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Prisonnier De La Seconde Guerre Mondiale

Mémoires Gratuits : Prisonnier De La Seconde Guerre Mondiale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Décembre 2013  •  3 950 Mots (16 Pages)  •  1 048 Vues

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Histoire

Rencontre avec un ancien prisonnier de guerre.

Dans le cadre de recherches pour le cours d’histoire sur un prisonnier durant la Seconde Guerre Mondiale, j’ai eu l’occasion d’entrer en contact avec Monsieur Julien Sauvage qui a accepté de raconter une tranche douloureuse de sa jeunesse. Lors de notre rencontre, il a montré beaucoup d’intérêts pour le travail que je comptais réaliser : “il ne faut pas que cette partie de notre histoire tombe dans l’oubli… . La jeunesse actuelle doit connaître le prix payé par leurs aînés pour vivre en liberté..”explique-t-il.

L’appréhension de revivre ces instants a très vite fait place à un plaisir de partage. Ses souvenirs sont intacts, et le fait d’en reparler fait remonter à la surface des anecdotes, des souvenirs heureux, mais aussi tristes,.. Avec courage, il évoque les amitiés qui se sont nouées entre certains prisonniers. Monsieur Sauvage a aussi réussi à évoquer avec lucidité les années de guerre vécues, prisonnier en Allemagne.

Monsieur Julien Sauvage

Julien était un ami de mon arrière-grand-père (décédé), ils ont vécu ces cinq années de guerre ensemble, prisonniers dans le même camp. Mon arrière-grand-mère, en mémoire de son époux, fait partie de l’association des prisonniers de guerre, dont Julien en est le président.

Naissance : le 23 janvier 1921

Service militaire : le 29 février 1940 au 62ème de ligne cantonné à Casteau

Capture : le 22 mai 1940

Arrivée en Allemagne : début juin 1940

Prisonnier, il fût commando (No 170/9) à la scierie « Märker » à Desseau

Retour : le 23 mai 1945 à La Louvière

• Comment se sont passés vos premiers jours pendant la guerre, jusqu’à votre capture par les Allemands ?

Le 9 mai 1940, on nous annonce quatre jours de congés pour la « Pentecôte ». Vers minuit, contre ordre, le congé est suspendu et nous sommes en « Alerte ». Le 10 mai, vers quatre heures, il y a un rassemblement du matériel et des hommes et nous nous dirigeons vers le Bois de Casteau où nous y attendons les ordres et notre dernier ravitaillement avant le grand départ de la 4ème Compagnie.

Départ pour la gare de Nimy embarquement dans un train en direction de Lokeren. Les voies étaient encombrées et prioritairement accessibles aux convois qui partaient au front. Notre voyage débute dans l’après midi. Lors de notre arrivée à Lokeren, dans la nuit, la ville avait déjà été bombardée. Nous y sommes restés du 11 au 15 mai. Nous avons logé dans des écoles, dans des bâtiments publics,… Nous avons monté la garde pour prévenir les attaques aériennes.

L’Etat Major (EM) décide que toute la classe 40 doit s’éloigner des combats et qu’elle doit se replier vers le Sud de la France. Sous l’autorité du Général Wibier, l’évacuation des hommes tente de s’organiser. Là, il a été décidé que le régiment parachèvera son instruction à Narbonne et le 16 mai à minuit, le train démarre pour la grande aventure.

Notre wagon était encore rempli au quart de grosses gaillettes de charbon, on y passa plusieurs jours, étant devenus comme des nègres par la poussière de charbon. La nourriture commençait à manquer et nous avions faim.

Après deux jours, nous étions déjà à deux heures de Mouscron (environ 90Kms !).

Le 19 mai, nous arrivions à Tourcoing. Ce jour-là, les panzers étaient à Cambrai. Suite aux destructions des voies, on fit un crochet par Calais.

Le 20 mai, nous arrivions tout juste à Saint Omer alors que les panzers étaient à Amiens et Arras. Après diverses péripéties, le 21 au matin, nous arrivons dans la gare de formation d’Outreau, au sud de Boulogne sur Mer.

Le 21 mai dans l’après-midi, les trois premières compagnies quittent les wagons pour s’installer dans le village de Saint Léonard, à trois Kms de Boulogne. Nuit épouvantable à cause de l’averse, les hommes sont trempés jusqu’aux os. Les obus sifflent par-dessus leurs têtes et tombent sur le port de Boulogne, où a lieu le réembarquement des troupes vers l’Angleterre. Le sol tremble. Nous, la 4ème, nous restons avec d’autres trains dans la gare de formation de « Pont de Briques ».

Le commandement de Boulogne, faisant feu de tout bois et n’ayant pas de troupes françaises sous la main, ordonne au 62ème de ligne (en instruction) d’occuper une position défensive sur la Liane, fleuve se jetant à Boulogne dans la mer, soi-disant que quelques chenillettes « s’étaient égarées » sur la route de Montreuil.

• Le 22 mai, jour de votre capture. Pouvez me décrire cette journée ?

Le 22 mai, le bataillon prit position sur un front de 150 mètres environ, au nord de la gare de formation Pont De Briques (à 2 Kms de Saint Léonard). Nous étions dans des tranchées. Avec seulement deux mois de service au début de la guerre, notre moral était au plus bas et notre matériel, n’en parlons pas… L’armement était réduit : quatre mitrailleuses, huit fusils mitrailleurs par compagnie avec un chargeur par pièce, fusil pour la troupe et munitions (armes de la 1ère guerre !). Mon ami Henri Vandervelde (Louviérois comme moi), fusil mitrailleur était placé devant moi. Le commandant avait donné ordre d’attendre avant de tirer. Les panzers du Maréchal…arrivent à proximité sur la route. Le combat était inégal. Un officier allemand, avec un porte voix, demande s’il y a des militaires qui comprennent et parlent l’allemand. « Afin d’éviter plus de morts, demandez la reddition et déposez les armes, aucun mal ne vous sera fait » déclare-t-il. Ils ne voulaient pas faire couler le sang inutilement. Malheureusement, certains de

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