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L'affiche rouge.

Commentaire d'oeuvre : L'affiche rouge.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Octobre 2016  •  Commentaire d'oeuvre  •  886 Mots (4 Pages)  •  640 Vues

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Histoires des Arts :

Français

Constitué et organisé entre la fin de l’année 1942 et février 1943,  le réseau Manouchian fait partie du groupe de résistance des « Francs-tireurs et partisans – main-d’œuvre immigrée » (FTP-MOI)[1]. Composé de 23 communistes (dont 20 étrangers : Espagnols, Italiens, Arméniens et Juifs d’Europe centrale et de l’Est), le réseau effectue de nombreux attentats et actes de sabotages contre l’occupant nazi. Le réseau Manouchian tient son nom de son dirigeant : Missak Manouchian[2].

 Arrêtés en novembre 1943, ses membres sont jugés lors d’un procès qui se déroule devant le tribunal militaire allemand du Grand Paris, du 17 au 21 février 1944.  Les membres du réseau sont condamnés à mort et fusillés le 21 février au fort du Mont-Valérien. Il y a cependant une exception : Olga Bancic, la seule femme du groupe, qui est décapitée le 10 mai étant donné que le manuel de droit criminel de la Wehrmacht interdit de fusiller une femme.

Réalisée par les services de propagande allemands en France,  L’affiche rouge (aussi appelée Des libérateurs ? La libération par l’armée du crime !) est placardée à Paris et dans certaines grandes villes françaises au moment du procès et juste après l’exécution (le 22 février). Publiée à 15 000 exemplaires et accompagnée de nombreux tracts évoquant l’événement,  elle constitue une opération de propagande d’envergure contre la Résistance. Elle est aujourd’hui conservée en trois exemplaires de tailles différentes au Musée nationale de Résistance.

L’image est organisée en trois parties. Barrant le haut et le bas de l’affiche, la question et la réponse Des libérateurs ? La libération par l’armée du crime ! délivrent explicitement le message que veulent faire passer ses auteurs. Cette affiche est construite comme une démonstration.
À l’intérieur d’un triangle rouge figurent les photos, les noms, les origines et les actions menées par dix résistants du groupe Manouchian (Grzywacz, Elek, Wasjbrot, Witchitz, Fingerweig, Boczov, Fontanot, Alfonso, Rajman et Manouchian). Ce triangle peut représenter l’importance des memebres mais il peut aussi être vu comme un « V » pour le mot Victoire ou encore comme une flèche pour montrer que ce sont eux les coupables des six photos (attentats, armes ou destructions) juste en dessous. Elles représenteraient la menace qu’ils constituent à travers certains des attentats qui leur sont reprochés.

Au verso des tracts, un texte avait le même but que le recto.

L’affiche rouge entend d’abord présenter les membres du réseau Manouchian comme de dangereux terroristes. La couleur rouge, dominante, évoque leur appartenance politique mais aussi le sang qu’ils ont versé tandis que le noir représente la mort et la violence. Ces couleurs et la taille (120x80) rendent l’affiche imposante interpelle ainsi les passants. De même la présentation des photos en médaillon au-dessus de leurs « légendes » évoque-t-elle une iconographie criminelle. Qualifiée de bande, le réseau Manouchian se voit ainsi refuser toute reconnaissance politique.
L’image insiste aussi sur le fait que cette
armée du crime est constituée de personnes d’origine non-française. Ces hommes sont des juifs, des communistes, des étrangers. Assimilés à des criminels immigrés à la solde des ennemis de la France, les Résistants sont discrédités. Alors que les actes de résistance se multiplient, les autorités allemandes entendent ainsi persuader les citoyens du danger que ces hommes font courir au pays. Loin de libérer la France (pour la rendre aux Français), ils menacent, au contraire, de la livrer au chaos et aux puissances néfastes venues de l’extérieur.

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