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La fin de l'ancien régime

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Par   •  3 Avril 2017  •  Cours  •  20 656 Mots (83 Pages)  •  737 Vues

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La fin de l'ancien régime

Au cours de l'année 1785, il y eut l'affaire du collier, et  la première réunion de l'assemblée du clergé, la révolution fait entendre sa voix. Calonne déclare qu'il exigerait " un état de tous les biens " ainsi que le gouvernement le réclamait depuis 1725 Mais, au dernier moment, il annonce qu'il se contentera d'un don gratuit de 20 millions. L'assemblée lui en accorde 18, mais exige, en échange, que le gouvernement ne demande pas cet état des biens avant un an. L'opinion publique en voudra beaucoup à Calonne d'Avoir cédé aussi facilement devant le clergé. Il aurait fallu oser faire de profondes réformes. Ceci fut préjudiciable pour Calonne sa popularité baissa fortement, Necker lui fait paraître un ouvrage, ( L'administration des finances ) qui est l'éloge de sa propre politique et une accusation très sévère de celle de Calonne. La générosité de Calonne pour les dépenses royales et des courtisans ( 32 millions par an ) le rend très impopulaire. Le 27 mars 1785 voit la naissance du duc de Normandie, le futur Louis XVII. Marie-Antoinette, le 24 mai 1785 fait son entrée à Paris. La reine y est froidement accueillie. Elle s'aperçoit de l'hostilité des Français mais se pose la question " Que leur ai-je fait ? " . L'affaire du collier est révélé à la reine le 12 juillet 1785 par un billet qui lui remet Bohmer. Frédéric II forme  une confédération, le Fürstenbund qui devient la plus grande puissance militaire d'Europe. Le roi, la reine, le garde des sceaux et le ministre de la maison du roi se réunissent le 15 août 1785 dans le cabinet royal. Louis XVI somme le cardinal de Rohan d'écrire un rapport immédiatement sur l'affaire du collier. Un quart d'heure plus tard le texte qu'il remet au roi, ne fait jour qu'à un seul fait " Une femme nommée Valois m'avait persuadé que c'était pour la reine qu'il fallait faire l'acquisition du collier et cette femme m'a trompé " Revêtu de son habit pontifical, le cardinal de Rohan sort du cabinet royal, toute la cour est massée dans les salons. C'est alors que tout le monde sursaute à la voix de Breteuil " Arrêtez Monsieur le Cardinal " L'effroi et la stupeur se lisent sur tous les visages, sauf sur celui du cardinal. Le scandale est considérable, les deux frères de la reine doutent de la culpabilité du cardinal, et n'osent poser la question à savoir " Est-ce que la reine est totalement étrangère à l'affaire ? " Paris n' a pas autant d'hésitations. Mme de La Motte est arrêtée le 19 août 1785 et elle nie sa participation à l'affaire. Il ne faisait aucun doute, pour les ennemis de la reine, qu'elle avait peu ou prou participé à l'affaire. Pour les plus indulgents la scène du bosquet où la reine aurait eut une entrevue avec le cardinal n'était qu'une manigance perpétrait par la reine, Breteuil et même Jeanne de la Motte, pour berner le cardinal de Rohan. Madame de la Motte reprenant l'intrigue à son propre compte Aveuglée par la vengeance, le reine estime le cardinal coupable, sinon d'avoir volé le collier, du moins d'avoir osé croire à son amour, et elle pousse le roi à renvoyer l'affaire devant le parlement ceci se passe le 22 mai 1786. La reine n'a pas hésité à confier son honneur à ceux qui la détestent et n'ont que le but de l'abaisser. Nous n'assisterons pas au procès du cardinal mais, celui de la reine. En effet le 31 mai 1786 le jugement est rendu en faveur du cardinal par 26 voix contre 22. Le cardinal, totalement blanchi est libéré. A la Bastille 10000 personnes crient leur joie en acclamant le cardinal et de voir " l'Autrichienne humiliée "On célèbre la défaite de la reine. Sur cette triste affaire vient se greffer un déficit important du budget. Calonne remet un mémoire au roi, dans lequel il propose une refonte des finances, et une révision de la constitution. Il préconise l'égalité pour les provinces et pour les trois ordres qui représentent la nation. Il s'interdit d'augmenter les impôts dit-il car si les salaires ont augmentés de 22%, les prix ont atteint une hausse de 65%. Cette réforme avait trois aspects : fiscal, économique et administratif. Son  l'intention était d'abolir les privilèges, mais connaissant l'opposition des parlements, il préféra présenter son plan de réforme à Louis XVI. Lorsque le roi en prit connaissance, il s'exclama "Mais c'est du Necker que vous m'apportez "  Calonne aurait répondu " Dans l'état actuel des choses, on peut rien offrir de mieux " Sachant que son projet ne serait pas enregistré par les parlements, Calonne obtint du roi, qu'il soit présenté à une assemblée de notables, Vergennes et Miromesnil s'y opposent mais doivent céder.(Ils obtiennent le report de l'assemblée à un an). Le 26 septembre 1786 un traité entre la France et l'Angleterre sur le commerce, met fin à un siècle de taxation des produits français. Mais pour l'industrie, surtout pour la soie rien ne fut mentionné. Le 30 décembre 1786 convocation par le conseil de l'assemblée de notables qui se tiendra le 29 janvier 1786 à Versailles. Le roi attend beaucoup de cette assemblée. L'année 1787 sera marquée par des pluies diluviennes, inondations violentes et catastrophiques pour les cultures. Le 11 janvier 1787  traité de commerce entre la France et la Russie. Mort de Vergennes le 13 février 1787 Calonne perd un précieux conseiller auprès de l'assemblée des notables. Montmorin lui succède, c'est un mou qui laissera la reine embrouiller sa politique. La première réunion de l'assemblée à lieu le 22 février 1787, elle comprend 33 Magistrats des Parlements, 14 Prélats, 36 Grands Seigneurs, 13 Intendants, 13 Conseillers d'état et 37 députés du Tiers. Calonne prend la parole et expose le montant du déficit, il s'élève à 80 millions de livres, et démontre que pour remédier à la situation il faut supprimer les abus. Six sujets menaçant de nombreux privilèges sont soumis aux notables. La création d'assemblées en province, une subvention territoriale remplacerait le 20eme, le remboursement de la dette du clergé qui atteint 134 millions de livres, la réforme de la taille pour les plus pauvres, la liberté du commerce des grains. C'était à prévoir les notables raidissent leur position. Nous prenez-vous pour des moutons, de nous réunir pour avoir notre sanction à une besogne toute digérée " déclare l'évêque Dillon à Calonne. Au cours d'une conférence présidée par le comte de Provence Calonne défend son projet pendant cinq heures, mais sans succès, il pense même un instant dissoudre cette assemblée qui n'a qu’une semaine d'existence. La reine présente Calonne comme un fou dangereux, Montmorin, Provence, Conti, Brienne l'accusent de banqueroute. Suite à cette unanimité le roi renvoie Calonne. Miromesnil est remplacé par Lamoignon. L'opinion veut le retour de Necker. La reine préfère Brienne, mais Louis XVI déteste Brienne pour ses mauvaises mœurs. Le 8 avril 1787, le roi nomme Bouvard de Fourqueux contrôleur général des finances. c'est un ami de Calonne, mais il n'a aucune connaissance des finances. Le déficit continue à s'aggraver et Louis XVI revoie Fourqueux et nomme Loménie de Brienne. La reine exulte. Brienne reprend les projets de Calonne qu'il a tant combattus en qualité de notable ? Il promet de réaliser des économies, et que les dépenses seront surveillées par un conseil spécial. Il demanda la subvention territoriale l'assemblée lui répond qu'elle n'a pas pouvoir