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Dissertation de philosophie sur la liberté

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Par   •  9 Septembre 2025  •  Dissertation  •  1 641 Mots (7 Pages)  •  177 Vues

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Dissertation maison

Mathilde Le Blanc

        « L’homme est né libre et partout il est dans les fers » affirme Jean-Jacques Rousseau dans son livre Du Contrat Social. L’auteur y soulève une question fondamentale en philosophie politique et sociale. Il souligne le désir semblant inné de chacun d’autonomie et d’émancipation et, pourtant, le fait que la réalité de nos vie est souvent marquée par un ensemble complexe de devoirs, de normes et d’interdictions. Ce paradoxe apparent entre la liberté inhérente à la condition humaine, que Rousseau défend avec passion, et la réalité des contraintes et des limitations imposées par la société nous pousse à nous demander dans quelle mesure l'homme est véritablement "né libre" dans un monde où les structures sociales, les normes, et les lois semblent inévitablement régir nos choix et notre comportement. Cette contradiction soulève des interrogations profondes : comment pouvons-nous définir la "liberté" dans ce contexte complexe de la nature humaine et de la société ? La liberté individuelle est-elle la possibilité qu’a chacun à décider de ces action ou est-elle la possibilité d’agir sans obstacles ? Et être libre serait alors suivre la nécessité ? De plus, en quoi la diversité des caractères individuels peut-elle entraver ou favoriser cette liberté, et comment les normes sociales et les attentes influencent-elles cette liberté ? Certes la diversité des caractères individuels est une richesse fondamentale de l'humanité, contribuant à l'enrichissement de la société. Elle favorise également la liberté en permettant à chaque individu d'exprimer son unicité et de faire des choix autonomes. Mais, la diversité peut parfois entrer en conflit avec la liberté, notamment lorsque des préjugés ou des intolérances entravent la liberté des autres. Les normes et les attentes sociales peuvent en effet restreindre la liberté individuelle, poussant les individus à se conformer à des modèles. Pourtant ces normes amènent aussi une autre forme de liberté dans le bien collectif. Donc, est-ce que l'expression individuelle entrave la liberté collective, et ces deux formes de liberté peuvent-elles cohabiter ?

        La question cruciale de savoir jusqu'où la liberté individuelle peut s'étendre sans empiéter sur celle d'autrui nous amène à réfléchir à la délicate balance entre l'expression des caractères individuels et les contraintes sociales. L'existence des caractères individuels est une réalité indéniable et un élément fondamental de la condition humaine. Chaque individu possède une singularité propre, avec des traits de personnalité, des croyances, et des expériences qui le distinguent des autres. Cette diversité, qui est en soit le libre arbitre de chacun, semble essentielle à l'enrichissement de notre société, favorisant la créativité, la pensée critique, et le progrès. Le libre arbitre est une des définitions généralement accordée à la liberté. La liberté serait dans cette définition la capacité qu’a chacun à faire ce qu’il souhaite, d’agir comme il le veux. La liberté individuelle jouerait alors un rôle crucial dans le développement et l'expression des traits personnels. En permettant à chaque personne d'explorer ses propres idées, valeurs et aspirations, la liberté favorise la diversité des perspectives et encourage les individus à se réaliser pleinement. Ainsi, la liberté et les caractères individuels sont étroitement liés car ils se nourrissent mutuellement. Mikhaïl Bakounine, dans son ouvrage Dieu et l'État, a souligné la valeur de cette diversité et de la volonté individuelle en mettant en avant l'importance des caractères individuels dans la lutte pour la liberté. Il considérait que la diversité des individus était un atout précieux, car elle permettait une plus grande variété d'approches dans la recherche de la liberté. Il affirmait d’ailleurs que « La liberté d'autrui, loin d'être une limite ou la négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation ». Ainsi, Bakounine soutenait que la liberté véritable ne pouvait émerger que de la reconnaissance et de la célébration de la diversité des caractères individuels, car c'était cette diversité qui apportait des perspectives uniques à la lutte pour l'émancipation. En somme, l'existence des caractères individuels ne s'oppose pas à la liberté en tant que libre arbitre, mais plutôt, elle la nourrit et la renforce en offrant des perspectives multiples et complémentaires pour la réalisation de cette quête.

        L'expression des caractères individuels peut paradoxalement entraver la liberté d'autrui lorsqu'elle se transforme en normes ou en lois contraignantes. Si l'on définit la liberté comme le libre arbitre, il devient impératif de comprendre comment l'affirmation de soi peut parfois restreindre la capacité des autres à exprimer leurs propres libertés. Cette dynamique complexe soulève des questions fondamentales sur la manière dont l'individualité, lorsqu'elle est érigée en norme, peut devenir une force coercitive plutôt qu'un vecteur de liberté. On peut alors penser par exemple à la conformité religieuse. Lorsque le pouvoir religieux devient normatif et majoritaire dans une société, l’expression de la croyance de certains individus impose à d’autres cette même croyance et leur nie alors la possibilité de croire en un autre système. Dans cette perspective, le livre Leçons sur la philosophie de l’histoire écrit par le philosophe Georg Wilhem Friedrich Hegel offre une exploration des implications de l'expression des caractères individuels sur la liberté. Hegel, en soulignant que "les individus disparaissent devant la substantialité de l'ensemble", suggère que l'individu peut se trouver subordonné à une entité collective plus vaste. Cette subordination peut découler de la transformation des caractères individuels en normes sociales ou juridiques, créant ainsi une substantialité qui peut, à son tour, limiter le libre arbitre de chacun et ainsi sa liberté individuelle. Cependant, il convient de noter que Hegel ne considère pas cette subordination comme une perte totale de liberté. Au contraire, il soutient que la véritable liberté réside dans la reconnaissance et l'acceptation de cette interdépendance avec la communauté, permettant ainsi le développement d'une liberté collective plus élevée. Pourtant cette liberté collective serait alors incompatible avec l’expression de l’individualité de tous, et donc le libre arbitre de chacun, puisque l’intérêt commun primerait sur l’intérêt individuel. Le bien-être général de la collectivité prévaudrait sur la capacité de chaque individu à exercer pleinement sa liberté et sa volonté personnelle. La coexistence entre la restriction de l'individu au profit du collectif et la préservation de sa liberté individuelle demeure-t-elle possible ?

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