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Les animaux malades de la peste, La Fontaine, Livre VII, 1

Commentaire d'oeuvre : Les animaux malades de la peste, La Fontaine, Livre VII, 1. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Janvier 2024  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 733 Mots (7 Pages)  •  47 Vues

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Les animaux malades de la peste

La Fontaine, Livre VII, 1

5 parties dans cette fable :

  • le tableau terrifiant de la Peste

le discours du lion

le discours du renard et des autres animaux

le discours de l'âne et ses conséquences

la morale

Remarque : la plus grande partie de la fable est donc organisée autour de discours directs

=> importance de la parole, réflexion sur ce que l'on peut dire ou pas.

Remarquer également la gradation dans les locuteurs : du plus au moins important

1) Tableau de la Peste (v.1 à 14):

La 1ère phrase couvre 6 vers : dramatisation de la Peste : le mot n'est « lâché » qu'au vers 4, après une anaphore du « mal ».

La Peste = le Mal par excellence dans la littérature, depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui (voir dans Oedipe Roi de Sophocle, ou dans La Peste de Camus).

Noter la majuscule = personnification de la Peste (voir aussi « faisait aux animaux la guerre »)

« Puisqu'il faut l'appeler par son nom » : dramatisation encore

Champ lexical de la tragédie : « terreur », « fureur », « crimes », « Achéron », « guerre ».

Allitération en [r] : augmente la terreur

Cette Peste est une punition des dieux : « le Ciel » « punir les crimes », exactement comme dans la mythologie (noter aussi le nom « Achéron », rivière que les morts devaient traverser pour accéder aux Enfers, dans la mythologie grecque).

« Capable d'enrichir en un jour l'Achéron » : la Peste fait tellement de morts que ceux-ci, qui devaient payer pour pouvoir traverser la rivière, l'ont enrichie rapidement.

Conséquences de la Peste :

- Insistance sur la mort : « Achéron », « mouraient », « mourante vie »

- Mais également sur les divers aspects de la vie :

  • beaucoup de négations du v. 7 au v. 14 (ne … pas / ne … point / nul … n' / ni … ni … ne / plus d'... plus de …) = perte de vie

insistance sur le fait que ça touche tout le monde, même ceux qui ne meurent pas : anaphore de « tous » au v. 7 ;  énumération des animaux ( loup, renard, tourterelles)

absence de plaisirs de la vie : la gourmandise (« nul mets n'excitait leur envie »), la chasse (« n'épiait … proie »), l'amour (« plus d'amour »), la joie (« plus de joie »)

La Peste finit par dénaturer les animaux : les symboles sont brisés : la tourterelle n'est plus l'amour ; le loup et le renard ne sont plus des prédateurs.

2) le discours du lion (v. 15 à 33)

Le lion chez LF = le roi (attention, pas nécessairement Louis XIV)

« tient conseil » : on est bien dans le conseil du Roi, donc composé d'écclésisatiques, de nobles, de bougeois, de légistes.

On aurait donc tort de considérer l'âne comme un paysan ou un membre du petit peuple.

Le Roi se place au même niveau hiérarchique que les membres du conseil, semble modeste :

  • apostrophe « mes chers amis » : registre affectueux (et hypocrite ? Les membres du conseil sont-ils tous les amis du roi ?!) ; se met au même niveau que les autres.

Modalisateurs : « je crois que », « peut-être », « l'histoire nous apprend que » : ici encore, se place en position d'infériorité par rapport au Ciel, donc au même niveau que les autres

« nos péchés » / « de nous » / « commune » : le lion s'inclut encore dans le groupe des animaux.

Registre tragique : « Ciel », « péchés », « coupable », « se sacrifie », « courroux »

Puis il donne l'exemple (« pour moi ») en avouant sa faute (« j'ai dévoré force moutons ») « sans indulgence » comme il le demandait précédemment (v. 23).

= roi très honnête, trop honnête ? il accentue sa faute en évoquant sa gourmandise « appétit glouton », et le fait qu'il n'était pas en légitime défense : « nulle offense ».

La chute a un effet comique : « Le berger » par sa brièveté (vers de 3 syllables !) + la gourmandise ultime, comme la cerise sur le gâteau !

Le Lion apparaît comme un noble personnage, vaillant , endossant ses responsabilités : « je me dévouerai donc, s'il le faut »

Mais ce courage est immédiatement atténué par le connecteur « mais », qui implique qu'il y aura des animaux plus coupables que lui : « que le plus coupable périsse ».

La décision relève de la « justice » v. 32, mais il n'est pas dit de quelle justice : quels sont les critères que le lion retiendra pour trouver le « plus coupable » ?

=> justice inique, puisque la loi n'est pas clairement définie.

Art rhétorique du lion très maîtrisé :

  • figures de style : hyperbole (« appétits gloutons »),

dialogue à l'intérieur du discours (« que m'avaient-ils fait ? Nulle offense »)

discours structuré : exposé des faits / « donc » conclusion / « mais » nuance/ « car » argument supplémentaire.

=> le Lion se présente comme un personnage honnête, qui montre l'exemple ; en réalité, il ne craint rien, puisqu'il est le roi et que c'est lui qui décidera du « plus coupable ». Manipulation des membres du conseil. Ceux-ci vont-ils être dupes ?

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