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L’Europe à la conquête du monde : 1492 – 1620

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Par   •  2 Février 2015  •  3 939 Mots (16 Pages)  •  1 404 Vues

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L’Europe à la conquête du monde : 1492 – 1620

Entre le milieu du XVe et la fin du XVIe, les Européens parcourent le monde en tout sens et reconnaissent tous les territoires de la planète accessibles à des marins. Dans cette période, l’année 1492 marque une profonde rupture avec les temps précédents du Moyen-âge. En effet, Christophe Colomb touche d’abord un nouveau monde, croyant avoir retrouvé l’ancien par une route nouvelle ; quelques années plus tard – en 1498 – Vasco de Gama permet le débouché des portugais dans l’océan indien ; enfin, en 1519, Magellan apporte la preuve que la terre est ronde, qu’elle constitue un monde fini et désormais connu. Par ces trois étapes majeures, l’Europe a assumé ce que Pierre Chaunu appelle le « désenclavement planétaire ».

Entre 1492 et 1620 l’hégémonie des deux Empires « coloniaux » ibériques (espagnol et portugais) est indéniable; pourtant, dès le début du XVIIe, les Empires coloniaux hollandais puis anglais viennent perturber cet équilibre qui ne fut permis que par le partage du monde effectué par le pape en 1493. Soulignons l’importance de ce découpage qui, par la bulle Intercoetera, divise le monde en deux entre les Rois d’Espagne et du Portugal. Désormais, tout ce qui se trouve à l’Ouest de la ligne de partage – fixée à 350 lieues à l’Ouest des îles du Cap Vert – est espagnol ; tout ce qui se trouve à l’Est est portugais.

Dès lors, comment est rendue possible la conquête européenne du monde désormais connu entre 1492 – date de la découverte des Amériques – et 1620 – moment de la stabilisation des conquêtes ; Quelles ont été les grandes découvertes territoriales ibériques ? Pour répondre à cette problématique, il apparait primordial d’étudier d’abord, afin d’éclaircir le contexte, les conditions ayant rendu possibles ces grandes découvertes (I) ; puis de s’intéresser à l’hégémonie ibérique du début du siècle (II), avant d’observer que cette dernière sera rapidement remise en cause dès la fin du XVIe siècle et le début du suivant (III).

I. Les conditions des grandes découvertes

La mise en marche des processus d’exploration, de découverte puis de conquête résulte d’une évolution souvent longue faite de la construction intellectuelle d’univers mythique, d’accumulation de connaissances géographiques (A), d’exigences religieuses (B), de pression économiques et d’innovation techniques (C).

A. Des conditions psychologiques

- Epoque médiévale : mythologie fabuleuse des mondes inconnus nourrit la pensée humaine de rêves que les hommes prenaient pour des connaissances

- Mythologie attractive et répulsive :

 Attractive : pays de l’Ouest = celui de l’abondance, celui de l’Or, celui de la bonté (+ est aussi l’antichambre du Paradis)

 Répulsive : pays où la chaleur fait bouillir l’eau de la mer, où dragons et autres monstres fabuleux avalent hommes et navires

 Mythologie habitue les hommes à penser à d’autres mondes qu’il faut découvrir : la curiosité pousse à la découverte

- les géographes de ce temps (Pierre d’Ailly, Piccolomini…) accueillent souvent ces légendes au même titre que les informations rapportées par les explorateurs du Moyen-âge (surtout par Marco Polo)

- 1406 : la Géographie de Ptolémée est traduite en latin puis imprimée à Rome en 1478  apport très important : démontre la rotondité de la terre : rend la circumnavigation concevable

- la preuve de l’influence réelle de toutes ces informations (vraies ou fausses) accumulées par les savants du moyen-âge se trouve dans le journal de bord de Christophe Colomb :

 ex : On lui parle d’une île qui s’appellerait Cuba (dans ce qu’on appellera plus tard les Bahamas) : il pense immédiatement qu’il s’agit de Cipango (l’actuel Japon, reconnu par Marco Polo)

 Les références à l’Imago Mundi (Pierre d’Ailly) sont constantes, la confiance dans la vérité de la tradition inébranlable

B. Des conditions religieuses

- grande idée qui anime toujours le peuple de la péninsule ibérique (Portugais et Espagnols) : la reconquista (depuis la conquête arabe du VIIIe les royaumes chrétiens repoussent peu à peu les conquérants vers le Sud  le point d’aboutissement de cette poussée est la prise de Grenade par les Rois catholiques en Septembre 1492)

 L’idée de reconquista à 2 faces : la première est économique, la seconde est religieuse

- lutte de la Croix et de l’Islam n’a pas cessé dans la péninsule pendant des siècles : la conversion du musulman vaincu est la règle absolue  la propagation de la foi chrétienne est un puissant mobile de reconquista

- C’est sur l’idée de croisade que se greffe l’idée stratégique de tourner le monde de l’Islam par le Sud et de joindre les forces chrétiennes d’Europe à celle du Prêtre Jean (mystérieux souverain chrétien que tout le Moyen-âge connait) : au XVe on sait qu’il n’est pas en Asie, et on pense qu’il est en Afrique (juste sur les arrières de l’Islam)

C. Des conditions économiques

- Certains hommes sont poussés vers la découverte par les dynamismes qu’ils ont mis en marche :

 Les commerçant italiens (Génois et Vénitiens) ont développé leurs activités dans tout le bassin méditerranéen et les ont étendues au domaine atlantique proche

 Un de ces dynamismes repose sur l’extension d’espaces colonisés : s’agit de celui lié à la culture de la canne à sucre sur les plantations peuplées d’esclaves) : En Europe : les besoins de sucre ne cessent de s’accroitre et il faut trouver de nouvelles terres sous un climat convenable (d’où l’établissement de plantation dans le royaume latin d’Orient, à Chypre, en Italie du Sud, en Sicile et en Andalousie)  toutes les plantations possibles en Europe étant établies : il faut chercher ailleurs

 Les épices sont également sources d’un fructueux commerce que Venise contrôle presque complètement  l’idée de s’affranchir du monopole vénitien apparait naturellement au XVe : il faut aller chercher les épices à la source (Or : source bien connue depuis la publication de la relation

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