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Baudelaire, Le Soleil

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Par   •  10 Mai 2023  •  Analyse sectorielle  •  1 621 Mots (7 Pages)  •  233 Vues

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Le Soleil

Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures

Les persiennes, abri des secrètes luxures,

Quand le soleil cruel frappe à coups redoublés

Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,

5 Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime,

Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,

Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,

Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.

Ce père nourricier, ennemi des chloroses,

 Eveille dans les champs les vers comme les roses ;

Il fait s’évaporer les soucis vers le ciel,

Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.

C’est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles

Et les rend gais et doux comme des jeunes filles,

 Et commande aux moissons de croitre et de mûrir

Dans le cœur immortel qui toujours veut fleurir !

Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes,

Il ennoblit le sort des choses les plus viles,

Et s’introduit en roi, sans bruit et sans valets,

Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

Introduction :

Pour commencer, Charles Baudelaire est un poète de la modernité et de la ville du 19eme siècle. Il a publié un grand recueil poétique intitulé « Les Fleurs du mal » en 1857. Dans cet ouvrage, on y retrouve « Le Soleil » qui est le deuxième poème de la seconde section nommée « Tableaux parisiens ». Celui-ci se compose de deux huitains et d’un quatrain, avec des alexandrins qui s’enchaînent en rimes suivies. Comme son titre l’indique, il est centré sur le Soleil.

LECTURE DU POEME

Suite à la lecture de ce poème, nous nous demanderons comment le soleil devient une source d’inspiration pour le poète et lui permet de transformer la réalité à travers la poésie. Dans un premier temps, le poète raconte ses promenades sous le soleil. Ensuite, il fait un éloge de celui-ci. Enfin, le poète se compare au soleil.

Conclusion

Pour conclure, cette analyse, nous pouvons retenir que ce poème centré sur le Soleil invite le lecteur à la réflexion sur le monde qui l’entoure. Le Soleil devient source d’inspiration pour le poète grâce à ses promenades sous celui-ci, il en fait également l’éloge et se compare même à lui. Les nombreuses personnifications présentes tout au long du poème permettent de rendre l’astre vivant proche des hommes et des femmes. A travers ce poème, l’auteur joue avec cette idée et permet au le lecteur de se rendre compte de son importance, le prendre en considération et plus implicitement l’amener à ouvrir d’avantage sa réflexion. Ce poème peut être mis en relation avec « La tristesse de la lune » de Charles Baudelaire du même recueil qui met en avant cet autre astre qui est la lune.

I – Le poète raconte ses promenades sous le soleil

les deux premiers vers s’ouvrent sur deux alexandrins qui dépeignent la ville de Paris : Le long du

vieux faubourg, où pendent aux masures /Les persiennes, abri des secrètes luxures

Tout d’abord, les deux premiers vers s’ouvrent sur deux alexandrins qui dépeignent la ville de Paris : « Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures /Les persiennes, abri des secrètes luxures ». Ici le poète place le cadre spatio-temporel pour permettre au lecteur de se situer. Ensuite au vers 1 et 2, la rime « masures/luxures » est une antithèse. Elle souligne l’alliance de la misère et du vice dans les villes modernes. De plus, la personnification du soleil « le soleil cruel » au vers 3 montre la puissance de l’astre envers les humains. Au vers 4, l’anaphore « sur » et le parallélisme « villes/toits et champs/blés » souligne une punition universelle car elle s’applique identiquement aux villes et aux campagnes. Il y a une première apparition du poète grâce au pronom personnel « je » au vers 5. C’est une manière de montrer immédiatement un homme seul, qui se distingue. De plus, la périphrase « ma fantasque escrime » au vers 5, désigne l’activité poétique comme une activité vivante. Le participe présent « Flairant » au vers 6, animalise le poète mais de façon méliorative car il permet de monter que le poète cherche son inspiration, ce que lui appellera « rime » dans toute la ville. Enfin, les participes présents « flairant », « trébuchant », « heurtant » sont une énumération qui montre que le poète restitue la démarche d’un chiffonnier. On le compare à celui-ci car dans ce poème, Baudelaire dit qu’il cherche de l’inspiration puis il sélectionne ce qui l’intéresse tout comme le chiffonnier qui ramasse les déchets et garde ceux de valeur. Le poète et le chiffonnier sont tous deux des alchimistes qui cherchent l’or dans la boue en parcourant une ville moderne.

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