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Sobibor.

Mémoire : Sobibor.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2017  •  Mémoire  •  3 277 Mots (14 Pages)  •  704 Vues

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Sobibor

I-Présentation du camp

Sobibor a été tout d’abords, un camp d’extermination puis à la suite de la visite d’Himmler en février 1943, il ordonna de le transformer en camp de concentration.

Le site choisi par Globocnik était un vaste terrain vague entourant une ancienne maison forestière en bois, à proximité du petit village de Sobibor. Région de Cholm.

Au nord, à l'ouest et au sud, le camp était entouré d'une forêt clairsemée de pins. Selon leur habitude, les nazis avaient donc retenu un emplacement éloigné des populations, dissimulé dans un bois et implanté près d'une voie ferrée.

La construction commença en mars 1942, sous la direction du SS Thomalla. Elle était supervisée par le SS Christian Wirth.

Le 28 avril, Globocnik désigna le SS Franz Stangl comme commandant du camp de Sobibor. Il y resta trois mois jusqu'en juillet, puisqu’il deviendra commandant du camp de Treblinka.

C'est le SS Franz Reichleitner qui lui succèdera.

Les travaux étaient exécutés par des entrepreneurs locaux utilisant des ouvriers juifs raflés dans les villages avoisinants.

La main-d'œuvre était fournie par les déportés choisis lors des sélections effectuées à l'arrivée des convois.

Une ligne de chemin de fer à voie étroite reliait la gare de Sobibor au camp. Elle aboutissait  à un quai de 400 mètres de long, elle serva au transport des déportés.

II-Description du camp

        Le camp était entouré d'un réseau de barbelés, d'un fossé rempli d'eau et d'un champ de mines, afin d’éviter toute évasion. Des branchages entrelacés dans les barbelés empêchaient de voir ce qu’il se passait à l'intérieur du camp. Des miradors armés de mitrailleuses veillaient sur le « bon fonctionnent » de Sobibor. Au bord du quai de la voie ferrée était aménagé le Vorlager : quartier d'habitation du personnel. Où, à la différence de Belzec, se trouvait à l’intérieur même du camp avec les SS et le personnel.

        Sobibor était divisé en trois camps :

-• Dans le camp 1, étaient construits les baraquements où logeaient les déportés chargés des corvées (et qui seront constamment renouvelés, c'est-à-dire mis à mort et remplacés par d'autres au bout de quelques semaines ou de quelques mois), les cuisines et les ateliers des forgerons, des menuisiers, des électriciens, des tailleurs, des cordonniers, etc…

Dans le camp 2, situé à la limite du Vorlager, se trouvaient les locaux administratifs, les entrepôts où étaient recueillis les vêtements et les bagages des victimes, ainsi que la baraque où avait lieu le déshabillage. C'est là qu’étaient conduits directement les arrivants. Un sentier de 150 mètres de long, étroit, encadré par deux haies serrées de barbelés, appelé " tuyau " ou " boyau ", conduisait du camp 2 au camp 3.

• Le camp 3, abritait les structures d'extermination : les chambres à gaz et les fosses communes, ainsi que deux baraquements pour les gardes et les détenus juifs travaillant dans le camp 3.

[pic 1]

III- Le personnel

        Une vingtaine de SS occupaient les fonctions de responsabilité. Plusieurs ont fait partie des équipes ayant pratiqué « l'euthanasie ». Ils habitaient dans les coquettes villas du Vorlager, avec le commandant du camp. Les camps 1, 2 et 3 étaient chacun sous l'autorité d'un Lagerführer SS. Ceux-ci commandaient les ukrainiens qui assuraient la garde, les patrouilles, qui conduisaient les déportés à la mort; ils avaient également sous leur autorité les déportés chargés des corvées.

(Ces Ukrainiens sont des volontaires recrutés par les nazis, appelés les " noirs " par les détenus du fait de la couleur de leur uniforme).

IV- Le fonctionnement du camp

a-Les chambres à gaz

Pendant la première période, trois chambres à gaz étaient installées dans un bâtiment en briques construit dans la partie nord-ouest du camp 3. Chacune mesuraient 4 mètres sur 4. Chacune étaient dotées de deux portes:

- l'une par laquelle entraient les victimes,

-l'autre par laquelle après retirés les corps après le gazage.

