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Les difficultés spécifiques du travail sur la Seconde Guerre Mondiale

Fiche : Les difficultés spécifiques du travail sur la Seconde Guerre Mondiale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Septembre 2018  •  Fiche  •  1 614 Mots (7 Pages)  •  470 Vues

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Les difficultés spécifiques du travail sur la Seconde Guerre Mondiale

saturation et ignorance

Que ce soit au primaire, au collège, au lycée, ou dans les débats publiques et médiatiques, le thème est abordé de façon récurrente. Plusieurs raisons : l’énormité du conflit lui-même qui a fait 60 millions de morts ; la crise de conscience nationale d’une France soumise à l’occupant Nazi (côté obsédant pour les Français) ; le changement de la géopolitique mondiale (la plus grande armée et la meilleure de 1939 était la France, primat militaire Français) avec l’affirmation des USA et de l’URSS ; le génocide Nazi contre les Juifs qui a été très choquant par son instrumentalisation de la mort, qui s’est passé dans un des pays les plus civilisés du monde (modernité mise au service de la cruauté) ; on peut également parler de l’utilisation de l’arme nucléaire mais son rôle dans cette saturation est à nuancer (rupture géostratégique). Ces grandes ruptures font que la mémoire, média, culture sont plein d’œuvres qui traitent de ce sujet. En France, il a une dimension particulière avec les nombreux jours fériés (au mois de mai). Certaines séries télévisées comme Un village Français traitent de cette époque avec une certaine qualité historique. Révisionnisme = attitude historique saine car vise à revenir positivement sur un sujet historique. Les négationnistes = courant de pensée arriver à une démonstration de racisme et d’antisémitisme. Négateurs = ceux qui tiennent ces propos ne maitrisent pas l’ensemble, ce n’est pas un courant de pensée, c’est une attitude d’ignorance qui ne permet aucun dialogue historique. En Histoire on se doit pourtant de s’ouvrir au dialogue et à la critique. Le terme de négateur est donc le plus approprié. La lecture des textes négateurs est importante pour une prise de recul. Parfois, l’actualité médiatique est saturée par ce sujet. Le fonctionnement politique est également très influencé par ces idées (ministre de la Culture inventé par De Gaulle pour Malraux) comme pour l’organisation de l’intronisation au Panthéon de Jean Moulin et le discours très lyrique de Jean Malraux (complètement défoncé) : « Monsieur le Président de la République … » s’adressant De Gaulle en uniforme de général avec un grand manteau qui ne dit pas un mot devant les cendres de Moulin -> mise en scène très forte. En tant que chef de la libération, organisateur de la résistance, médiateur de la Guerre d’Algérie, De Gaulle est alors un véritable héros. Stupeur pieuse et sacrée qui envahit notre espace mental et qui fait que la recherche à quelque fois du mal à se penser elle-même dans ce travail de mémoire. Dans la production littéraire, les auteurs ont du mal à écrire sur la 2GM, ils sont mal à l’aise et ont peur de ne pas être à la hauteur de la complexité des évènements -> débat autours des Bienveillantes de Jonathan Littel. Forte esthétisation du régime Nazi, beau, jeune, puissant et riche -> les écrits de Brazillac (?). Peur de l’esthétisation, peu d’envie de raconter l’humiliation des Français. Les romans tombent donc souvent dans des travers d’écriture (mise en avant exagérée des résistants).

Notre mémoire qui est saturée de rappels et donc gênée par un certain nombre d’aspects. La recherche est parfois décalée. On a fait de Jean Moulin une espèce de saint : mais la sainteté n’est pas de ce monde, c’est une question de croyance. Quand on étudie l’histoire de la résistance, il apparaît que certains résistants n’étaient pas d’accord avec lui : on condamne alors ces hommes qui n’ont pas suivi Moulin. Pourtant les résistants ont raison de s’opposer, eux aussi se battent pour la France ! Le témoignage d’Annette Müller dans son livre comporte des éléments faux : « les gendarmes arrachaient les vêtements des femmes cherchant encore de l’argent et des bijoux » ce qui n’est pas vrai mais qui est difficile à critiquer vu l’horreur de ce qui s’est passé (CERCIL à Orléans). Difficultés aussi de traiter des conditions des déportés : traumatisés, refusent qu’on les étudient comme sales, voleurs, puants, en perte des codes moraux.

l’ideologisation

L’interview des gens pour faire progresser le savoir révèle des idées préconçues. Les communistes pensent que la résistance est portée par les communistes. Les gaullistes pensent que la droite n’a eu qu’un rôle mineur dans la résistance. Un partisan de droite : « pendant la guerre j’étais Pétainiste, après la guerre je suis devenu Gaulliste : il n’y a aucune différence ». Il s’agit alors de poser des questions de façon respectueuse pour obtenir des informations et trouver le sens réel des choses. Des justifications hallucinantes. L’histoire de la résistance avait été prise entre deux discours qui étaient des éteignoirs : le discours Gaulliste et le discours communiste. Il y a eu des résistants communistes incroyables dans la résistance, mais le parti n’a pas été le moteur de la résistance. Mais tous les communistes n’obéissent pas à leur parti et ont été de grands révolutionnaires. De même, certains gaullistes se réclament d’une « résistance spirituelle » pour justifier leur inaction pendant la résistance. Le récit de De Gaulle « il y avait les communistes et nous » -> faux car pendant la résistance, seule une minorité de résistants sont politisés. Cette dimension s’est affirmée avec la libération. Tutelle gaullo-communiste, on s’en est débarrassé avec la chute de l’URSS et la crise du PCF et les communistes se débarrassent progressivement de leurs mensonges et à leur appropriation (mensonge des 125.000 fusillés ; la légende d’aucune trahison chez les communistes). La France héroïque dirigée par de Gaulle est un mythe crée par son héros qui permet d’excuser l’inaction d’un grand nombre de Français. Dans les années 1970, les auteurs de la monde Rétro décident d’arrêter la sacralisation des résistants et produisent des œuvres souvent censurées, faisant parler d’ancien résistants qui explique la résistance des derniers instants, la force du Maréchal. Mais ce discours est faux car il ne rend pas compte de la complexité des évènements (les bonnes sœurs antisémites qui cachent les enfants juifs à Clermont-Ferrand) -> ce n’est pas une analyse historique, ce n’est que partiel voire faussé.

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