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L’Attentat – Yasmina Khadra

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Par   •  13 Novembre 2023  •  Dissertation  •  1 745 Mots (7 Pages)  •  73 Vues

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ABÉCÉDAIRE on a eu 96

Analyse du roman L’Attentat – Yasmina Khadra

Travail présenté à

Monsieur Patrice Bégin

Camille Remila et Ihsene Bellache

Langue et littérature

F-521 et F-523

École secondaire Henri-Bourassa

Le 16 janvier 2023 

Abécédaire du roman L’Attentat – Yasmina Khadra

Amour :

Le thème de l’amour est en effet bien présent dans ce roman de Yasmina Khadra. Après avoir découvert que sa bien-aimée s’est enlevée la vie en entrainant dans sa mort des dizaines de personnes innocentes, une multitude d’émotions chamboule Amine. Au -delà du désespoir et de la détresse qui l’habitent, se cache avant tout l’amour qu’il portait pour femme. L’auteur nous le fait d’ailleurs comprendre à travers ces lignes: « Entre Sihem et moi, c’était le parfait amour. Si elle avait gémi quelquefois, je l’aurais crue chanter car je ne pouvais la soupçonner à la périphérie de mon bonheur alors qu’elle l’incarnait en entier. » P.80 Mélancolique de cette affection, Amine ne cessera de se remettre en question. Comment a-t-elle pu lui faire une chose pareille? Comment-a-t-il pu ne rien remarquer? Difficile d'envisager la possibilité qu'un mari puisse méconnaître son épouse au point d'ignorer les changements d'attitude qui auraient pu la pousser vers l'abime. Un homme ne devrait jamais avoir de tels questionnements. La quête du personnage pour la vérité est également un prolongement de cet amour et par conséquent est ce qui le poussera à investiguer dans la ville de Bethléem. De plus, c’est cette tendresse qu’il éprouve pour elle qui l’a incité à innocenter sa compagne malgré les preuves qui prouvaient tout le contraire. « C’est impossible elle m’aimait. Elle ne pouvait pas m’ignorer au point de ne rien me communiquer. » P.108 Amine devra alors apprendre à accueillir dans son cœur brisé la forme d’amour la plus douloureuse : l’amour meurtri. Un amour qui fait mal. Très mal…

Bethléem : on a eu 4.5

Bethléem est un endroit fondamental qui va en quelque sorte développer l’état psychologique du personnage principal, Amine. De la sorte, il espéra faire son deuil et apaiser ses tourments.  En fait, le territoire palestinien de Bethléem correspond à l’endroit où Sihem avait été aperçue pour la dernière fois avant l’attentat. Dans cette ville, Amine prendra en main l'enquête en espérant qu'elle lui permettra de comprendre ce qui a poussé sa compagne à s'immoler au milieu de la foule. Il commencera par aller rendre « visite » à sa sœur de lait, Leila. La dame lui communiquera des informations avant de se taire, car effrayée par la réaction de son mari s’il apprenait qu’elle en avait dévoilé. Par la suite, Amine entendra parler de cheikh Marwan, un imam de la ville, et cherchera absolument à lui parler. Persuadé que cet homme religieux a conduit sa femme dans ces atrocités, il se rendra régulièrement à la Grande Mosquée pour essayer de le trouver. Par conséquent, plusieurs hommes se mettront à ses trousses puisqu’il n’était pas le bienvenu dans la cité. « Ton passage à Bethléem a été très remarqué. Qu’est-ce que tu veux au juste? Être égorgé dans un caniveau ou pendu sur place? » P.205 Docteur Jaafari finira par se faire agresser avant de quitter Bethléem. Malgré tout, ses mésaventures lui ont procuré un sentiment d’apaisement, même s’il n’avait pas obtenu réponse à toutes ses questions. C’est à ce moment précis qu’il décidera de rebrousser chemin vers Tel-Aviv laissant derrière lui une partie de sa rage.

Conflit israélo-palestinien :

 Bien qu’il n’y ait pas de mention explicite du conflit israélo-palestinien, l’auteur nous expose ce thème à travers les péripéties. En effet, cette œuvre littéraire foudroyante est plongée en apnée dans les relations tumultueuses entre les habitants de Palestine et d’Israël.  Dénigrements, insultes et stéréotypes. Aucun habitant n’échappe à cette méchanceté envers le peuple opposant : « Sal terroriste, fumier, traître d’Arabe ». Page 62. Autre part, certains préfèrent même mourir au lieu d’obtenir des soins de la part d’un médecin palestinien : « Je ne veux pas qu’un Arabe me touche, grogne-t-il en me repoussant d’une main hargneuse. Plutôt crever » Page 21. D’ailleurs, les Palestiniens rabaissent aussi ceux qui n’éprouvent pas une certaine aversion envers les Israéliens. C’est exactement ce qui est arrivé à Amine Jaafari, un Palestinien naturalisé Israélien. : « Et nous savons que vous êtes un croyant récalcitrant, presque un renégat, que vous ne pratiquez pas la voie de vos ancêtres… vous êtes désolidarisé depuis longtemps de leur cause en optant pour une autre nationalité… » Page 148. Ainsi, la cause des actes terroristes produits dans l’intégralité de ce roman est sans aucun doute le conflit entre ces deux groupes.

Détresse : on devait dire incompréhension

Le début du roman marque considérablement l’état psychologique d’Amine Jaafari qui est celui de la détresse. En effet, lorsqu’il apprend que le corps de son épouse, Sihem, présentait les blessures caractéristiques des kamikaze intégristes, celui-ci est hébété. À partir de cette révélation, il ne reconnait plus le monde et considère que cela le hantera jusqu’à la fin de ses jours. Le narrateur fait usage de nombreuses métaphores et comparaisons pour exprimer sa souffrance : « Cette voix se soulève telle une vague obscure, submerge mes pensées, réduit en pièce mon incrédulité avant de se retirer d’un coup, emportant avec elle des pans entiers de mon être » En revanche, Amine est persuadé que sa femme est innocente. Selon lui, elle n’a rien à voir avec les intégristes : « Ma femme est victime de l’attentat, elle n’est pas celle qui l’a commis. » D’ailleurs, il y a plusieurs passages qui démontrent son incompréhension et sa détresse face à la situation. Par exemple, il met de l’emphase sur certaines phrases et les répète pour se persuader que Sihem n’y est pour rien. Il essaie entre autres de se réconforter : « […] Si elle croyait, en son âme et conscience, Sihem Jaafari, mon épouse, la femme avec qui elle a partagé tant de choses, capable de se bourrer d’explosifs et d’aller se faire exploser au beau milieu d’une fête. » Amine ne comprend pas et c’est pourquoi son chagrin est si profond. Mais encore, après avoir reçu une lettre de confession provenant de Sihem, Amine n’en croit pas ses yeux. Il se sent comme catapulté par-dessus une falaise, aspiré par un abîme. Il pense que tout cela n’est qu’un rêve et qu’il se réveillera, il a tort. La lettre remet en question l’ensemble de ses convictions et pulvérise une à une ses plus coriaces certitudes. Sa détresse est alors à son point culminant.

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