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L’art a-t-il pour but d’imiter la nature ?

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Par   •  18 Décembre 2023  •  Analyse sectorielle  •  5 194 Mots (21 Pages)  •  63 Vues

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L’art a-t-il pour but d’imiter la nature ?

Tableaux à présenter

Art≠ Artisanat

Dans la conscience commune, le mot “art” semble avoir un sens précis : la production d’une œuvre belle. Il se distingue de l’artisanat qui vise la production d’un objet utile. L’artiste créé, produit du nouveau. L’artisan fabrique, réitère un modèle déjà existant. Pourtant, dans l’art comme dans l’artisanat, il s’agit dans les deux cas, de produire, à partir d’un matériau initial, une réalité extérieure au processus, et qui, une fois réalisée, en est indépendante.

Art≠Nature

En réalité, le mot art désigne des réalités très différentes : du travail de l’artisan à l’œuvre de l’artiste, de la production technique aux beaux-arts, il y a des différences importantes que ne distingue pas la tradition grecque. Ce qui est commun à toute production de l’art c’est qu’elle n’est pas produite par la nature. La production artistique n’est pas naturelle, même si en un sens l'art produit comme produit la nature (Aristote). L’art c’est toujours quelque chose que l’homme ajoute à la nature. C’est une réalité de la culture.

Art= production extérieure

Poïesis ≠Praxis

Dans la Grèce antique, les diverses forme de l’activité humaine se partagent entre la contemplation (théoria) et l’action (pratique et poïétique). L’art et l’artisanat (en grec tèchnè) relèvent de ce que les Grecs appellent la poïesis : action dont le résultat est extérieur à celui qui agit, par opposition à la praxis, action dont le résultat demeure intérieur à celui qui agit, comme c’est le cas de l’étude, de la pensée, de l’acte vertueux ou politique. L’art et l’artisanat visent à incarner une nouvelle forme, un nouvel ordre dans la matière, alors que le législateur ou l’enseignant laissent derrière eux une œuvre qui subsiste dans le domaine de l’esprit.

[pic 1]Au Moyen Age[pic 2]

Dans le prolongement de la tradition grecque (Aristote), on distingue les arts libéraux des arts serviles. Présupposé : ce qui relève du corporel est servile, ce qui relève de l'esprit est libre.

  • Les arts serviles concernent les productions utilitaires (corps = servile).
  •  Les arts libéraux les productions opératoires, mais désintéressées (âme = libre)

Les sept arts libéraux sont : grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, musique, astronomie. Ils gardent un élément opératoire, de l’ordre d’une construction de l’esprit, d’une opération, mais se distinguent des arts serviles qui concernent les opérations exercées par le corps.

Pour les modernes : les “Beaux arts” (XVIII - XIX ème siècle)

Pas de place dans l’Antiquité et le Moyen Âge pour les “beaux arts”, notion qui n’apparaît qu’au XVIIIème siècle, au moment où la science donne naissance à une technique source de profit. Les beaux arts s’opposent à la production artisanale ou technique et s’orientent vers la création du chef d’œuvre. L’art bascule du côté du gratuit, du désintéressé, la partie utilitaire, artisanale, ayant basculé du côté de la technique, comme dérivée de la science. 

L’art désigne alors “toute production de la beauté par les œuvres d’un être conscient” (Lalande).

Les “beaux arts” sont au nombre de six : peinture, sculpture, architecture, musique, danse, poésie (+ le septième art” : cinéma).

Ce qui était appelé “art”(tèchnè) dans l’antiquité deviendra “technique” dans la modernité. Mais, dans l’antiquité, l’art est du côté de la production technique (tèchnè) opposée à la science théorique alors que dans la modernité, la technique est du côté de la science, comme effet du concept, opposé aux beaux-arts.

Pour résumer, le mot art :

Sens général : désigne aussi bien la technique, le savoir-faire, que la création artistique, la recherche du beau. Au sens large, l’art désigne un ensemble de connaissances et de savoir-faire nécessaires à la maîtrise d’une pratique donnée (art médical, art poétique, art culinaire, art du trompe-l’œil, …etc.). Art est ici synonyme de technique (« arts et métiers »).

Sens restreint : synonyme de beaux-arts (arts plastiques – architecture, sculpture, peinture ; arts musicaux ou rythmiques – musique, danse, poésie + cinéma). Dans cette acception, l’art signifie l’ensemble des activités visant à la création d’œuvres esthétiques, qui plaisent par leur beauté (Lalande : “production la beauté par les œuvres d’un être conscient”). L’art se distingue des autres productions artificielles par le fait qu’il est désintéressé, libre de toute fonction utilitaire, et qu’il n’a pas d’autre but que lui-même.

Rappel :

Nature= ensemble des êtres et des choses, monde, univers. Ensemble en tant qu’ordonné et régi par des lois. Règne de l’harmonie. C’est ce qui est produit. C’est la nature naturée. C’est ce qui est produit, ce qui est donné et qui préexiste à l’œuvre humaine.

Pour les grecs, c’est l’essence des choses, l’essence intelligible d’une chose qui permet d’en donner la définition. (Platon)

C’est aussi le principe de développement d’une chose, la nature est ce qui fait naître, elle a son principe de mouvement en elle-même (Aristote)= = puissance, force active et créatrice. (Nature naturante de Spinoza)

But= objectif vers lequel on tend, implique un chemin, une dynamique

Imiter= reproduire à l’identique , plus qu’une ressemblance, faire l’image à la manière d’une photographie

Thème : l’art fait partie de la culture : l’art a pour première approche la recherche du Beau.

  • Mais qu’est ce que le beau?
  • Pourquoi sommes-nous si sensibles à la beauté?
  • Pourquoi nous touche-t-elle si profondément?

Le rôle de l’art est-il d’imiter la nature ou bien a-t-il pour vocation la création?

Pour commencer, il convient de s’interroger sur la capacité qu’a l’artiste à reproduire fidèlement la nature. En effet, l’on peut se demander si cela est seulement possible. Toutes les formes d’art que nous connaissons ne reproduisent, quand elles reproduisent, qu’une partie de la nature, l’un ou quelques-uns seulement de ses aspects. Par exemple, la peinture nous rend compte de l’aspect visuel de la nature, mais non du son ou de l’odeur. De plus, toute peinture ne nous présente qu’un seul point de vue (ou un nombre limité de points de vue dans le cas de la peinture de type cubiste). L’on voit donc que même une peinture techniquement très maîtrisée ne peut rendre complètement la nature. (De même, la photographie, qui reproduit apparemment fidèlement (objectivement, serait-on tenté de dire la nature n’offre pas les mêmes sensations ).

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