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Histoire de la laïcité

Chronologie : Histoire de la laïcité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Février 2017  •  Chronologie  •  2 109 Mots (9 Pages)  •  644 Vues

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Bedhom Thomas TSA
Maxence Marchant TSA

La dimension historique de la laïcité

        « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». L’article 1er de la Constitution de la Vème République française proclame les droits fondamentaux, à la fois politiques et sociaux, qui ont été reconnus aux citoyens par les différents régimes républicains. Cependant, ces principes, dont la laïcité, ont fait l'objet d'un long combat pour les obtenir. En effet, la France est un pays ayant un important héritage catholique. Celui-ci a dû être surmonté durant des siècles pour conquérir la laïcité. Cette-dernière est entendue ici comme la séparation de l’État et de la religion qui implique la neutralité de l'État à l'égard des croyances religieuses. Encore de nos jours, la laïcité est remise en question par différentes affaires médiatiques. Cela nous amène à nous poser la question : en quoi l'obtention de la laïcité en France fut un long combat ? Pour étudier la dimension historique de la laïcité, nous allons tout d'abord aborder le début de la séparation entre l’État et les religions au moment de la révolution française. Puis, nous étudierons l'évolution de la laïcité durant la IIIe République. Enfin, nous verrons en quoi la laïcité est perpétuellement interrogée ces dernières décennies.

I/ La révolution française et les religions : le début d'une séparation (1789-1801).

Durant la Révolution, un monde s'écroule. Malgré la présence de curés parmi les députés du tiers état, l'Église est associée aux privilèges, à la noblesse et au Roi. Le statut de religion d’État comprend une liaison intime entre la monarchie de droit divin et l’Église catholique comme par le sacre des rois ou les missions monarchiques pour protéger la religion d’État. L’Église a de nombreux privilèges comme avec son impôt : la dîme. C'est une puissance économique par ses biens fonciers : elle possède de nombreuses terres sur le territoire français. Elle agit dans les hôpitaux, l’enseignement est fait par les moines et elle aide les nécessiteux. Toutefois, elle impose une morale chrétienne. Par exemple, le chevalier de La Barre a été condamné à être torturé, décapité et brûlé par le tribunal d'Abbeville puis par le Parlement de Paris, pour blasphème et sacrilège envers l’Église. Le motif douteux de son arrestation, les procès suspects et l'atrocité de son exécution ont été dénoncés par Voltaire. L'affaire du chevalier de La Barre est une illustration de l’absence de laïcité et un des premiers combats pour l’obtenir en France.

Au moment de la Révolution, des textes encadrent déjà l'influence des religions comme l’édit de Tolérance de 1787 qui accorde aux non-catholiques un état civil. Il leur assure le droit d’exister dans le royaume sans y être troublés sous le prétexte de religion. Avec la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, le début de la formation d'un état laïque se fait entendre. En effet, elle proclame : « nul ne doit être inquiété par ses opinions mêmes religieuses ». Le mot « laïcité » a d'ailleurs été utilisé pour la première fois à la révolution française. Il désignait tout ce qui n'est pas de condition religieuse.

Ainsi, des marques de séparation se forment. Par exemple, Talleyrand propose la mise à disposition de la Nation des biens du clergé le 2 novembre 1789. Cela a permis de nationaliser les biens de l’Église. De plus, en 1792, les registres de l’état civil sont désormais tenus par les officiers d'état civil dans les mairies et non par le clergé. Cette même année, le mariage civil est établi et le divorce est autorisé. En novembre 1793, le calendrier révolutionnaire est mis en place en remplacement du calendrier grégorien. Il comprenant un nouveau découpage de l'année, et de nouveaux noms pour les mois et les jours. Il marque la volonté des révolutionnaires d'adopter un système universel s’appuyant sur le système décimal, qui ne soit plus lié à la monarchie ou au christianisme. Toutefois, cette sécularisation est différente de l’établissement d’un État laïque. En effet, l'Église est encore contrôlée et financée par l’État. L’Église et l’État ne sont donc pas séparés.

Lors de la phase révolutionnaire, plusieurs attitudes ont visé à établir la tolérance et la liberté de conscience. Cependant, certaines étaient profondément anti-religieuses car l’Église catholique leur apparaissait comme une force antirévolutionnaire : elle était associée à la monarchie, dressant des catholiques contre la république. C'est le cas des Hébertistes. Ces ultra-révolutionnaires ont mené une campagne de déchristianisation qui avait pour but de supprimer le christianisme de la vie quotidienne en France : les prêtres sont assassinés, les croix et les images pieuses sont détruites, le culte public et privé est interdit. De plus, Robespierre a tenté d'imposer le culte de l’Être suprême qui est pour lui « un être éternel, infini, intelligent, qui gouverne le monde avec ordre et avec sagesse ». Il a voulu mettre en place un culte rationnel, opposé à la religion catholique, qui est basé sur l'institution de fêtes consacrées aux vertus civiques. Cependant, en 1795, le culte catholique est rétabli après la chute de Robespierre en juillet 1794. L'affirmation de la laïcité en France n'a donc pas été facile et n'a pas été un processus linéaire.

II/ L'évolution de la laïcité durant la IIIème République de 1870 à 1940.

        Comme nous venons de le voir, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 ne marque pas l'apogée de la laïcité mais n'en n'est qu'une étape. De nombreuses avancés vont avoir lieu les siècles suivants.
En 1871,
la Commune s'est déroulée à Paris. C'est une période insurrectionnelle qui a duré deux mois. Elle a établi un projet de séparation entre l’Église et l’État en rompant avec le concordat de 1802 qui faisait du catholicisme « la religion de la majorité des Français ». À la fin de l'Empire, les classes populaires parisiennes sont assez hostiles au catholicisme, trop lié au régime impérial et aux conservateurs. Le 2 avril 1871, la Commune décrète la séparation de l'Église et de l'État et la suppression du budget des cultes. Mais ce projet sera sans lendemain compte tenu de l’écrasement de la Commune par les versaillais lors de la « Semaine sanglante ».

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