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Emmanuel Crrère, L'Adversaire

Fiche de lecture : Emmanuel Crrère, L'Adversaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Février 2024  •  Fiche de lecture  •  1 786 Mots (8 Pages)  •  41 Vues

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TITRE :  l’Adversaire

NOM DE L’AUTEUR : Emmanuel Carrère

DATE D’ECRITURE : De 1993 jusqu’en 2000, l’écrivain mettra 7 ans à l’écrire

GENRE DE L’ŒUVRE : L’auteur qualifie son ouvrage d’une non fiction novel

« . L’agencement, la construction, l’écriture font appel aux techniques romanesques, mais ce n’est pas une fiction. Mon enjeu, c’est la fidélité au réel. » Emmanuel Carrère.

LE TITRE :

Le terme adversaire désigne « Personne qui est opposée à une autre dans un combat, un conflit, une compétition ». Pour moi ce titre met en évidence que Jean Claude Romand est lui-même son propre adversaire.  Dans sa tête il mène un combat perpétuel entre sa raison et sa folie. Personne lui obligé à mentir, à construire sa vie autour d’un mensonge, c’est lui seul qui a fait de sa propre vie un enfer.

L’HISTOIRE :

Le 9 janvier 1993, dans le pays de Gex, Jean-Claude Romand tue sa femme, ses enfants ainsi que ses parents, et essaye en vain de se suicider.  Une enquête est menée et révèle qu’il n’était en aucun médecin à l’OMS. Le plus étonnant dans tout cela, c’est que derrière tous ses mensonges ne se cachaient rien, J.Claude n’était ni un trafiquant, ni un espion, il était tout simple personne. À la suite de ce fait divers, Emmanuel Carrère décide d’entrer en contact avec Romand. Il souhaite comprendre et expliquer le geste  fou de cet homme de manière objective, sans le juger « je ne viens pas poussé par une curiosité malsaine ou par gout du sensationnel » p36  « ce que je voulais vraiment savoir : ce qui se passait dans sa tête durant ces journées qu’il était supposé passer au bureau »

LES PERSONNAGES :

Le personnage principal de ce roman est en toute évidence Jean-Claude Romand étant donné qu’il est l’auteur de ce fait divers.

. Pendant vingt ans, J.C Romand ment à tout le monde. Il n’est pas médecin comme il prétend l’être, étant donné qu’il a échoué à son examen de 2ème année, il ne travaille ni à l’OMS, ni à l’université. Il s’est créé un « personnage » : celui du docteur Romand, dans le seul but de ne pas décevoir son entourage, se faire aimer de ses parents et de Florence (sa femme). Mais peu à peu, il devient prisonnier de ses propres mensonges. Il est coincé dans cet engrenage car un mensonge en appelle un autre et cela tout le long de sa vie, depuis cet instant décisif ou J.C Romand a décidé de refuser son échec aux examens de  2e années de médecine et de vivre comme si cela n’avait pas eu lieu. De plus, ce mensonge ne cache rien, comme une autre activité secrète par exemple. Non, cette supercherie ne recouvre que du vide. « Un mensonge, normalement, sert à recouvrir une vérité́, quelque chose de honteux peut-être mais de réel. Le sien ne recouvrait rien. Sous le faux docteur Romand, il n’y avait pas de vrai Jean-Claude Romand. »

J.C ROMAND s’est employé par tous les moyens à dissimuler ce vide effrayant et honteux. Mais Le 9 janvier 1993, acculé, il tue sa femme et ses enfants, puis ses propres parents, met le feu à sa maison, et tente en vain de se suicider. Il ne trouva que cette solution, éliminer tous ceux qui pourraient souffrir de découvrir la vérité. Après son procès, JC. Romand se tourne vers dieux, des visiteurs de prison incitent Romand à trouver la vérité et la liberté. Mais esse une réelle transformation ou alors un nouveau personnage qu’il a créé à la suite de la « mort du docteur Romand » Est-il capable de retrouver sa vraie identité après avoir passé vingt ans à jouer un rôle ?

Puis nous avons l’auteur de ce roman, Emmanuel Carrère. C’est un personnage majeur pour l’histoire puisque c’est à travers lui qu’elle nous est relatée. Carrère nous montre comment un petit mensonge est le point de départ d’une logique infernale. Il montre les contradictions de Romand, le vide fondamental sur lequel est construit sa vie. Si à aucun moment il ne cherche à amoindrir la responsabilité du meurtrier, il s’efforce pourtant d’en donner un portrait humain.  Dans son livre, l’écrivain nous partages ses doutes, ses peines à écrire cet ouvrage. Comment essayer de comprendre ce qui se passe dans l’esprit de Romand  sans le dénigrer, ni pour autant lui rendre un service en lui accordant la célébrité ?  « Mon problème n'est pas, comme je le pensais au début, l'information. Il est de trouver ma place face à votre histoire. »

Le début et la fin

Le début du livre s’ouvre sur cette phrase « Le matin du samedi 9 janvier 1993, pendant que Jean Claude Romand tuait sa femme et ses enfants, j’assistais avec les miens à une réunion pédagogique » L’écrivain rentre dans le vif du sujet dès la première page avec comme contraste sa vie privée, ce qui pousse le lecteur à en savoir plus sur ce meurtre et le rôle du narrateur dans cette histoire.

Le livre se clôt sur cette phrase « J’ai pensé qu’écrire cette histoire ne pouvait être qu’un crime ou une prière » Cette dernière phrase illustre la position extrêmement inconfortable dans laquelle  Emmanuel  Carrère se trouve. Il se rend compte, pendant le procès, qu’il ne peut se permettre un seul geste de consolation vis-à-vis des victimes de cette histoire. Car il a implicitement choisi de raconter non pas l’histoire des victimes, mais celle du meurtrier. Il reconstitue, à partir d'un fait divers l'histoire d'une tragédie familiale en tentant de réintroduire derrière l'acte monstrueux l'humanité.

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