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Le Concile de Trente.

Dissertation : Le Concile de Trente.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Février 2017  •  Dissertation  •  7 617 Mots (31 Pages)  •  1 132 Vues

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        Le concile de Trente

        Avant d'étudier en détail le Concile de Trente, il convient de revenir un instant sur la définition même d'un concile. L'Église et la religion chrétienne est grandissante depuis sa création et a besoin sans cesse de s'organiser et de se réformer. Pour se faire, on met en place ce que l'on appelle des synodes ou des conciles. Ces conciles ont beaucoup évolué depuis le  premier qui fut tenu en 49. On distingue trois types de conciles qui sont les conciles provinciaux, pléniers et œcuméniques. En ce qui nous concerne, c'est sur le concile oecuménique que nous nous attarderons. Ce concile rassemble les évêques de "l'oikoumenè" c'est-à-dire l'ensemble de la terre « habitée ». Les décisions sortant de ce concile sont imposées à toute l'Église. Lorsque l'on parle du Concile de Trente , on parle d'un contexte politico-religieux mitigé en ce qui concerne les différentes monarchies européennes . Depuis l'année 1517 et la publication des 95 Thèses de Luther , le protestantisme se diffuse en Europe et détourne de plus en plus de personnes de la foi catholique . La papauté fait face à ces conversions de plus en plus nombreuses , de plus elle se voit accabler directement par Luther lui-même : on reproche à  la papauté de fermer les yeux sur les abus commis par l'Eglise catholique au sein des communautés dans lesquelles elles se trouvent : on voit notamment être accusés les ecclésiastiques de tromper les fidèles par le biais des indulgences , leur  faisant croire ainsi que le versement d'une somme d'argent aiderait au salut de leurs âmes . Luther appelle dès l'année 1518 à un concile pour résoudre les problèmes d'abus de l'Eglise Romaine : cette demande est rejetée par la papauté qui voit dans le concile une défiance face à son autorité sur l'Eglise chrétienne . A la situation religieuse de plus en plus tendue entre les catholiques et les protestants s'ajoutent les questions de tensions politiques qui opposent les différents royaumes européens , notamment la France et le Saint empire Romain Gemanique : en effet , la France en la personne de son roi François Ier ne voit pas d'un très bon oeil le pouvoir et les liens que la papauté entretient avec l'empereur Charles Quint . Les tensions sont aussi perceptibles au sein même des pays , c'est le cas notamment en France avec la conversion de bon nombre de grandes familles nobles au protestantisme face à un pouvoir royal qui affirme son attachement à la religion catholique . Le constat est le même dans le Saint Empire , Charles Quint qui reste catholique doit composer avec des princes allemands convertis au protestantisme et qui possèdent une certaine autorité dans les Etats allemands : dès l'année 1530 ces derniers appellent d'ailleurs à un concile , l'idée est acceptée par Charles Quint qui y voit une manière d'apaiser les tensions confessionnelles ; cpdt le pape en fonction qui est alors Clément VII accepte l'idée d'un concile que si les protestants décident de se soumettre à son autorité . La situation n'évolue pas avant qu'arrive l'élection de Paul III à la tête de la papauté : homme érudit , il comprend vite que si l'Eglise de Rome veut se maintenir dans son rôle , elle doit composer avec les forces en présence et accepter l'idée d'un concile . Paul III choisit une politique de médiation afin d'éviter de prendre part aux conflits . Ce revirement de situation n'est pas sans arrivé sans raison : Paul III sait que se montrer favorable est un moyen de prévenir un éventuel schisme, ce qu'il veut c'est conserver l'unité chrétienne et protéger plus particulièrement le catholicisme . Si on se base sur ce point déjà , on comprend que le concile ne démarre pas sous les meilleurs ospices car seuls les intérêts des catholiques semblent prévaloir.  Plusieurs tentatives sont entreprises pour réunir ce concile , mais ce n'est que lors de la signature de la paix de Crépy en septembre 1544 ( paix signée entre François I er et Charles Quint )  , que le pape signe la bulle Laetare Jerusalem qui demande officiellement l'ouverture du concile .(lecture de diapo avec la bulle) Le Concile s'ouvre le 13 décembre 1545 , il se tient à Trente dans le Nord de l'Italie .

        Au cours de ce devoir , nous allons essayer de voir comment le Concile de Trente a-t-il exacerbé les tensions confessionnelles au sein de la communauté chrétienne ? Pour cela nous verrons dans un premier temps la mise en place du concile et ses premiers pas instables , pour ensuite s'intéresser au contenu même du Concile ; pour enfin se pencher sur la question de la diffusion des canons et des décrets du Concile .

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        Partie I  : L'ouverture du Concile  : des premiers pas instables

        Comme énoncé précédemment , nous allons nous intéresser dans un premier temps aux premiers pas instables qui furent ceux du Concile de Trente , après son ouverture le 13 décembre 1545 .

                A.  Un intérêt peu important à l'égard de la tenue du Concile

         Alors que le Concile de Trente a été retardé pendant plusieurs décennies, que ce soit d'une part à cause des tensions religieuses entre les thèses de Luther et le pape ou bien d'autre part à cause des tensions politiques notamment celles qui lient François Ier à Charles Quint, on pourrait s'attendre à ce que l'ouverture de ce concile soit un grand rassemblement des évêques mais ce ne fut pas le cas. En effet, lorsqu'il s'ouvre le 13 décembre 1545, on dénombre seulement 4 cardinaux présents dont 3 légats pontificaux, 4 archevêques, une vingtaine d'évêques (comptant seulement 3 français), un procureur et 5 généraux d'ordres. Ce qui marque tout de suite les esprits c'est la surreprésentation des évêques italiens lors des premières sessions du Concile : en effet ,  les religieux italiens sont les plus à même de se rendre aux sessions du fait même de leur proximité géographique avec la ville de Trente .

         Ce manque de présentiel et cette surreprésentation des évêques italiens se voient accompagner d'une méfiance de certaines entités politiques européennes .  L'Angleterre qui a été déclarée schismatique en 1538 avec la séparation d'Henri III avec l'Eglise Rome , ne considère pas que la réunion d'un concile général de la religion puisse donner une issue positive aux conflits confessionnaux qui agitent l'Europe . Pour ce qui est de la France les tensions , qui nous le verrons plus en détail dans la partie suivante, naissent entre la France et le Saint Empire entrainent une méfiance de François Ier face à la tenue du Concile de Trente : en effet ce dernier voit en la réunion du Concile un rapprochement trop important de l'Empereur avec la papauté , de plus accepter d'envoyer des représentants au Concile mettrait en péril les alliances qu'il est alors en train de construire avec les principautés pourtant protestantes du Saint-empire ; qui elles aussi ne semblent pas en bon terme avec le pouvoir central allemand représenté par Charles Quint .

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