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Le patriotisme à la Réunion avant la Première Guerre mondiale

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Par   •  12 Novembre 2020  •  Dissertation  •  2 189 Mots (9 Pages)  •  520 Vues

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Introduction

Au cours de la Première Guerre mondiale, plusieurs millions de Français ont été tués, mutilés ou ont été portés disparus. Dans ces soldats français, des combattants venant des colonies (notamment sénégalais, marocains, ou antillais) sont appelés à combattre pour la France. Le patriotisme est une notion qui est grandement employée lors de la Grande Guerre dans les deux camps qui s’opposent, la Triple-Entente (R-U, France et empire russe) et la Triple-Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie). En effet, le nombre de personnes dévouées à la France est important, on parle même « d’amour de la patrie ». Cet amour de la patrie se transmet à travers tous les territoires français, y compris les colonies. Nous nous intéresserons plus particulièrement à l’île de la Réunion. Dans un premier temps, nous vous parlerons du patriotisme à l’aube de la Grande Guerre, en expliquant l’origine de ce mouvement, l’ampleur qu’il a pris et les contrastes, en se basant essentiellement sur le lycée de Saint-Denis. En effet, cet établissement était le seul de l’île, sous l’ère Napoléonienne. Dans une seconde partie, nous parlerons du patriotisme après la Guerre, en expliquant le fait qu’il y ait un désintérêt de plus en plus marqué envers le patriotisme, les différents signes de reconnaissance de la France envers les Réunionnais et nous parlerons enfin de l’impact de la guerre sur l’île et le patriotisme.

  1. Le patriotisme à la Réunion avant la grande guerre
  1. L’origine de ce mouvement 

Les valeurs patriotiques sont vites intégrées dans les établissements scolaires, notamment au lycée Saint Denis de la Réunion. Ce nouveau mouvement fait son apparition en raison de la défaite de la France en 1870, lors de la guerre franco-prussienne. En effet, une guerre de 6 mois éclate entre la France et l’Allemagne pour des conflits de territoires. Cependant la France se trouve affaiblie par ses précédentes guerres, elle ne compte plus que 200 000 soldats. Alors que l’armée prussienne vient de battre le Danemark puis l’Autriche, elle a perfectionné son armement. Suite à cette défaite, de nombreuses générations ont été nourries par un esprit de revanche qui vient justifier cet élan patriotique. L’école de la 3e République veut inculquer des valeurs pour redresser l’image de l’Etat-Nation. Pour cela, la France va étaler ce modèle jusqu’aux vieilles colonies de l’Empire français, dont la Réunion. Les cultures vont alors être supprimées pour laisser place à la culture française. Ce processus vient d’un historien américain ; Eugène WEBER qu’il nomme le processus d’acculturation. Ainsi, les établissements scolaires de l’île de la Réunion ont participé au redressement national et mis en valeur les vertus patriotiques à inculquer aux élèves. La Réunion repose sur la petite et la grande Patrie. A la fois l’attachement des populations à leur île et leur amour pour la France. Seulement c’est la grande Patrie qui va primer. Beauchamp disait (1898) : « On ne sépare pas la France et la Réunion, qui ne font qu’une pour nous tous ». Les réunionnais sont plus français que jamais.

  1. L’ampleur de ce mouvement

L’amour de la Patrie est un apprentissage commun, distribué par l’école. L’objectif est de persuader les élèves que la Patrie ne se limite pas à leur environnement proche mais s’étend à la France entière ainsi qu’à ses colonies. En effet, les colonies pourtant rattachées à la France pouvaient se sentir exclues de ce sentiment patriotique. Certains disaient que l’unité française était acquise pour tous au 19e siècle. D’autres comme Eugen Weber ou encore Théodore Zeldin disaient que le sentiment d’appartenance naissait plus tardivement dans les régions les plus reculées. La question du patriotisme s’étend tardivement à la Réunion. En effet, la population est longtemps restée passive à ce sujet.

Dès 1880, les élèves du lycée Saint Denis de La Réunion sont conviés à un défilé des bataillons scolaires afin de les initier dès le plus jeune âge à la pratique militaire. On cherche à s’inspirer des lycées Napoléoniens de 1802 qui étaient basés sur le modèle militaire. Avec cela s’ajoutait les leçons d’instruction civiques. 

Durant la république française, l’abbé Grégoire (Henri Jean Baptiste Grégoire) veut permettre à la langue française de devenir universelle, afin de transmettre et étendre l’amour du patriotisme. Le créole tend alors à être remplacé par le français dans l’objectif de partager une langue commune. Nous pouvons d’ailleurs citer un témoignage de Mr Reuillard, professeur d’histoire au lycée Saint Denis qui est totalement pour ce changement : « pour moi la langue française [...] c’est une question de chevalerie et de nationalité ». Le créole est considéré comme une langue d’une « race inculte ». L’enseignant pense que la langue française est la seule langue qui doit être enseignée dès le plus jeune âge. Les lycéens doivent donner l’exemple, car ils constituent l’avenir. Pour lui, c’est la solution pour que la Réunion montre son amour et son respect pour la France.

  1. Les contrastes 

Néanmoins, l’organisation et le fonctionnement de l’école sont à l’origine de nombreux contrastes. En effet, contrairement aux discours, l’éducation atténue cet enseignement ainsi que son influence collective. Au contraire, les politiques montrent un certain engouement pour la thématique patriotique ; ils vont créer des programmes spécifiques ainsi que des nouveaux supports pédagogiques.

Avant la guerre, la reconnaissance du créole n’était pas trop présente au lycée par rapport aux établissements primaires, selon les travaux de Jean-François Chanet. Il montre qu’en France métropolitaine, les enseignants ont tout fait pour éviter l’usage du créole, ainsi, ils pensent que la Réunion a fait de même, en suivant le principe d’éviction du créole dans le système scolaire de l’île. Cependant il manque beaucoup d’analyse sur les pratiques des enseignants de la Réunion, pour vérifier cette hypothèse. On réussit tout de même à trouver dans les archives, qu’en primaire on ne parle pas correctement le français, les enseignants sont donc obligés de s’exprimer en créole, afin qu’ils puissent rendre leurs cours compréhensibles.

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