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L'union Européénne:un Puissance Trop Douce

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Par   •  13 Mai 2014  •  5 127 Mots (21 Pages)  •  1 017 Vues

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L'Union Européenne : une puissance trop douce ?

Est-ce qu'elle n'est que douce ? Ne sait-elle pas aussi faire appel à des moyens de coercition ? L'Europe, n'est-ce pas en fait un bras de fer dans un gant de velours ? Ex : pas de prisonniers de guerre livrés signifie pas d'Asas, pour les pays balkaniques.

En plus, le Hard power qui s'exprime en Asie n'est pas forcément mieux : la Chine fait peur à tout le monde avec ses revendications et sa marine.

Les capacités d'influence de l'Europe peuvent passer inaperçues, même s'il est vrai qu'elles peuvent être prises en défaut.

L'Europe trop douce qui ne sait pas dire non, quand elle a accepté la Grèce dans la zone Euro par ex, ou à chaque fois qu'elle a accepté l'opting-out britannique.

Avec la crise, il y a peut-être une sorte de raidissement qui s'exprime : « ça suffit », « 27 ça marche pas, alors 17 ».. La crise actuelle peut avoir des valeurs de refondation.. De plus, vouloir sauver l'Euro c'est vouloir sauver l'Europe, c'est donc dire « nous sommes toujours là et nous serons encore là demain » : discours de vérité des Européens.

J.Nye : politologue américain qui a effectué la distinction entre Hard et Soft power, dans Bound to lead.

Introduction :

Dès le début des années 1990, J.Nye vantait les vertus du « soft power » et voyait dans la capacité d'un Etat à amener les autres à se conformer à ses désirs et à épouser ses intérêts, la forme la plus achevée de la puissance, dans un monde globalisé. Il promettait ainsi un avenir radieux à l'Union Européenne, à peine née du traité de Maastricht. N'avait-elle pas fait du renoncement à la puissance brute, brutale et coercitive, une ligne de conduite dans ses rapports avec le reste du monde ?

R.Kagan est toutefois venu jeté un doute sur les capacités de l'Union Européenne à peser sur les affaires du monde. Ce néo-conservateur américain restait fidèle à une conception classique de la puissance, assimilée au pouvoir de contrainte et reposant sur l'outil militaire. À ses yeux, des deux rivages de l'Atlantique, seuls les Etats-Unis, du côté de Mars, pouvaient y prétendre et l'Europe, alias Vénus, incarnait au contraire à ses yeux un modèle de faiblesse et d'impuissance.

De fait, le doute est permis : en déployant une forme originale de puissance, l'Europe ne se condamne-t-elle pas à n'être que spectatrice des affaires du monde, à l'heure où les aspirants à la puissance se font toujours plus nombreux ? L'Europe, même si elle déploie une forme particulière de puissance, est-elle toutefois dépourvue de tous les attributs qui font la puissance au sens classique du terme ? Son problème ne serait-il pas plutôt qu'elle n'arrive pas à les utiliser, à les mettre en valeur ?

I) L'Union européenne apparaît comme un concentré de puissance douce, éloigné des standards classiques, fondés sur les rapports de force et le principe d'autorité.

A) Ce rapport original à la puissance s'enracine dans l'histoire même de la construction européenne : il est dans son ADN.

→ Les Européens, quand ils construisaient l'Europe, étaient obsédés par l'envie de mettre un terme définitif à toute guerre européenne, « faire l'Europe c'est faire la paix », et cela bannissait l'usage de la force. Le rejet du projet de CED est emblématique d'une CE qui renonce à la puissance militaire, déléguée aux EU. La construction rimait aussi avec réconciliation d'avec les ennemis d'hier, et aussi avec l'envie de transcender les tensions, par des délégations de souveraineté, à condition que celles-ci soient consenties, et c'est le rôle des traités, dont la ratification doit être à chaque fois unanime. → La construction c'était aussi la recherche permanente du compromis, dont ont d'ailleurs pu déboucher des traités ambitieux, ex : Maastricht qui matérialise le compromis entre la FR et l'All, l'abandon du DM contre d'avantage de fédéralisme. Fédéralisme avec lequel les All se sentent à l'aise, vivant eux-mêmes dans des structures fédérales efficaces. Le fédéralisme pouvait passer par la BCE, la PESC (même si elle répond à la règle de l'unanimité), et le pilier justice et sécurité intérieure. L'UE, après Masstricht, est donc d'essence plus fédérale que ne pouvait l'être la CEE, et c'est peut-être pour cela qu'ont pu s'exprimer les hostilités au fédéralisme : d'emblée le RU dit non à la monnaie unique.

→ Cela dit, la douceur peut aller jusqu'à tolérer des dérogations aux règles communes, ce qui a fini par être institutionnalisé avec le principe de l'« opting-out », avec le risque assumé de faire naître une « Europe à la carte ».

En somme, la douceur comme mode d'emploi du nouveau vivre ensemble européen.

B) Il confère à l'UE un statut de modèle.

→ R.Kagan a beau dénigré la construction européenne, il admet lui-même que l'UE est « un miracle géopolitique », parce que des Etats sont selon lui faits pour s'opposer et se battre.

→ Ce modèle présente un caractère attractif. D'ailleurs dans le contexte de mondialisation on voit se multiplier des processus de régionalisation : l'UA née en 2002 (a été jusqu'à copier l'appellation), qui s'est dotée d'un conseil de paix et de sécurité, pour trouver des solutions aux conflits et tensions qui déchirent le continent ; l'UNASUR née en 2008 qui envisageait la création d'une monnaie commune (avant toutefois la crise de l'Euro..). J.Rifkin (politologue américain) n'hésite pas à parler d'un « rêve européen », capable de venir contrebalancer l'« American dream », et effectivement l'Europe fait rêver ceux qui veulent y entrer, càd les 5 Etats candidats officiels (en attente de solidarité et de prospérité), et tous ceux qui s'efforcent de forcer les portes de l'espace Schengen, y compris en risquant leur vie.

→ L'UE a su très tôt se pencher sur le sort des plus démunis de la planète. Notamment sur celui des PMA qui sont nombreux parmi les ACP à bénéficier des accords de Lomé dès 1975 (rebaptisés accords de Cotonou en 2000). L'UE est aussi la principale contributrice à l'APD.

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