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"A l'éclair de ta face divine" / Théodore Agrippa d’ Aubigné

Commentaire d'oeuvre : "A l'éclair de ta face divine" / Théodore Agrippa d’ Aubigné. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 616 Mots (7 Pages)  •  1 005 Vues

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Commentaire, poème

        Théodore Agrippa d’ Aubigné était un homme de guerre, auprès Henri IV notamment, et également un poète baroque français. Calviniste, il s’attache au protestantisme qu’il a chéri et défendu en accusant les persécutions, se mettant donc en froid avec le roi Henri IV et beaucoup d’autres acteurs importants du monde de l’époque. Théodore Agrippa d’ Aubigné appartenait au mouvement baroque et son œuvre majeure était « Les tragiques », un recueil de sept « livres » traitants des guerres de religion face au jugement juste de dieu. « A l’éclair violent de ta face divine » est un poème qui raconte l’histoire d’un homme qui rencontre une femme déesse qui, de son amour, va l’élever au rang de dieu où il va goûter aux plaisirs divins, attisant la jalousie des autres hommes restés « humains ». Le registre utilisé est le registre lyrique, lié aux thèmes de l’amour ou du divin.

Cette analyse a pour objectif de trouver quelle est la vision de l’amour de l’auteur, et en quoi cela modifie sa manière de voir le monde. En première partie nous verrons que l’œuvre est un poème typiquement baroque qui a sa propre vision de la femme, puis en deuxième partie la nature de cet amour divin, puissant, animé attisant la colère et la jalousie des hommes, ainsi que les références au divin et le lien avec la situation religieuse de l’époque , comment l’homme-dieu interprète la situation.

        Commençons par comprendre la structure de ce poème, il se compose de six strophes comprenant chacune quatre alexandrins, c’est donc un poème de forme constante car même type de strophe au début jusqu’à la fin. tous ces vers sont en rimes croisés du début à la fin, suivants le format ABAB. Ces rimes sont suffisants et de dominante féminines (beaucoup de rimes en « e »notamment). Une anaphore « Ton » des vers 5, 6 et 8 renforce l’idée d’impact de la femme déesse sur l’home pour le changer en dieu. De plus, quelques césures comme aux vers treize, dix-sept ou vingt-deux marquent une concordance rythmique qui appuie sur l’aspect lyrique du poème, tout comme l’expression des sentiments, majoritairement amoureux, mais aussi l’utilisation de vocabulaire d’impression « chanté ».

        Le lyrique, tout comme plusieurs autres caractéristiques de ce poème que je vais énumérer, montre que l’œuvre est d’essence profondément baroque. En effet le mouvement baroque est un mouvement qui tire du lyrique, ainsi que de l’humanisme et de l’expression des sentiments profonds, ici l’amour, la jalousie, l’envie ou encore le mépris, font face à la fuite du temps, de la mort, l’amour étant un outil pour l’homme du poème pour accéder à l’immortalité, altérant le concept temporel car l’homme vit éternellement donc ne voit pas le temps de la même manière. La première strophe du poème illustre l’éphémère et la fragilité de la vie humaine, en effet l’homme goûte à la mort et la ruine pour revenir à l’immortalité. Ces changements rapides sont la typique instabilité du baroque, au même titre que les fruits, feu et nectar qui sont des instruments dont l’auteur a usé pour faire passer cette image de l’éphémère. Les plaisirs décrits dans le poème sont liés à la représentation d’une plante, de par l’utilisation du verbe « cueillir », l’homme savoure le plus doux de la divinité car il dit « j’ai sucé l’ambroisie », l’ambroisie étant une plante également. Ensuite, Théodore Agrippa d’ Aubigné met en avant la mythologie dans son poème, le baroque comprend souvent l’intégration de références mythologiques.

        Le personnage qui est au cœur de l’œuvre est la femme, mais la femme selon la vision du poète ; une femme représentée principalement par son physique : d’une « céleste beauté », « la bouche cramoisie », « immortelle beauté », Théodore Agrippa d’ Aubigné est insistant sur la beauté de la femme, dont le charme fait brûler (« Ton feu divin brûla mon essence mortelle »), mais il évoque toutefois à plusieurs reprises des facettes psychologiques : « feu divin », « âme divine » à chaque fois reliées à cette image de la femme déesse, une femme capable d’aller jusqu’à changer l’âme (« Ton âme était divine et la mienne fut telle »). Le rôle de cette femme déesse dans l’histoire du poème est celui de la porte par laquelle l’homme passe pour accéder au paradis, et aussi celui de la source d’une partie des plaisirs de l’homme lorsqu’il est dieu (le baiser, la couche…), bien qu’à la fin du poème, l’homme déclare préférer la beauté de la femme plutôt qu’au paradis, et cela montre que la femme est ce qu’il y a de plus important pour lui, par dessus la vie éternelle.

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