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Allégorie

Étude de cas : Allégorie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Octobre 2014  •  Étude de cas  •  1 513 Mots (7 Pages)  •  677 Vues

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ALLÉGORIE

« On définit généralement l'allégorie en la comparant au symbole, dont elle est le développement logique, systématique et détaillé. Ainsi, dans la poésie lyrique, l'image de la rose apparaît souvent comme le symbole de la beauté, de la pureté ou de l'amour ; Guillaume de Lorris en a fait une allégorie en racontant les aventures d'un jeune homme épris d'un bouton de rose. » (Daniel Poirion)

> Rhétorique

Figure de rhétorique, la métaphore continuée (Quintilien).

Personnification : des entités morales comme Virtus, Clementia, Pietas, Natura jouent un rôle aussi important que les dieux de la mythologie latine. Les initiateurs de la philosophie médiévale font un usage constant de la personnification. Boèce figure la philosophie par une très vieille dame, Martianus Capella les arts libéraux par des femmes, Bernard Silvestre les notions philosophiques de la nature et de l'intellect par des personnages qu'on retrouvera chez Alain de Lille.

Dans la Psychomachia de Prudence s'affrontent les vertus et les vices.

> Exégèse allégorique

L’allégorie devient une forme d'imagination caractéristique et expressive, une vision du monde.

L'allégorie n'est pas un simple procédé d'écriture, mais une forme d'investigation et d'interprétation. Elle fut pratiquée par les commentateurs d'Homère : travail de la raison sur la légende. Platon se méfie de l'interprétation allégorique des mythes tout en nous proposant la sienne.

Les premiers écrivains chrétiens ont eu volontiers recours à l'allégorisme. La mentalité juive favorisait aussi ce penchant allégorique => on s’habitue à chercher des correspondances entre les différents domaines de la légende et de l'histoire.

Nouveau Testament => aventure spirituelle de l'exégèse allégorique.

> L’allégorie au XIIIe siècle

L'allégorie devient le mode d'expression privilégié au XIIIe siècle. L'art symbolique de l'âge roman cède la place. On passe de l'ambiguïté des signes symboliques à un code stabilisé. Le développement de la technique apporte un nouvel éclairage à la conception de l'homme et à la vision du monde => l'allégorie gothique a pris la place de la symbolique romane.

La mentalité de l'époque est donc préparée à la double lecture d'un texte dont le sens se divise en deux systèmes cohérents, reliés par les lois de l'analogie perçue ou déduite par raisonnement. La superposition de deux champs sémantiques, parfois évidente dans la présentation iconographique, dérive en littérature de tout un apprentissage. La pratique de la fable dans l'enseignement moral ou de l'exemplum dans la prédication a préparé la réception par le public d'œuvres ainsi articulées.

La parabole est la succession de deux textes, tandis que l'allégorie fait passer de l'un à l'autre en une double lecture simultanée que rend possible leur perméabilité analogique.

L'art allégorique en littérature a élaboré tout un système d'indices et de signaux pour déclencher et orienter la double lecture => le type-cadre du songe permet le démarrage de la fiction allégorisante, un rêve ou une vision constituant des modèles de « texte » à décoder.

Chef-d'œuvre du genre : Roman de la Rose de Guillaume de Lorris (vers 1230). L'auteur multiplie les indices orientant la lecture. Il rassemble toutes les procédures allégoriques dans la perspective autobiographique, puisqu'il prétend raconter un de ses rêves, qui s'est réalisé par la suite. L'aventure est donc présentée à la fois comme personnelle et exemplaire. L'allégorie est un miroir, au sens ancien (exemple) et moderne (illustré par le mythe de Narcisse). L'espace est une figuration des séductions et des obstacles que rencontre le désir. Les personnifications constituent un inventaire de l'univers moral et amoureux. Elles gravitent autour du narrateur attiré, à travers elles, par l'image de la rose, dont le symbole unifie et enrichit le réseau des significations suggérées par les noms, les emblèmes, les actions, les descriptions, et les nombres même organisant la topique et la rhétorique (5 et 10). Le poème s'achève, d'une manière abrupte, sur un long monologue où le narrateur se lamente de ne pouvoir entrer dans la forteresse où Bel Accueil est retenu prisonnier par Jalousie. Il y a dans cette construction poétique, comme dans toute architecture de l'époque, un secret, celui d'un art qui oppose un orgueilleux ésotérisme à la raison qui voudrait tout savoir. Quête du saint Graal.

Rutebeuf utilise dans ses œuvres une allégorie simple (Complainte de Guillaume) ou complexe (Voie de Paradis), continuation que Jean de Meun donne au Roman de la Rose. Il fait éclater le système élaboré par Guillaume de Lorris pour construire une nouvelle machine signifiante à base de discours direct et didactique, de dialectique et de parodie, la psychomachia tourne à la parodie.

Dans l’illustration de la sapience (science et morale), l'iconographie

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