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Les Deux Premières Guerres Mondiale, Des Guerres De démesure

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Par   •  4 Mai 2014  •  3 283 Mots (14 Pages)  •  1 112 Vues

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Les deux guerres mondiales ont eu un impact très important sur l'histoire du xxe siècle. Dans la mesure où, pour la première fois, l'effort de guerre mobilise l'ensemble de la société, et où l'ensemble de la population, civile et militaire, est touchée, on a qualifié ces deux guerres de guerres totales. Elles se caractérisent également par une violence inouïe , la Seconde Guerre mondiale allant même jusqu'à faire de populations civiles des cibles et des objectifs de guerre. Par rapport aux conflits des siècles précédents, nous pouvons voir une véritable brutalisation progressive de la guerre.

Après chaque conflit, et face à des bilans matériels et humains terribles, des idées pacifistes se développent au sein de sociétés traumatisées. Les espoirs de paix amènent à la création d'organisations comme la Société des Nations en 1919 ou l'Organisation des Nations Unies en 1945, qui ambitionnent d'être au cœur d'un nouvel ordre mondial. Mais ces espoirs sont à chaque fois déçus.

1. La Première Guerre mondiale : l'expérience combattante dans une guerre totale.

La Première Guerre mondiale marque un tournant dans l'histoire de la guerre du fait du nombre de pays et de combattants qui s'opposent sur le front, du fait des moyens technologiques employés, du fait de la mobilisation des sociétés et des économies à l'arrière. À ce titre, elle mérite bien le qualificatif de guerre totale et son bilan sera malheureusement à la démesure de ce premier grand conflit du xxe siècle.  Expérience des hommes sur le front tout d'abord, caractérisée par la brutalisation de combats de plus en plus violents qui marqueront durablement une génération de soldats mobilisés et élevés dans une véritable culture de guerre sur fond de patriotisme.  Cette génération perdue a été générée par une expérience combattante terrible et traumatisante dans une guerre totale et brutale qui a touché profondément et durablement les soldats et les sociétés. 

Une guerre plus brutale et d'une plus grande ampleur que les précédentes

En 1914-1918, par le jeu des alliances et l'implication des empires coloniaux, cette guerre a été une guerre mondiale d'une ampleur sans précédent : 70 millions d'Européens, des centaines de milliers de soldats des colonies et des volontaires de tous les continents ont été mobilisés dans ce premier grand conflit de l'ère industrielle.

L'assassinat de l'archiduc d'Autriche-Hongrie, François-Ferdinand, le 28 juin 1914 à Sarajevo n'est en fait qu'un prétexte au déclenchement d'une guerre planifiée de longue date, comme le prouvent les signatures des deux grandes alliance européennes, la Triple Entente (Royaume-Uni, France, Russie rejoints plus tard par les États-Unis et l'Italie) et la Triple Alliance (Allemagne, Empire d'Autriche-Hongrie et Empire ottoman). Depuis la fin du xixe siècle, dans l'attente d'une guerre, toutes les grandes puissances européennes ont embrigadé leurs populations, en faisant appel à la propagande et au patriotisme, et se sont lourdement armées.

Les pays ont aussi investi dans de nouvelles technologies d'armement qui seront encore développées pendant la guerre. Elles ont des effets inattendus : le conflit s'enlise rapidement dans une guerre défensive alors que tous pensaient qu'il ne devait pas durer. La mise au point d'une aviation, de tanks, le recours systématique à une artillerie lourde de plus en plus performante et à de terribles armes chimiques (gaz moutarde (ypérite), par exemple) contribuent également à faire de la Première Guerre mondiale le premier conflit « industriel » de l'histoire.

L'association de différents facteurs (nouvelles technologies, l'ampleur du conflit, les stratégies développées) va entraîner les soldats dans une violence incomparable. 1914-1918 marque une importante escalade dans la brutalité par rapport aux guerres précédentes.

Une violence omniprésente pour les hommes sur le front

Sur le front, les soldats qui ont eu la malchance d'être affectés dans l'infanterie sont soumis à des violences physiques et psychologiques importantes, en particulier à partir de la fin de l'année 1914 lorsque la guerre de mouvement fait place à l'enlisement de la guerre de position. La nouvelle tactique est alors celle d'une guerre d'usure : des centaines de kilomètres de tranchées sont peu à peu creusées. Les hommes n'en sortent que pour des attaques meurtrières qui ne permettent souvent qu'une avancée de quelques kilomètres (300 000 morts lors de la bataille de Verdun entre février et juin 1916 ; 52 000 morts en un mois lors de l'offensive Nivelle en 1917, etc.). L'objectif est alors de faire le maximum de morts chez l'ennemi plutôt que de gagner du terrain.

La vie sur le front devient vite insupportable. Lors des combats, les tranchées sont bombardés par l'artillerie, et, avec l'avancement du conflit, les nouveaux armements transforment la vie des soldats en un véritable enfer : lance-flammes, mitrailleuses, gaz asphyxiants, grenades, etc. rendent les assauts vers les tranchées ennemies, au travers du no man's land qui est le terrain entre les deux tranchées adverses, particulièrement difficiles et meurtriers. Jusqu'en 1915, les soldats français portent des pantalons rouges qui en font des cibles faciles. Par la suite, l'uniforme « bleu horizon » fait son apparition, mais l'ensemble de leur paquetage fait environ 30 kg. Dans les tranchées, les combats au corps à corps, à l'arme blanche et à la grenade, font rage.

En dehors des périodes de combats, le ravitaillement arrive parfois avec difficulté et les hommes subissent le manque d'hygiène (poux, rats, etc.), vivant à proximité des cadavres de leurs camarades qui n'ont pas pu être évacués et qui sont régulièrement déterrés et déchiquetés par les obus. Les hivers sont particulièrement durs : il fait froid et les tranchées se remplissent de boue. Les soldats, surnommés « poilus », ne sont en contact avec leurs familles que par l'intermédiaire d'un courrier censuré par les autorités pour maintenir le moral à l'arrière. Des milliards de lettres seront cependant échangées. Les permissions sont rares.

Il est difficile de tenir dans ces conditions. Les hommes doivent s'endurcir. Pourtant les cas de mutineries sont restés rares en dehors de celles d'avril 1917 . Pétain est nommé chef d'état-major

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