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Les sirènes de Bagdad

Dissertation : Les sirènes de Bagdad. Recherche parmi 303 000+ dissertations

Par   •  5 Octobre 2025  •  Dissertation  •  6 456 Mots (26 Pages)  •  20 Vues

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U N I V E R S I T É        B O R D E A U X  M O N T A I G N E

  • U F R  H U M A N I T É S •

D É P A R T E M E N T  D E S  L E T T R E S

MASTER        Lettres et Humanités

Parcours Recherches en Études Littéraires

Séminaire Littératures francophones

La Fictionnalisation du terrorisme

(Littérature contemporaine du monde arabe)

Sous la direction de Madame Mounira Chatti Etudiant: BETES Frédéric

A N N É E        U N I V E R S I T A I R E        2 0 19 - 2020

Sommaire

Présentation        3

  1. Contexte historique        5
  2. Comment l’expression littéraire permet-elle de raconter l’indicible        7
  1. Intemporalité d’une histoire tragique se répétant        7
  2. La pronominalisation du principal personnage du récit        8
  3. Fatum et Mektub, les deux faces d’une tragique destinée        9
  1. De la notion de la radicalisation et de la tentation du terrorisme        11

Les crimes de guerre impunis, pierres angulaires de la vengeance aveugle        11

La tradition et la parole comme ressorts pour lutter contre l’adversité humaine        12

L’erreur de trop, le point de non-retour pour toute une partie de Kafr Karam        12

L’irrespect des GI, le poids de la tradition        13

L’impossible sérénité, l’irréversible faute        14

Conclusion        15

Bibliographie        16

Autres références        16

« Un écrivain est la seconde chance de l'humanité. »

Yasmina Khadra.

Présentation

Durant notre semestre, le séminaire axé sur « La Fictionnalisation du terrorisme » a été riche d’enseignements portant sur la littéralité, l’intertextualité et la manière dont chaque auteur aborde un sujet commun avec non seulement sa sensibilité toute personnelle mais aussi avec une méthodologie choisie et précise.

À chaque auteur sa manière de parler de l’indicible, à chacun sa méthode pour nous inviter à nous pencher sur des auteurs d’actes violents par l’entremise de la fiction pure, du récit onirique, de la fable ou parfois, d’un savant mélange de réalité rapportée et de fictionnalisation d’un fait l’ayant touché et sur lequel il se doit d’écrire.

La grille de lecture pour aborder un évènement aussi tragique que la déflagration d’une bombe dans un marché, un restaurant (L’attentat de Yasmina Khadra) ou la mise à mort de personnes désignées comme ennemies de sa propre cause, est aussi importante que la mise en écriture de ces actes mortifères. La victime d’un acte de violence aussi tragique que malheureusement banal dans certaines parties du monde, se moque de savoir si l’idéologie qui a conduit son meurtrier à le tuer est d’ordre politique, religieux, ou née d’un fantasme de pureté nationale, ethnique ou de couleur de peau.

Ce qui trop souvent est qualifié de terrorisme par le monde occidental pourrait aussi être vu comme un acte de résistance envers une idéologie venue de l’autre côté des océans lui apporter la démocratie à grands renforts de bombe au napalm et autres missiles de dernière génération. Yasmina Khadra, auteur de L’Attentat a choisi de décrire l’ambiance de la Palestine occupée à travers le récit de la désintégration d’un couple arrivé à un stade où la vision du monde dans lequel ils vivent est radicalement différente l’un par rapport à l’autre. Lui, israélien d’origine arabe est fier et heureux d’avoir réussi ce qu’il pense être une bonne intégration tandis que son épouse emprisonnée dans son propre pays devenu une prison (expression que nous devons à Raymonda Hawa-Tawil) souffre de ce confort matériel niant à ses yeux la souffrance de leur peuple.

Vouloir déstabiliser l’état d’Israël et le ramener à la table des négociations en ayant recours à des attentats dans des lieux publics ou, le fait de se faire exploser au passage d’un convoi de l’armée est pour la résistance palestinienne un acte d’engagement total pour la libération de leur pays occupé par une armée étrangère depuis maintenant soixante-dix ans bien plus que du terrorisme.

Les héros – reconnus aujourd’hui en tant que résistants – de « l’Affiche rouge »1 en leur temps, recherchés, condamnés puis exécutés par l’armée d’occupation allemande étaient eux aussi qualifiés de « terroristes » car ils multipliaient les actes de sabotages, les déraillements et les assassinats ciblés.

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1 https://www.histoire-image.org/fr/etudes/affiche-rouge

Se faire arme de chair est une des seules possibilités offertes aux combattants nationalistes, aux volontaires d’une résistance luttant souvent sans moyens techniques, sans armements sophistiqués face à la huitième armée du monde, soutenue financièrement par la première puissance économique et militaire, les Etats Unis d’Amériques. Les U.S.A sont les seuls à ce jour à avoir osé utiliser la bombe atomique contre un autre pays, le Japon en 1945 rasant les villes de Nagasaki et d’Hiroshima, image qui hante l’esprit d’un des protagonistes du roman de Salim Bachi, Tuez- les tous.2

Ecrire, informer, alerter est une alternative concrète à la prise des armes, les appels au boycott de l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid nous prouve s’il était encore besoin le pouvoir des mots lorsqu’ils savent toucher le plus grand nombre.

Les sirènes de Bagdad, œuvre de Yasmina Khadra, nous offre une lecture des actes violents commis au nom de la libération du pays par des Irakiens eux-mêmes à l’encontre de leurs concitoyens et par les armées de l’occident sur le peuple Irakien qu’elle est venue « délivrer »3.

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