de voter un nouvel impôt. Cela sous-entend qu'il fallait réunir les états généraux. Si cela avait été fait en ce jour de mai 1787, avec un prestige royal non compromis, cela aurait consolidé le pouvoir du roi, et les privilégiés auraient été pris à leur propre piège. Mais Louis XVI et la cour redoutaient les états généraux. Brienne renvoya donc les notables laissant ainsi s'échapper la dernière chance d'éviter la révolution. Avant la clôture de la séance le premier président d'Aligre déclare alors que les Parlements allaient entrer en action. Nous allons assister à la résistance des parlementaires après celle des notables. Pour s'assurer l'appui de l'opinion publique, le parlement accepte de voter un certain nombre d'édits comme la libre circulation des grains, le remplacement de la corvée et l'édit sur la création des assemblées provinciales. Le 22 juillet 1787 Brienne en présentant au Parlement son projet d'impôt sur le timbre fait une grave erreur. Il valait mieux présenter la subvention territoriale, beaucoup populaire. Le parlement réplique en demandant l'état des recettes et des dépenses. Le roi refuse prétextant qu'il avait été présenté aux notables. Le parlement adresse des remontrances au roi et refuse de voter l'impôt sur le timbre, seuls les états généraux en ont le pouvoir. Le roi leur répond que l'édit sur la subvention leur sera présenté le lendemain. Le parlement renouvelle sa déclaration : Seuls les états généraux en ont le pouvoir. Cette affirmation provoque un grand émoi à Paris. Le roi se contente d'un lit de justice à Versailles où il fait enregistrer les deux impôts. Les parlementaires déclarent que cet enregistrement est illégal. Ils sont applaudis par la foule massée dans les salles et les escaliers. Au cours d'une séance au Parlement Brienne rappelle aux parlementaires les difficultés de la politique étrangère de la France le conseiller d'Espréménil à la tête de quelques excités crie de sa voix efféminé et " Il faut débourbonailler la France " Les édits sont refusés par 80 voix contre 40. Le 14 août 1787 le conseil casse l'arrêt d'accusation contre Calonne, celui ci se réfugie en Angleterre. Tous les membres du parlement reçoivent une lettre de cachet : ils sont exilés à Troyes. Aussitôt paris s'agite, il n'ignore pas que depuis la mort de Vergennes la reine prend part activement au gouvernement, et qu'elle est l'instigatrice de l'exil des pères de la patrie. Le lieutenant de police conseille à la reine de ne plus se montrer à Paris. Toutes les chambres de province demandent au roi le rappel des exilés. Après plusieurs compromis, abandon des deux édits fiscaux par le roi, et le rétablissement de l'impôt des 2/20° par le Parlement, c'est le retour triomphale du Paris à Paris. On brûle en effigie Calonne, Breteuil et la duchesse de Polignac, on amène un mannequin représentant la reine. Le Parlement soutenu par le peuple est prêt à recommencer la lutte. Le 1er octobre 1787 Brienne décide de diminuer la pension des courtisans, ceci n'apportera de l'argent que l'année suivante. Il lance un emprunt de 12 millions, les magistrats s'opposent à l'emprunt. Le Parlement étant en vacances, c'est la chambre des vacations qui interdit au trésorier de la ville de payer la somme. Ceci permet à Brienne de s'imaginer la réaction du Parlement devant les emprunts que voulait effectuer le gouvernement. Il ne lui restait que deux solutions, la banqueroute ou un coup de force contre les magistrats. Il parvient à un compromis avec le Parlement celui ci voulant éviter la dissolution. Il accepte de voter une série d'emprunts échelonnés sur 2 ou 3 ans, le roi s'engageant à réunir les états généraux à ce terme. Le 19 octobre 1787 le roi se rend au Parlement pour y faire enregistrer l'édit autorisant 420 millions d'emprunts successifs, le