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Retour Sur L'élargissement De L'Union Européenne

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Par   •  26 Février 2013  •  2 927 Mots (12 Pages)  •  1 039 Vues

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Le 12 décembre 2001, lors du sommet de Copenhague, l’Union Européenne a décidé de l’adhésion de 10 nouveaux pays : huit anciens pays communistes (la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie), ainsi que Malte et Chypre. Il s’agit du plus gros élargissement que l’Europe ait jamais connu, à tel point que la presse le qualifie de “big bang”. En effet, l’Union voit ainsi son territoire augmenter d’un quart et gagne 75 millions d’habitants, mais il faut souligner que cet élargissement ne représente que 5% du PIB cumulé des Quinze. L’adhésion officielle aura lieu le 1er mai 2004.

Nous avons utilisé en priorité dans ce dossier des articles issus de la presse nationale des différents pays européens. En effet, il semble intéressant d’étudier comment est ressentie l’adhésion à l’UE parmi les dirigeants et les populations de ces pays. Nous commencerons donc par nous focaliser sur le point de vue anglais de l’Europe qui est relativement critique à l’égard de ce nouvel élargissement pour rendre compte ensuite des attentes et des inquiétudes des pays de l’est face à cet élargissement ainsi que le débat ouvert sur la question de la Turquie.

I. La conception britannique de l’Union Européenne

L’élargissement de l’Union Européenne implique une réforme des institutions et surtout une modification du fonctionnement actuel. L’élargissement a donc pour corollaire une réflexion sur la nature de l’U.E. Lors de son discours du 28 novembre à Cardiff, T.Blair a exposé sa conception de l’Europe future, comme forte, efficace et démocratique. La Grande-Bretagne est, comme l’Espagne et la France, pour un président du Conseil européen, élu par les chefs d’Etat ou de gouvernement, afin qu’il y ait plus de cohérence dans les décisions. Ceci implique, que la Grande-Bretagne accepte qu’une partie de la souveraineté soit mise en commun. T.Blair veut un président fort, sans doute parce qu’il est lui même candidat à cette présidence (comme l’Espagne).

L’attitude de la Grande-Bretagne est paradoxale, car elle ne veut pas abandonner sa souveraineté, mais est en faveur d’un approfondissement du pouvoir. Par exemple, elle est d’accord pour un vote à la majorité, mais pas dans les domaines qui concernent les intérêts nationaux vitaux, comme les impôts, la sécurité et la police, et la politique étrangère. En revanche, elle est favorable à un transfert des compétences dans des domaines tels que l’immigration, l’insécurité ou les demandes d’asiles (domaines délicats dont l’Europe hériterait et qui éviterait à la Grande-Bretagne des difficultés). La Grande-Bretagne est opposée au projet de R.Prodi, qui veut augmenter le pouvoir de la Commission, limiter le droit de veto, et que la politique étrangère ne relève plus des gouvernements mais de la Commission, contrairement aux petits pays membres qui sont pour. La Grande-Bretagne est contre la suppression du veto dans le domaine de politique étrangère, afin de garder toute latitude vis à vis des USA, mais cependant est favorable à la limitation des veto parmi les pays, à la condition qu’elle conserve le sien. Ceci s’explique par deux facteurs : premièrement, la Grande-Bretagne tient à conserver sa souveraineté dans les domaines capitaux, et deuxièmement pour établir une sorte de hiérarchie avec les petits nouveaux pays et ainsi de garder son pouvoir. C’est pour cette raison qu’elle a proposé d’établir le poids du vote des Etats en fonction de leur population. T.Blair tient à conserver l’indépendance nationale tout en augmentant le pouvoir des institutions européennes, pouvoir venant des gouvernements et des parlements, ce qui est tout à fait paradoxal. D’après lui “nous avons besoin de plus d’Europe, pas moins.” Il est en faveur d’un “super pouvoir”, si ce n’est pas un “super Etat”. Le chef du gouvernement est critiqué dans Le Times, où on l’accuse de se prendre pour Churchill et de vouloir que la Grande-Bretagne devienne une province de l’Europe, sans demander son consentement à la population (il a prévu de ne pas faire de référendum). Ceci soulève le problème de la loyauté aux britanniques : ils doivent transférer la loyauté à la Grande-Bretagne à l’Europe. Ainsi, l’élargissement révèle toute l’ambiguïté de la position britannique.

II. Les réactions des pays de l’est

1. La Pologne

L’agriculture est le principal problème de la Pologne. D’après le président polonais:”la Pologne ne peut pas être placée, après l’élargissement dans une position plus défavorable que pendant la période d’accession” et d’après le ministre des affaires étrangères “les contribuables polonais n’ont pas à subventionner les agriculteurs français, danois et espagnols.” En effet, les aides de préaccession s’élevaient à 846 millions d’euros, tandis qu’en 2004, si l’on soustrait les contributions aux aides , la Pologne recevra 870 millions, c’est à dire à peine plus qu’avant l’adhésion. Les agriculteurs recevront 600 millions d’euros, tandis que les contribuables devront payer 1 million d’euros pour financer la PAC.

Au delà des questions financières, la Pologne connaît des difficultés d’adaptation. 80% des fermes ont une superficie inférieure à 10 hectares, ce qui risque de poser un problème en comparaison avec les grandes exploitations des pays membres. De plus, le manque d’information et l’absence d’organisation paysanne créent une méfiance vis à vis de la campagne du gouvernement pro-européen, que certains polonais assimilent à la propagande communiste. D’après un chef régional du Parti paysan “On veut nous arracher nos terres, nous réduire à la mendicité, nous forcer à payer pour les riches, plus d’impôts et de quotas.” Les quotas laitiers posent problème notamment. En effet, dans la plupart des pays de l’est, le marché laitier est en expansion, or selon les quotas, les pays ne peuvent pas produire plus d’une certaine quantité de lait. On arrive ainsi à un paradoxe inquiétant : les pays concernés par les quotas sont obligés d’importer pour répondre à leurs demandes internes car il n’ont plus le droit de produire.

La majorité des paysans sont donc plutôt contre l’adhésion de la Pologne, tandis que les jeunes et les citadins sont en général favorables. En adhérant à l’Union Européenne, les polonais espèrent mettre fin à la corruption, mettre

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