Ces trois chambres à gaz permettaient d'asphyxier 250 personnes à la fois.

À Sobibor, le gaz utilisé est, comme à Belzec, le gaz d'échappement d'un véhicule.

« Sur les instructions de Wirth, je partis avec un camion pour Lvov, où je pris livraison d'un moteur à asphyxier, que j'ai transporté à Sobibor. C'était un moteur lourd à essence, d'origine russe, vraisemblablement un moteur de blindé ou le moteur d'un tracteur, d'une puissance d'au moins 200 chevaux (moteur en V, huit cylindres, refroidissement par eau). Nous l'avons installé sur un socle de béton et nous avons mis en communication le pot d'échappement et la conduite. Le chimiste, que je connaissais déjà de Belzec, se rendit dans la chambre à gaz avec un instrument de mesure pour vérifier la concentration des gaz. A la suite de ce contrôle, on fit un gazage d'essai. Je crois me rappeler que de trente à quarante femmes furent gazées dans une chambre à gaz. Les juives avaient dû se déshabiller dans un abri ouvert sur les côtés, édifié sur le sol même de la forêt au voisinage des chambres à gaz. Des SS et des auxiliaires ukrainiens les poussèrent vers la chambre à gaz. Lorsqu'elles y furent enfermées, je me suis occupé du moteur avec Bauer. Il a d'abord tourné à vide. Puis nous avons fait passer les gaz de l'échappement libre dans la direction des cellules, de sorte qu'ils parvenaient dans la chambre. Sur le conseil du chimiste, j'ai réglé le moteur à un certain nombre de tours: il n'était plus besoin ainsi de l'accélérer par la suite. Dix minutes plus tard, les trente à quarante femmes étaient mortes. Le chimiste et le Führer SS donnèrent l'ordre d'arrêter le moteur. Je ramassai mes outils... »

Témoignage de Wirth qui au milieu d’avril 1942 vient assister aux essais.

b-L’arrivée des déportés

Les déportés sont, comme pour les autres camps, amenés à Sobibor par des trains de marchandises dans les conditions épouvantables :

« Le voyage vers Sobibor a duré trois jours et trois nuits. Quand ils arrêtaient le train parfois, dans chacun des wagons de marchandises, il y avait une petite fenêtre en haut, et tout le monde essayait d'y jeter un coup d'oeil, alors, quand on avait la chance de pouvoir regarder, on voyait des gens, des gens là, et ils faisaient comme ça, et nous pensions que c'était juste des anti-juifs, et ils savaient que nous les Juifs ne les aimions pas, mais nous ne savions aucunement qu'ils nous diraient que nous allions vers notre mort. Et à chaque fois que le train s'arrêtait, les Allemands tiraient vers le haut du train, et les chiens nous encerclaient, et c'était une panique terrible, c'était terrifiant, et nous espérions, vous savez, nous les filles sommes très soudées, et nous nous aidions les unes les autres en nous remontant le moral. Au bout de trois jours et trois nuits, nous pensions être arrivés en Russie, tout le monde avait l'air si pauvre, et nous n'avions aucune idée de l'endroit où nous nous trouvions, puis nous descendons et nous voyons une grande pancarte, Sobibor, et quand nous y sommes entrés, tout avait l'air joli, des petites fenêtres et des fleurs et, et les maisons étaient peintes en vert et rouge, et ça avair l'air joli, puis ils ont ouvert les portes, les grandes portes pour que nous descendions, ils ont commencé à hurler et à nous fouetter, et nous devions tous descendre, il y avait un petit chariot, un wagonnet qu'utilisent les mineurs, on peut l'ouvrir de façon à ce que les gens puissent sortir facilement, alors, tous ceux qui ne pouvaient pas marcher, ils les mettaient dedans, ainsi que les enfants séparés de leurs parents, ils devaient monter dans le wagonnet, et ce wagonnet allait directement vers la chambre à gaz. »

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