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Cournot, dans son Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique

Cours : Cournot, dans son Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2024  •  Cours  •  1 990 Mots (8 Pages)  •  44 Vues

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Philosophie

   Des critères spécifiques sont attribués pour définir une science rigoureuse et objective : les sciences de la nature comme l’astrophysique, la chimie, la physique etc. Mais ces critères sont-ils applicables à une discipline telle que la psychologie ? Est-ce qu’elle partage les caractéristiques des sciences de la nature ou au contraire s’agit-il d’une discipline subjective et arbitraire ? Si c’est effectivement le cas et que la psychologie peut être considérée comme “scientifique” alors ce serait une science au même titre que les autres sciences de la nature, elle serait susceptible d’être répétée à l’identique dans n’importe quelle circonstance et les résultats observés seraient toujours les mêmes sans dépendre de l’observateur. Sinon, elle ne serait pas fiable et serait surtout changeante, dépendant totalement de l’observateur qui ne pourrait pas être dissocier de l’objet étudié. L’observation ne pourrait pas être reproductible et ne conduirait pas à un résultat objectif.

Afin de surmonter cette difficulté, le mathématicien, philosophe et économiste Français Antoine-Augustin Cournot, dans son Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, explique que selon lui la psychologie ne peut pas être considérée comme “scientifique” car l’observation intérieure ne peut pas conduire à un savoir objectif et que celle-ci ne concerne que des faits singuliers et non reproductibles.

Pour soutenir sa thèse, Cournot commence par énoncer les critères de la scientificité (du début jusqu’à la ligne 10) avant de montrer que la psychologie ne peut être en aucun cas une science (de la ligne 10 à 18), pour établir qu’en réalité tout ce qui concerne les réalités humaines ne peut pas être scientifique (de la ligne 18 à la fin).

    Tout d’abord et avant tout, Cournot définit ce qu’est, pour lui une observation dite “scientifique”. Ici cela consiste à regarder, étudier des éléments de la nature et donc de manière concrète et non pas par un raisonnement abstrait comme on peut retrouver en mathématiques. Son but étant d’établir des caractéristiques précises afin de distinguer le discours scientifique de tous les autres. Ainsi une observation scientifique se définit sous deux conditions. Premièrement, elle doit pouvoir être reproduite dans une certaine situation, qui soit toujours la même, donc que cette dernière soit décrite clairement pour éviter au maximum de commettre des erreurs. Une fois que les circonstances sont énoncées clairement, que l’observation peut être reproduite à l’identique, alors il est possible de trouver un résultat qui soit toujours le même et donc vrai. Cest un moyen de s’assurer de la véracité de l’expérience, de l’observation et d’éviter que l’observation soit biaisée. Cournot se trouve dans une perspective empiriste de la science : la science se construit avant tout de manière liée à l'expérience du réel. Pour lui toute science repose sur l’observation et l’expérience du réel plutôt que sur l’abstrait.

La deuxième condition de scientificité énoncée par Cournot est que :  “les résultats soient indépendants de la constitution de l’observateur”. Cest à dire que peut importe qui observe le phénomène, le résultat reste le même. Par exemple Charles Darwin avait déjà des théories sur l’origine des espèces qu’il avait accumulées au fil de ses autres voyages et lors d’un voyage aux îles Galápagos en Équateur il a observé le comportement et l’anatomie des espèces locales, en les comparant aux espèces trouvées sur le continent, et a pu voir qu’il y avait des similitudes fondamentales entre les deux, même si elles n’étaient pas du tout les mêmes.

Cela lui a permis de déduire qu’étant absent depuis si longtemps, chaque espèce s’était adaptée à un environnement différent, donnant ainsi naissance à une espèce différente. Ce phénomène ne dépend pas seulement de Darwin et pourrait être observé par une autre personne qui aboutirait à la même observation. Et qu'importe l’éducation de l’observateur ou le lieu dans lequel il a grandi, si l'élément concerné est scientifique, le résultat restera le même et ne sera pas affecté. Il faut néanmoins que l’observateur soit en mesure d’interpréter le résultat sinon, il pourra trouver autant de résultats qu’il voudra en faisant plusieurs expériences, s’il n’arrive pas déduire quoique ce soit du résultat ça ne servira à rien. Cournot ajoute que même “s’il y a des exceptions, elles tiennent à une anomalie de constitution”. C’est à dire que s'il y a un problème dans l’interprétation du résultat car l’observateur a une “anomalie” tel qu'un individu atteint de myopie qui regarde les étoiles, cela ne doit pas affecter la véracité du fait observé. Mais alors comment être sûr que le résultat observé à la fin représente vraiment une vérité et n’est pas tout simplement une erreur qu’on penserait être vrai ? Il faudrait multiplier les expériences ainsi que les observateurs afin d’être sûr que le résultat soit le même indépendamment du risque d’erreur et de la subjectivité de chacun. Alors un myope qui a observé les étoiles en pesant qu’elles étaient floues et ovales sera réfuté par les autres observateurs avec une bonne vision qui verront les étoiles nettement et sphériques, et ils pourront ainsi déduire que les étoiles sont nettes et sphériques et que le myope voyait mal.

Ainsi, dans cette première partie Cournot donne une définition d’une observation scientifique qui doit pouvoir être répétée, le sujet et l’observateur distincts et le résultat objectif et doit pouvoir mener à vérité ou une loi de la nature. A partir de ces critères, il va confronter la psychologie pour en déduire si oui ou non elle peut être considérée comme une science.

    Ensuite, il aborde la psychologie, qui pour lui ne peut pas être considérée comme une science puisqu’elle dépend d’une observation introspective. Pour cette dernière raison, la psychologie ne répond à aucune des deux conditions. Cette prétendue science repose sur l’observation d’éléments instables et changeants. Les phénomènes psychologiques changent et évoluent tout le temps et ne répondent donc pas au critère de répétabilité. Ils changent avec nous, nos expériences, nos envies etc. Comme le dit Héraclite, « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. », chaque fois c’est la première fois car nous changeons, tout change tout le temps.

De plus, les éléments observés ne sont pas les mêmes d’une personne à une autre. Par exemple, les éléments observés sont différents d’une personne atteinte de bipolarité à une personne atteinte de schizophrénie.

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