Guerre d’indépendance : des mémoires multiples ... et concurrentes ?

Guerre d’indépendance : des mémoires multiples … et concurrentes ?

La guerre d'Algérie, qui a eu lieu entre 1954 et 1962, a amené l'État français à un conflit avec les séparatistes algériens. Elle est à l'origine de traumatismes majeurs entre les deux pays, marqués par des mémoires concurrentes : les rapatriés français sont différents des Harkis ; les combattants du FLN sont différents des conscrits français. Par conséquent, pendant cette période, les responsables français n'ont parlé que d'événements survenus avant 1999 pour prouver ce qui s'est passé pendant cette période. Ainsi, ce document est un podcast de 51 minutes diffusé sur le programme de radio culturelle France Culture, le 3 avril 2019. Il s'agit d'une série de quatre épisodes intitulée « L'Algérie, la naissance d'une nation ». Cet épisode est le troisième épisode : "Guerre d'Indépendance : Mémoire multiple... et concurrence ?". L'émission était animée par deux animateurs Emmanuel Laurentin et Séverine Liatard. Les trois invités sont des connaisseurs de la Guerre d'Indépendance et de la mémoire de l'Algérie. Emmanuel Alcaraz, historien et auteur de « Karthala », historienne au CNRS et directrice de recherche Karima Dirèche, a édité le livre intitulé « Algérie maintenant : entre résistance et changement » (Katara/IRMC). Il y a aussi un docteur en sciences politiques (Panthéon-Sorbonne), un sociologue, et l'auteur de « L'Algérie, une autre histoire de l'indépendance » (PUF), Nedjib Sidi Moussa (Nedjib Sidi Moussa), trois experts discuteront la mémoire de la guerre d'Algérie.

Dès lors, nous pouvons nous demander quelle place occupe la Guerre d'Indépendance dans la mémoire nationale de l'Algérie ?

Il existe donc différentes interprétations et différentes manières de raconter la bataille d'Algérie, correspondant à différentes mémoires. L'Algérie a parlé de révolution, de guerre d'indépendance. Contrairement à la France, il s'agit d'un événement. Même aujourd'hui, les manifestants veulent toujours réécrire l'histoire racontée parce qu'elle n'est pas vraie pour selon ce qu’il s’est produit. L'histoire a été écrite par le gouvernement algérien à l'été 1962. L'histoire s’est développée à ce jour à travers le travail et la mémoire, bien que dans les années 1960 et 1970, le gouvernement ait tenté de faire taire ces souvenirs. Les lieux de mémoire représentent une mémoire de la guerre d'Algérie de 1970-80 à nos jours, comme la prison de Barberousse. Par conséquent, il y a eu une redistribution de ces mémoires, bien que les pouvoirs exigent le monopole, et qu’ils aient essayé de restreindre ce genre de mémoire. On peut citer le bilan de cette guerre qui, selon le gouvernement, est de 1 500 000 morts. Selon plusieurs études d'historiens, il y avait 153 000 civils et soldats en 1974, et plus de 250 000 martyrs et morts aux combats en 2002. Soit environ 6 fois moins que le chiffre annoncé. La question devient alors de savoir comment distinguer la mémoire de l'histoire. Avec l'avancée du berbère comme langue officielle, en 2016, la mémoire officielle a aussi des mémoires alternatives. Cependant, toutes les grandes puissances qui ont essayé de contrôler l'histoire ont échoué. Par conséquent, il faut donc mettre fin à ce monopole d'État sur la mémoire.  C'est donc pour cela que les historiens doivent différencier l'histoire et la mémoire.

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