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Zola, "La Gueule d'Or"

Commentaire de texte : Zola, "La Gueule d'Or". Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2025  •  Commentaire de texte  •  1 750 Mots (7 Pages)  •  35 Vues

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TEXTE

Dans L’Assommoir, Émile ZOLA décrit le milieu des ouvriers parisiens. Gervaise, la jolie blanchisseuse, a épousé l’ouvrier zingueur Coupeau. Ce dernier, tombé du toit sur lequel il travaillait, s’est cassé la jambe. Prenant alors son métier en aversion, il va tuer le temps, pendant sa convalescence, à « L’Assommoir », cabaret où il consomme de l’alcool. Un jour, Gervaise rend visite au forgeron Goujet, secrètement amoureux d’elle. Bec-Salé, un ouvrier ivrogne, a jeté un défi à Goujet : tailler tout seul des boulons de quarante millimètres…

C’était le tour de la Gueule d’Or[1]. Avant de commencer, il jeta à la blanchisseuse un regard plein d’une tendresse confiante. Puis, il ne se pressa pas, il prit sa distance, lança le marteau de haut, à grandes volées régulières. Il avait le jeu classique, correct, balancé et souple. Fifine[2], dans ses deux mains, ne dansait pas un chahut de bastringue[3], les guibolles[4] emportées par-dessus les jupes ; elle s’enlevait, retombait en cadence, comme une dame noble, l’air sérieux, conduisant quelque menuet[5] ancien. Les talons de Fifine tapaient la mesure, gravement, et ils s’enfonçaient dans le fer rouge, sur la tête du boulon, avec une science réfléchie, d’abord écrasant le métal au milieu, puis le modelant par une série de coups d’une précision rythmée. Bien sûr, ce n’était pas de l’eau-de-vie que la Gueule d’Or avait dans les veines, c’était du sang, du sang pur, qui battait puissamment jusque dans son marteau, et qui réglait la besogne. Un homme magnifique au travail, ce gaillard-là ! Il recevait en plein la grande flamme de la forge. Ses cheveux courts, frisant sur son front bas, sa belle barbe jaune, aux anneaux tombants, s’allumaient, lui éclairaient toute la figure de leurs fils d’or, une vraie figure d’or, sans mentir. Avec ça, un cou pareil à une colonne, blanc comme un cou d’enfant ; une poitrine vaste, large à y coucher une femme en travers ; des épaules et des bras sculptés qui paraissaient copiés sur ceux d’un géant, dans un musée. Quand il prenait son élan, on voyait ses muscles se gonfler, des montagnes de chair roulant et durcissant sous la peau ; ses épaules, sa poitrine, son cou enflaient ; il faisait de la clarté autour de lui, il devenait beau, tout-puissant, comme un Bon Dieu.

Émile ZOLA, L’Assommoir (1877).

SUJET de COMMENTAIRE :

Vous commenterez le texte d’Émile ZOLA en répondant à la problématique suivante : Comment l’auteur donne-t-il à voir le forgeron au travail ? Vous pourrez appuyer votre analyse sur deux axes de lecture : Un portrait réaliste, dans un premier temps ; un personnage hors du commun, dans un second temps.

PLAN PROPOSÉ :

INTRODUCTION

DÉVELOPPEMENT :

  1. UN PORTRAIT RÉALISTE QUI VALORISE LE FORGERON AU TRAVAIL
  1. Utilisation d’un langage familier
  2. Une description physique détaillée
  3. La maîtrise des gestes, la précision et l’élégance des mouvements
  4. La sobriété de l’ouvrier
  1. LA MÉTAMORPHOSE DE GOUJET : UN PERSONNAGE HORS DU COMMUN
  1. Un héros courtois
  2. Le recours à la focalisation interne
  3. Un surhomme
  4. Le dieu de la forge

CONCLUSION

Voici un bon devoir d’élève, après correction :

        Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les écrivains naturalistes s’attachent à décrire les milieux populaires. Ainsi, dans L’Assommoir, ZOLA évoque le milieu des ouvriers parisiens. Gervaise, la blanchisseuse, rend visite à Goujet dans sa forge. Comment l’auteur donne-t-il à voir le forgeron au travail ? Nous étudierons, dans un premier temps, le portrait réaliste ; puis, dans un second temps, le personnage hors du commun.

        En décrivant le forgeron Goujet, ZOLA brosse un portrait réaliste qui montre la noblesse du travail manuel.

        En effet, l’auteur ancre sa description dans la réalité : d’abord, il utilise un langage familier, typique du milieu populaire (« bastringue » et « guibolles », l. 4 ; « ce gaillard-là ! », l. 10 ; « Avec ça », l. 12 ; « un Bon Dieu », l. 16). Par ailleurs, le romancier détaille le physique du personnage (« Ses cheveux courts, frisant sur son front bas, sa belle barbe jaune, aux anneaux tombants… », l. 10-11), et énumère les différentes parties du corps sollicitées par l’effort : mains, veines, cou, poitrine, épaules, bras, muscles…

        L’auteur décrit également avec minutie les gestes du forgeron ; c’est tout un savoir-faire, qui allie maîtrise (« Il avait le jeu classique », l. 3 ; « avec une science réfléchie », l. 7) et précision (« il ne se pressa pas, il prit sa distance, lança le marteau de haut… », l. 2 ; « d’une précision rythmée », l. 8). Nous remarquons des connecteurs de temps qui scandent les étapes du travail (« d’abord écrasant le métal…, puis le modelant », l. 7). La phrase se fait ample et équilibrée pour accompagner le geste : « …et ils s’enfonçaient dans le fer rouge, sur la tête du boulon, avec une science réfléchie, d’abord écrasant le métal au milieu, puis le modelant par une série de coups d’une précision rythmée » (l. 6-8). L’auteur, à ce moment-là, fait un gros plan sur la chute du marteau « sur la tête du boulon », et souligne la régularité des coups (« à grandes volées régulières », l. 3 ; « en cadence », l. 5).

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