelle approche du genre romanesque

1) Une situation d’énonciation peu ordinaire (frappante)

- récit à la 2ème pers. pl. (bouleversement du lecteur) : « Vous avez »

- le lecteur est interpelé

- « vous » marque aussi un rapport de distanciation (auteur/lecteur)

- on comprend que ce « vous » est le protagoniste, décrit plus loin comme un homme (« homme habitué aux longs voyages ») d’âge moyen (« quarante-cinq ans ») → infos trop précises pour s’identifier complètement

- les attentes du lecteur sont bousculées → choc permet de saisir le lecteur

- le personnage principal est mit sur le même plan que le lecteur, comme si l'on s'adressait à nous → le lecteur devient le personage

- Présence de pronoms possessifs : « votre valise », « votre gauche »

- découverte de l’intrigue au fur à mesure (et du lieu)

- cadre spacio-temporel vague: un quay de trains (mais ou?), à «l’heure matinale»

→ REFUS DES CODES TRADITIONNELS

2) Un nouveau lecteur (jeu sur les temps)

- le lecteur devient actif.

- verbes d’actions, de mouvements : « vous l’arrachez », « vous la soulevez ».

- Le lecteur est confronté à un début in medias res et à la sensation d’accomplir ces différentes gestes.

- senation renforcée par les verbes conjugués au présent (rend la scène plus vivante), ou au passé composé (renvoie à une action qui vient juste d’avoir lieu: « vous êtes entrés »).

- → temps du discours alors que c'est un récit (créé un effet de modernité)

3) Un incipit cinématographique

- auteur omniscient → il voit tout et nous raconte tout

- longues phrases analysent les actions du pers. presque image par image → procédé qui rappelle les films.

- chaque paragraphe est composé d’une seule phrase parataxique (juxtaposition de phrases sans mot de liaison ni lien logique)

- série de gros plans, qui s’attardent sur les objets (décrits avec precision, on s’attache à chaque détail) : « la rainure de cuivre », « panneau coulissant », « ouverture étroite », « valise couverte de granuleux cuir sombre couleur d’épaisse bouteille », « assez petite », « poignée collante »…

- le temps s’écoule lentement → nombreuses expansions de noms

- progression d’un theme constant → forme d’obsession

II. Un héros du Nouveau Roman (double du lecteur)

1) Un lecteur enquêteur

- portrait émietté de l’inconnu

- on ne dispose pas de toutes les informations concernant le personnage.

- « vous » nous incite à nous identifier au personage → le nom du protagonist est omis → conservé dans une sorte d’anonymat.

- indices sont semés à travers l’extrait → lecteur doit les rassembler pour tenter de se faire une idée du portrait → possible à travers les gestes et la description du corps

- va s’apparenter au type de l’antihéros

- « vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant »

= inutilement : il n’a pas assez de force

- « Non, ce n’est pas seulement l’heure, à peine matinale, qui est responsable de cette faiblesse inhabituelle » explique pourquoi le soulèvement de la valise lui a causé tant de douleurs → répond comme à une question intérieure du lecteur (on est impliqués)

- Le paragraphe suivant délivre quelques informations sur le visage du perso : « yeux (…) mal ouverts, comme voilés de fumée légère, vos paupières sensibles et mal lubrifiées, vos tempes crispées… » → énumération des différentes parties du visage en permettent de se faire une représentation physique (quoique incomplète) mais surtout de faire des hypothèses sur la psychologie du perso → celui-ci a ainsi l’air fatigué, stressé, soucieux.

- « tout votre corps à l’intérieur de vos habits qui le gênent, le serrent et lui pèsent, est comme baigné, dans son réveil imparfait, d’une eau agitée et gazeuse pleine d’animalcules en suspension » : le personnage semble être gagné par une sorte de malaise, comme s’il n’était pas à sa place, il est gêné et nauséeux (comparaison avec bouteille d’eau gazeuse).

- introduction d’autres perso (Henriette, Cécile et des enfants) → combient d’enfants? qui est Henriette? Cécile?

2)

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