L'Espagne : de la démocratie à la dictature

Histoire-Géographie, Géopolitique et sciences politiques : L’Espagne

La Seconde République est le régime politique qu’a connu l’Espagne de 1931 à 1939, le but de cette dernière est de moderniser le pays face aux restes de la crise économique de 1929 et la montée du fascisme (système politique autoritaire d’extrême droite, contraire à la démocratie) en Europe. Les élections du 13 avril 1931 démontrent la force républicaine majeure et une opposition à la monarchie, ce qui effraie le roi Alphonse XIII qui abandonne alors la couronne.

La République est alors proclamée le jour suivant, il s’agit par ailleurs de la dernière République que connaitra l’Espagne, étant aujourd’hui une monarchie moderne. Les représentants des partis signataires de l’accord de Saint-Sébastien forment alors un gouvernement provisoire à Madrid et organisent des élections générales le 28 juin 1931 afin de rédiger une nouvelle constitution. Ces élections sont remportées par la coalition des républicains socialistes avec comme chef Niceto Alcalá -Zamora, la Constitution de 1931 aborde alors de nombreux thèmes sociaux et reconnait de multiples droits et libertés dont l’isonomie, étant l’ égalité de tous devant la loi, et le droit de votes accordé aux femmes.

Cette dernière entraîne également la séparation des trois pouvoirs et la laïcité de l’ État avec la liberté de culte et le mariage civil/divorce autorisés, mais elle n’est pas sans failles, en effet la Constitution peut être considérée comme trop réformatrice notamment sur la question religieuse. Le Premier ministre Manuel Azaña entreprend de nombreuses réformes comme la réforme de l’agriculture avec la loi de réforme agraire de 1932 ou encore la réforme militaire avec la création d’un corps policier favorable à la République appelé la Guardia De Asalto mais ces dernières sont trop lentes et peu efficaces : elles provoquent alors une hausse des tensions sociales et une volonté révolutionnaire de la gauche. Le Premier ministre convoque de nouvelles élections en 1933, on assiste alors à la victoire de la droite organisée grâce à la CEDA menée par Alexandre Lerroux, c’est le début de la biennale noire (1933-1935). Le gouvernement freine alors les réformes entreprises depuis 1931 ce qui déclenche une radicalisation de la gauche démontrée par des grèves et des conflits (PSOE et UGT). De nouvelles élections ont lieu en 1935, la droite est démantelée suite à des scandales de détournement de fonds et alors que le Front populaire triomphe, Manuel Azaña devient Président de la République. La droite se radicalise à son tour ce qui instaure un climat de violence, certains adeptes du parti forment des milices et organisent des actions violentes à l’encontre des représentants de la gauche. Tout cela permet l’organisation d’un Coup d’ État par le général Emilio Mola grâce à un soulèvement militaire les 17-18 juillet 1936 à Melilla ce qui donne lieu à une guerre civile, Francisco Franco est alors à la tête de dictature militaire aussi appelée junte militaire. En avril 1937, Franco s’apprête à diriger le parti unique de la Phalange fondé sur une structure totalitaire fasciste s’appuyant sur la tradition et la famille ainsi que la dévotion catholique. Emilio Mola meurt le 3 juin 1937 et laisse Francisco Franco sans rivale. Il est alors proclamé « Caudillo » le 30 janvier 1938, remporte la guerre en 1939 et marque ainsi le début d’une dictature autoritaire et militaire appelée le franquisme ayant l’appui d’Hitler, Mussolini et Salazar. Lors de la Seconde Guerre mondiale, l’Espagne demeure officiellement neutre mais soutient l’Allemagne au début de la guerre, néanmoins cette dernière s’ouvre à l’international au commencement de la guerre froide et apparaît dès lors comme un rempart face au communisme notamment pour les États-Unis et la Grande Bretagne. Les trois piliers du franquisme sont l’Ordre, le Catholicisme et la Tradition comme le montre le slogan du Caudillo «España una, grande y libre ». Le régime peut être divisé en trois grandes périodes :

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