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Les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki

Étude de cas : Les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Décembre 2021  •  Étude de cas  •  1 945 Mots (8 Pages)  •  938 Vues

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Les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki

Analyse de documents

Montrez que l’utilisation des l’arme atomique sur Hiroshima et Nagasaki marque un nouveau seuil de la mise en œuvre des la violence de masse

Ces deux documents datent des premières utilisations de la bombe atomique pendant la Seconde Guerre mondiale. Le document 3 est un témoignage, extrait de l'ouvrage Les cloches de Nagasaki écrit par l’écrivain japonais Paul Nagaï, paru en 1954. Ce texte évoque l'expérience vécue par M. Tsuchimoto de la bombe atomique larguée sur sa ville le 9 août 1945, afin de montrer l’horreur et le caractère dévastateur de cette technologie. Le document 6 est un extrait de texte écrit par Albert Camus, paru le 8 août 1945 dans le journal quotidien français clandestin « Combat », quelques jours après le bombardement nucléaire d’Hiroshima et le discours à la radio du président Truman, justifiant l’usage de la bombe nucléaire. Ces bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki atteignent un nouveau degré dans la capacité de destruction. Il s’agit d’analyser dans quelle mesure l’utilisation de l'arme atomique sur Hiroshima et Nagasaki, en août 1945, marque un nouveau seuil dans la mise en œuvre de la violence de masse. Ainsi est formé le premier axe : une redoutable découverte scientifique édulcorée, puis le deuxième axe : une violence humaine et morale inédite.

D’abord, avec sa création en 1939, le projet Manhattan a permis l’élaboration des bombes atomiques Little Boy et Fat Man lâchées pendant la Seconde Guerre mondiale sur la ville d’Hiroshima le 6 août et sur celle de Nagasaki le 9 août 1945. Les médias s’emparent de la nouvelle pour annoncer les progrès scientifiques sur la connaissance de l’atome, cet angle d’approche permettant d’édulcorer la violence de la guerre pour ne pas traumatiser les populations.

Dans le document 3, le témoignage parle de l'arme nucléaire comme : « […] un gigantesque mais invisible rouleau compresseur, écrasant tout ce qu'il rencontre. ». Le narrateur décrit cette technologie comme destructrice et d’une puissance extrême. En effet, la bombe « Little Boy » lâchée par le B29 Enola Gay a arraché tous les bâtiments dans un rayon d’un kilomètre en explosant à 600 mètres au-dessus de la ville. Sa puissance équivalente à 15 kilotonnes de TNT a causé des dégâts liés au souffle et à l’explosion jusqu’à 2500 mètres, détruisant ainsi des bâtiments stratégiques comme la mairie, la préfecture, le QG de l’armée et le Commendement militaire de Chogoku. Ce degré de puissance destructive est une première en matière d’armement. Après la mise à feu, consistant à rapprocher les deux blocs d'uranium 235 à l'aide d'un explosif classique, différentes étapes s’enchainent, notamment les déplacements d’air suivants la réaction en chaine. C’est ce que décrit M. Tsuchimoto par « rouleau invisible » : le souffle causé par l’explosion détruit autant que l’explosion elle-même.

Par ailleurs, dans le document 6 Albert Camus dit que : « […] la science se consacre au meurtre organisé […]. ». L’écrivain français accuse alors les scientifiques d’être des meurtriers et remet en question la morale et l’éthique de la science, car c’est en effet c’est à cause des découvertes scientifiques que la bombe nucléaire à été mise au point. Les travaux des scientifiques sur le projet Manhattan ont commencé en Europe en 1939 et ont été menés par Robert Oppenheimer, dans l’esprit de construire la première bombe atomique au monde. « Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes », cette phrase est empruntée par Oppenheimer lorsqu’il découvre avec horreur le 16 juillet 1945 le spectacle de l’explosion de la première bombe atomique, le test s’étant déroulé dans un désert du Nouveau-Mexique. Ce qu’Albert Camus omet à propos de la science est qu’un scientifique sert avant tout sa nation, dont sa souveraineté et son intégrité. Alors que les services de renseignements alertent sur un projet d’arme atomique par les Allemands, il est crucial pour les scientifiques américains d’assurer la défense de leurs pays, et ainsi de préparer une arme dissuasive. Hors l’auteur critique le créateur de l’outil et non les personnes derrière son emploi, c’est-à-dire les dirigeants du pays qui en ont pris la décision. Néanmoins, le débat autour de la bombe atomique a longtemps été alimenté entre scientifiques et certains ayant travaillé au développement de la bombe se sont opposés à son utilisation.

Finalement, il est certain que les évènements tragiques ont dû être manipulés dans une certaine mesure de manière à ne pas traumatiser les populations à travers l’information. « […] il est permis de penser qu'il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d'abord au service de la plus formidable rage de destruction […]. » (document 6). Albert Camus évoque ici l’inconvenance de la manière dont est abordé le bombardement d’Hiroshima dans la presse : l’acte de violence que représente le bombardement est célébrée comme une réussite sociale : « Des journaux […] se répandant en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, […] la vocation pacifique et les effets guerriers […] de la bombe atomique ». La presse aborde en majorité les bénéfices de la bombe dans les intérêts des Etats-Unis, comme l’obtention de la paix, et fait briller l’image du pays en ventant les connaissances scientifiques avancées au sujet des atomes. Mais la presse aborde peu les dimensions humaines désastreuses qui en découlent, comme les dégâts réels causés ou le nombre de morts qui ont été provoqués. Ainsi l’information xcircule de manière à édulcorer l’aspect négatif de la bombe nucléaire, ce que dénonce Albert Camus dans son éditorial publié dans un journal français clandestin.

C’est ainsi que les avancées technologiques dans les années 1930 et 1940 en matière de l’atome ont permis la création d’une arme au pouvoir destructeur jamais connu auparavant : la bombe atomique. Les dégâts réels liés à son emploi ont été largement amortis dans la presse, cette dernière ayant déprisé les effets du bombardements sur les villes au gré des avancées connaissance scientifiques et de la fierté du pays. Mais cette violence édulcorée à pourtant été considérable.

L’arme nucléaire dépasse tout ce qui existe en terme de puissance destructrice, notamment par sa capacité

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