Ecriture d'invention : dialogue argumenté sur le thème du lyrisme romantique

Sujet : Sous la forme d’un dialogue théâtral, vous rédigerez un débat entre Victor Hugo et Alphonse de Lamartine au  sujet  des visées du registre lyrique en poésie. Chacun défend son point de vue et expose ses arguments à l’autre sans oublier d’illustrer ses propos à l’aide d’exemples pertinents.

Votre travail doit comporter  40 lignes minimum.

Critères :

-respect de la forme du dialogue théâtral

-respect de l’énonciation du texte théâtral

-clarté des arguments présentés (au moins 3 pour chaque personnages)

-richesse et pertinence des exemples cités (ils doivent être développés)

-présence d’une conclusion dans le débat (accord des deux personnages)

-lisibilité, orthographe, syntaxe

CORRECTION

En rouge,  les thèses et arguments

En vert, les exemples

En bleu, les connecteurs logiques

Après sa lecture des Comtemplations, Alphonse de Lamartine rencontre l’auteur, Victor Hugo, dans un salon littéraire parisien. Il lui expose ses critiques sur les visées du lyrisme dans cette œuvre.

Lamartine – Cher Victor, je viens d’achever la lecture de votre nouveau recueil poétique. Je m’y suis reconnu dans la première partie où votre poésie lyrique apaise les souffrances du cœur endeuillé. Je sais votre chagrin depuis le tragique accident de votre fille Léopoldine et combien la nature représente une harmonie consolatrice à vos yeux. Dans le poème La Nature vous exprimez même la symbiose de l’homme avec la nature

Aimez, vivez. - Veux-tu, bon arbre, être timon
De charrue ? - Oui, je veux creuser le noir limon,
Et tirer l'épi d'or de la terre profonde.

Demain dès l’aube est un véritable chef d’œuvre dans lequel vous allez même jusqu’à refuser de poétiser la nature pour exprimer votre douleur.

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

(Lamartine s’approche pour témoigner de son lien esthétique et de sa compassion à Hugo)

Hugo – je vous remercie mon cher Lamartine, mais bien que vous partagiez  le même point de vue esthétique sur          la poésie nous défendons des valeurs différentes. Il me paraît en effet nécessaire que la poésie soit une arme pour restaurer l’harmonie sociale et politique, brisée par la violence des révolutions…

Lamartine – (interrompant Hugo) Vous m’avez mal compris mon ami ! Quand je parle à la première personne ce n’est point par narcissisme mais j’énonce une expérience vraie, à la fois intime mais aussi universelle. Lorsque j’aborde le problème de la fuite du temps, dites-moi, quel homme n’a jamais éprouvé ce besoin inassouvi de suspendre les heures et savourer davantage un instant de bonheur ! Quel homme n’a jamais souhaité que la nature témoigne d’un bonheur passé à jamais perdu !

...