LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

On ne badine pas avec l’amour, Musset

Cours : On ne badine pas avec l’amour, Musset. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  30 Mai 2025  •  Cours  •  2 100 Mots (9 Pages)  •  136 Vues

Page 1 sur 9

On ne badine pas avec l’amour

Acte 1, scène 2

 

 On ne badine pas avec l’amour est une pièce de théâtre d’Alfred de MUSSET écrite en 1834. Cette pièce mêle comédie et drame pour interroger les élans du cœur et les conventions sociales. L’intrigue repose sur la confrontation entre deux jeunes cousins, Camille et PERDICAN que le père de ce dernier souhaite marier mais qui se heurtent à leurs propres désillusions sentimentales.

Le passage proposé, situé au début de l’acte I, met en scène leurs retrouvailles après plusieurs années de séparation. Cette scène d’exposition révèle d’emblée une opposition entre l’élan affectif de PERDICAN et la froideur distante de CAMILLE.

Problématique : Nous nous demanderons comment ce passage installe les tensions affectives et les enjeux de la pièce.

Mouvements :

1 – L’élan affectueux de PERDICAN opposé à la réserve de CAMILLE

2 – La réaction des personnages secondaires (le Baron et Maître BRIDAINE)

 

 

1 -    PERDICAN:

« Bonjour, mon père, ma sœur bien-aimée! Quel bonheur! Que je suis heureux! »

On trouve ici la présence de trois phrases nominales (absence de verbe), une ponctuation forte (trois points d’exclamation) et l’emploi réitéré des adjectifs exclamatifs « quel » et « que » qui témoignent de la joie spontanée et sincère de PERDICAN.    Le nom commun « bonheur », l’adjectif « heureux » et l’adjectif « bien-aimée » tissent un réseau de termes qui expriment la joie dans laquelle PERDICAN se trouve de retrouver Camille. On peut penser ici que l’expression « bien-aimée » est une façon pour PERDICAN d’exprimer les sentiments amoureux qu’il éprouve à l’égard de sa cousine tout en les atténuant de manière subtile. En effet, le verbe « aimer » exprime à lui seul la totalité du sentiment amoureux mais dès lors qu’on l’associe à un adverbe, il tend à s’amoindrir.

L’emploi de l’interjection « bonjour » suivie des termes affectueux « mon père » et « ma sœur » créé un cadre familial et chaleureux.

La répétition de l’exclamation « quel bonheur ! » et « que je suis heureux ! » souligne l’enthousiasme débordant, peut-être même naïf    de PERDICAN à l’idée de retrouvailles heureuses.

 

2 -    CAMILLE:

« Mon père et mon cousin, je vous salue. »

Ici, les phrases exprimées par Camille sont condensées. Elles sont limitées à leur plus simple expression. Aucune ponctuation forte ne vient trahir les sentiments de Camille qui paraît froide, distante. Cette distance est également marquée par le nom commun « cousin » qui remet PERDICAN à sa place dans les liens familiaux qui les relient tous les deux. Camille apparaît nettement moins enjouée que PERDICAN à l’idée de revoir ce dernier.

Camille emploie le pronom personnel « je » qui tend à donner à son discours une dimension solennelle, sérieuse, pleine de distance par opposition au discours de PERDICAN qui est enjoué.

La réponse de CAMILLE est beaucoup plus froide et formelle. Les termes qu’elle emploie contrastent avec ceux, plus affectueux, utilisés par PERDICAN.

Le verbe « saluer » accentue la distance presque « cérémonieuse » qu’elle met entre elle et ses interlocuteurs.

Cela introduit dès le début une tension entre les deux cousins.

 

3 -    PERDICAN:

« Comme te voilà grande, Camille! Et belle comme le jour !»

Utilisation de phrases courtes, présence d’une ponctuation forte, emploi d’une phrase nominale et d’une conjonction de coordination en début de phrase qui exprime un sentiment de rapidité dans l’expression. Cette rapidité témoigne de la joie spontanée de PERDICAN. 

 Emploi de l’adverbe exclamatif « comme ». Il introduit une exclamation qui porte sur l’intensité de l’adjectif qualificatif « grande ».    (a ne pas confondre avec un outil de comparaison). Il exprime la surprise de PERDICAN qui constate à quel point Camille a grandi. De manière plus implicite, on peut penser qu’il s’agit d’un moyen pour PERDICAN d’établir une sorte de connivence avec Camille à qui il rappelle qu’ils se connaissent depuis leur plus tendre enfance. PERDICAN semble vouloir établir une complicité en complimentant Camille.

 Poursuit avec une phrase nominale (sans verbe) introduite par la conjonction de coordination « Et ». Les phrases courtes, la présence d’une ponctuation forte avec l’emploi réitéré des points d’exclamation témoignent de l’émotion de Perdican. On a l’impression que les mots se bousculent dans son esprit.

 Ici, emploi d’une comparaison avec l’outil de comparaison « comme » qui témoigne de l’admiration de PERDICAN à l’égard de Camille qui est présentée sous le prisme de la lumière. Cette comparaison présente Camille avec une connotation de clarté, de lumière ce qui contribue à gêner CAMILLE.

 

4 -    LE BARON:

« Quand as-tu quitté Paris, PERDICAN?»

Il s’agit de la première intervention du baron dans l’extrait. Ici, on peut se demander si le BARON ne perçoit déjà pas la distance que CAMILLE est en train d’instaurer avec son fils. On constate que le BARON, en père bienveillant, cherche à recentrer la conversation sur des faits concrets. On peut penser que sa question cherche à rompre la tension naissante entre PERDICAN et CAMILLE. Ce changement de sujet peut révéler aussi le malaise qu’il perçoit chez CAMILLE.

...

Télécharger au format  txt (13.1 Kb)   pdf (246.2 Kb)   docx (14.4 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com