ton monte, un vieux conseiller janséniste déclare. Les besoins de l'état vous forceront, sire, à réunir les états généraux d'ici 1789... oui ils vous y forcerons. Invité par Lamoignon, le roi se lève en disant "J'ordonne que l'édit soit transcrit sur les registres de mon parlement pour y être exécuté suivant sa forme et sa teneur" il omet, volontairement, pour ménager les magistrats, d'ajouter "de mon exprès commandement" Le tumulte monte on entend pour la première fois les mots (pouvoir arbitraire) despotisme. Dans le brouhaha on entend le jeune duc d'Orléans, le futur Philippe Égalité dire calmement "Si le roi tient une séance au Parlement les voix doivent être recueillies et comptées; s'il s'agit d'un lit de justice, il nous impose silence, cet enregistrement est illégal " Ces paroles font balbutier le roi "Si c'est légal ! c'est légal parce que je le veux" La reine poussera le roi à prendre les mesures suivantes, la quasi suppression de Parlements, le renvoi en son château de Villers Cotterets, du duc d'Orléans et l'arrestation  de d'Espréménil et de Monsabert. Les magistrats écriront au roi l'assurant que "De tels moyens ne sont pas dans son cœur, de tels exemples ne sont pas dans ses principes, ils viennent d'une autre source". La reine était clairement désignée. Tous les Parlements de France prennent la défense du duc d'Orléans. Le 4 janvier 1788 le Parlement vote un réquisitoire contre les lettres de cachet. Le duc d'Orléans est autorisé à regagner Paris. Le 1er mai 1788 abolition de la question préalable (torture infligée aux condamnés à mort pour leur faire avouer le nom de leur complices). Le 3 mai 1788 d'Espréménil est mis au courant des intentions de Brienne et dénonce le coup d'état. Le parlement se déclare gardien des lois, c'est la négation du pouvoir absolu. Le 5 mai 1788  le roi donne l'ordre d'arrêter d'Espéménil et Monsabert, il casse l'arrêt du Parlement. Les deux conseillers parviennent à s'échapper et se réfugient dans l'enceinte du Parlement. Celui ci déclare prendre les deux conseillers sous sa protection. Les magistrats font porter un texte incendiaire à Versailles et décident de rester en séance jusqu'au retour des délégués " les trente heures " du 5 au 6 mai 1788. Les délégués reviendront le 6 au matin sans avoir été reçus par le roi. C'est à onze heures , et après que le marquis d'Agoust ai investi le Palais   que les conseillers se rendent. Le premier est enfermé à Sainte-marguerite le second à Pierre-Encise à Lyon. Le 8 mai 1788 le roi réunit un lit de justice il y présente 6 édits de réforme judiciaire et politique. La cour plénière, ancienne curia régis est rétablie. Elle sera présidée par le roi et chargée d'enregistrer les lois communes à tout le royaume. On enlevait au Parlement le contrôle législatif et fiscal. Enfin le Parlement serait mis en vacances. Devant ces édits la réaction du Parlement est très violente. Des pamphlets sont lancés pour provoquer un soulèvement populaire, les Parlements organisent l'agitation dans toutes les provinces faisant circuler de faux bruits. L'orage gronde, et on peut lire sur les murs du Palais "Parlement à vendre, ministres à pendre, couronne à louer", et au frontispice de la loge de la reine au théâtre des Italiens on met cet écriteau "tremblez tyrans, votre règne va finir" A Toulouse, en Bretagne, en Dauphiné, à Grenoble on se soulève et on manifeste devant l'hôtel de ville. C'est la fin, le roi n'a plus de prestige, la reine est de plus en plus haïe. Le 8 août 1788 par un édit de Brienne suspend la cour plénière et convoque les états généraux pour le 1er mai 1789. La royauté avoue son impuissance et appelle la nation à l'aide . De ce fait elle déclenche la redoutable machine qui va tout broyer sur son passage.

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