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Fiche de lecture : des Hommes ordinaires, Christopher Browning.

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Par   •  8 Mars 2019  •  Fiche de lecture  •  5 602 Mots (23 Pages)  •  794 Vues

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Des hommes ordinaires, Christopher Browning.

Préface :

Pologne, épicentre de la Shoah à partir de mars 1942, au moment où l’Allemagne se trouve en difficulté devant la Russie. On connaît très bien la façon dont ont été assissiné les juifs des ghettos de Varsovie et de Lodz. Pourtant, la plupart des victimes du génocide vivaient en fait dans des petites bourgades où parfois plus de 30% de la population était juive. Agence centrale d’aministration d’Etat et de justice = instance où ont été faites les enquêtes sur les crimes nazis. C’est là que Browning commence son enquête en découvrant un dossier sur le 101ème bataillon de réserve de la police. Le rapport a été écrit entre 1962 et 1972 et l’acte d’accusation regorge de nombreux témoignages : étude de 210 interrogatoires (sur un effectif de 500 homes), dont 125 particulièrement détaillés et permettant de retrouver le cours des événements. Limites de ces témoignages : aucun document officiel ne relate les événements, donc tout repose sur la perception des 125 hommes qui ont pu oublier ou refouler des souvenirs, d’autres ont menti. De plus, il y a des angles morts car les enquêteurs ne posaient que les questions nécessaires à leur enquête. Enfin, Browning a accordé par instinct davantage de crédit à certains témoignages qu’à d’autres. L’inscription dans l’histoire quotidienne ne doit pas faire oublier les responsabilités.

Autre critique : Browning essaie de comprendre les tueurs et une empathie peut apparaître, mais il ne faut pas non plus diaboliser. Mais « expliquer n’est pas excuser, comprendre n’est pas pardonner ».

Browning n’utilise pas les vrais noms des policiers (pseudos), mais conserve celui du commandant Trapp. Donc inexactitude historique.

1. Un beau matin à Jozefow.

Les membres du 101ème bataillon sont majoritairement Hambourgeois, issus de la classe ouvrière ou de la petite bourgeoisie, souvent trop vieux pour servir dans l’armée allemande. Ils débarquent en camion à Jozefow, chargés de munition, un hameau où vivent 1800 juifs. Le commandant Trapp a 53 ans, il se fait appeler « Papa Trapp ». Il explique, très mal à l’aise, la mission que doivent accomplir les hommes du bataillon : rassembler les juifs, choisir des hommes en bonne santé pour les emmener en camp de travail, tandis que les femmes, vieillards et enfants devront être fusillés. Trapp informe aussi les hommes que ceux qui ne se sentiraient pas d’accomplir cette mission peuvent en être dispensés.

2. La police de maintien de l’ordre, Ordnungspolizei.

Résultat : 1500 juifs sont tués en ce jour de juillet 1942. L’Ordnungspolizi est d’abord une armée informelle qui naît dans l’entre-deux-guerres pour contourner le traité de Versailles. Elle est placée pendant la guerre sous les ordres de Kurt Daluege et a pour mission le maintien de l’ordre. Les effectifs se gonflent à l’approche de la guerre en 1938 – 1939 : 131 000 hommes en 1939, mais elle recrute au cours du conflit et on arrive au chiffre de 245 000 hommes en 1940. Un jeune allemand a intérêt à s’y engager car il échappe à la conscription et a une activité moins risquée qu’au sein de l’armée. Les succès de l’armée allemande amène l’Ordnungspolizei à envoyer des hommes dans les zones occupées.

3. L’Ordnungspolizei et la Solution finale : Russie 1941.

L’Ordnunspolizei participe à la solution finale pour la première fois à l’été 1941 en Russie. Un bataillon est mêlé aux Einsatzgruppen qui les forment. Browning précise que ces derniers sont minoritaires dans la participation à la Solution finale en Russie. A l’été 1941, Hitler connaît plusieurs victoires sur le front de l’Est mais Staline lance la guerre des partisans : les allemands cherchent alors à éliminer ces derniers.

Cependant, premier massacre (27 juin 1941) à Bialystock par l’Ordnungspolizei, village à 50% juif, juste avant l’opération Barbarossa. Une circulaire est transmise : il s’agit de fusiller les commissaires politiques (administrateurs communistes) et de plus, les allemands peuvent mener des représailles collectives à l’encontre des villageois, en étant particulièrement sans pitié envers les juifs. Tous, sans distinction d’âge ou de sexe, doivent être liquidés. L’événement est au début un pogrom avec des humiliations et des violences commises à l’encontre des juifs, puis ils sont rassemblés sur la place du marché et fusillés. Les corps sont entassés dans la synagogue qui est brûlée. L’opération est effectuée par le 309ème puis le 322ème bataillon de réserve de la police. Les massacres perpétrés par ces bataillons continuent pendant tout l’été : ils sont d’abord à l’encontre des hommes de 17 à 45 ans, puis 16 à 65 ans, ensuite des femmes y sont ajoutées selon divers prétextes (ne pas porter l’étoile jaune) puis sans raison évidente.

Alibi inventé à l’après-guerre par Himmler : l’Ordnungspolizei ne faisait qu’assister la police de sécurité et ne participait pas aux exécutions. Mais Browning rappelle que l’engagement de l’Ordnungspolizei a été « direct et massif » dès l’été 1941. A l’hiver 1941 – 1942, les effectifs de l’Ordnungspolizei sont partagés entre le front de l’est et la lutte dans la guerre des partisans.

4. L’Ordnungspolizei et la Solution finale : la déportation.

A l’automne 1941, quand les missions d’extermination dans les villages de l’Est se font plus rares, l’Ordnungspolizei de Daluege se voit investie d’une nouvelle mission : « la garde de trains de déportés vers l’est ». En effet, la déportation a commencé en septembre 1941 et l’Ordnungspolizei doit fournir un officier et quinze hommes pour garder chaque train. 700 trains entre 1941 et 1945. Les missions de l’Ordnungspolizei comprennent le « chargement des juifs », la surveillance pendant le voyage, la « livraison des juifs » dans un camp. Browning étudie ensuite plusieurs lettres de réservistes allemands qui racontent ces expériences : il en conclut que ces hommes n’étaient pas forcément volontaires pour participer à la Solution Finale, qu’ils ne se réfugiaient pas dans la distance, face aux atrocités commises. En revanche, ils savaient pertinemment que tous ces juifs étaient destinés aux massacres dans les chambres à gaz.

5. Le 101ème bataillon de réserve de la police.

En 1939, ce bataillon hambourgeois est un des premiers à opérer en Pologne. Les hommes sont envoyés en 1940 dans la Warthegau, ils exécutent d’abord des

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