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Histoire économique et sociale de l'Europe

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Par   •  28 Mars 2017  •  Cours  •  15 099 Mots (61 Pages)  •  764 Vues

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Histoire politique des pays européens

Introduction :

Reconfiguration de l’Europe après la première guerre mondiale via des traités.

La France, durant la période 1815-1914, entre dans une ère libérale (tentative non aboutie à la fin de l’Ancien Régime), instauration du régime parlementaire (existe en Grande-Bretagne depuis le XVIIIème siècle).

L’Allemagne, au cours du siècle, s’engage dans un processus complexe de construction de l’unité de son Etat, qu’elle doit faire coïncider avec la nation.

En France, en 1814, l’Etat est une réalité qui existe depuis plusieurs siècles.

La nation est un concept ancien, entendue comme une adhésion identitaire qui unit les français selon leur histoire, leur culture, leur langue, et selon une projection d’avenir commune, des valeurs communes (droits&libertés, devoirs)  « L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours » (Ernest Renan).

Chapitre 1 : L’Etat en France de 1815 à 1914

La Révolution française dure 10ans (1789-1799), avec différents régimes politiques et a fondé une nouvelle société mais elle a constamment recherché son gouvernement, pérenne. Le Consulat puis le Ier Empire ont créé des régimes plus stables (au moins jusqu’en 1815) et ce qu’ils ont créé de durable, c’est une administration, qui soutiendrait l’activité de l’Etat jusqu’au XXème siècle. Afin de créer cette administration durable, ils ont repris des projets et des ministres d’Ancien Régime qui n’avaient pas pu aboutir à l’époque car ils s’étaient heurtés à des parlements, qui avaient bloqués les réformes des ministres parce que ces juridictions avaient des privilèges qu’elles voulaient maintenir. Ils sont ressortis à l’époque de Napoléon, mais on cherchera toujours un régime politique stable au sortir de l’ère napoléonienne (1815). Cette recherche de régime politique stable sera constante jusqu’en 1870 où naîtra la IIIème République (1870-1914), avec quelques années d’incertitudes entre 1870 et 1875, année où la Constitution sort (3 lois constitutionnelles) : la République est fondée là de manière stable, jusqu’en 1940 (instauration du régime de Vichy).

  1. L’Etat à la recherche d’un régime politique stable (1815-1870)

Brève période républicaine : la IIème République (février 1848-décembre 1852), qui laisse place au IInd Empire (2 décembre 1852-4 septembre 1870) qui laisse place au césarisme politique.

  1. La mise en place du régime parlementaire censitaire sous la Monarchie constitutionnelle (1815-1848)

  1. La première Restauration (2 mai 1814- 1er mars 1815)

Sortie de l’épopée européenne de Napoléon, qui abdique le 6 avril 1814 au château de Fontainebleau. Le roi Louis XVIII, frère cadet de Louis XVI, qui a vécu un long exil dans les cours européennes, monte sur le trône de France. Le régime qu’il fonde lors de la première Restauration prend le contrepied de ce qu’a été l’Empire napoléonien. C’est un régime monarchique, libéral, représentatif et, lors de cette première Restauration, il entend fermer la parenthèse que la Révolution française a ouverte 25 ans plus tôt et « renouer la chaîne des temps ». Cette appellation vise le rétablissement de la continuité dynastique, celle de l’Ancien Régime et de la Restauration. Ce système n’était pas viable car l’expérience des 10 ans de Révolution et des 15 ans à la suite de Consulat et d’Empire avait trop duré pour ne pas jeter des racines profondes dans les esprits et dans les mœurs. Les français se sont ralliés à la Monarchie par rejet de ce qui s’est passé sous l’Empire : ils recherchaient un régime qui préserve les libertés fondamentales, ce que n’avait pas fait l’Empire. Louis XVIII, au cours de ses exils, a fait un long séjour en Angleterre, qui lui avait le plus appris sur les institutions et, avant son entrée dans Paris, il fait une déclaration, la déclaration de Saint-Ouen, le 2 mai 1814, dans laquelle il prend l’engagement de donner un régime libéral et représentatif à la France. Il comprend qu’il faut accepter les principes de la France nouvelle, lui accorder des garanties, avec une Constitution qui limite le pouvoir royal. Cette première Restauration commet des maladresses politiques, qui facilitent le retour au pouvoir de Napoléon, en exil à l’île d’Elbe (au large de l’Italie). S’ouvre alors une nouvelle période politique : Napoléon reprend le pouvoir durant le régime des Cent Jours.

  1. Le régime des Cent Jours (20 mars 1815 au 22 juin 1815)

Napoléon fait un régime beaucoup plus libéral que ne l’avait été le Premier Empire et a appelé Benjamin Constant, pur représentant de la pensée libéral pour rédiger la Constitution. Cette Constitution est appelée l’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire : il fait des concessions au libéralisme car il y est contraint par les circonstances. Cet Acte additionnel ne recueille pas l’adhésion et n’aura pas le temps de s’appliquer car « l’aventure » des Cent Jours s’achève dans un désastre : la bataille de Waterloo et avec cela a lieu la seconde abdication de Napoléon. Il y a des conséquences internationales lourdes : le 30 mai 1814, Louis XVIII avait signé le premier traité de Paris et grâce aux talents diplomatiques de Talleyrand, le Royaume de France avait conservé l’intégrité de ses limites telles qu’elles existaient au 1er janvier 1892. Le 20 novembre 1815, après les Cent Jours, le second traité de Paris durcit les conditions imposées à la France (en raison de l’aventure des Cent Jours, qui avait ruiné les efforts du Duc de Talleyrand pour ramener la France dans le Concert des nations) : ses frontières sont ramenées à celle de 1790, elle subit une occupation, elle doit fournier une indemnité de guerre,… La deuxième conséquence est la modification de la figure politique de Napoléon : le libéralisme de Napoléon de 1815 éclipse le despotisme du Napoléon du Premier Empire. Jusqu’alors existait une seule autorité. Désormais un bonapartisme populaire et jacobin est en train de naître, c’est d’ailleurs ce bonapartisme populaire qui a soutenu la grande marche de Napoléon, qui est remonté du Midi à Paris, dans un élan démocratique et révolutionnaire. Napoléon prend des appuis ambigus d’un mouvement qui se réclame d’une vision édulcorée de la révolution alors même que Napoléon, sous le Premier Empire, avait fait taire les Jacobins. Ce mouvement, qui soutient Napoléon, est né de ce qu’on appelle la Terreur blanche (en opposition à la Terreur rouge des Jacobins en 1793), qui est une revanche des royalistes en 1815 dont les familles avaient été guillotinées sous la Terreur. Cette Terreur blanche a provoqué une réaction dans la population, ce qui explique cette conjonction virtuelle entre la démocratie montagnarde et le bonapartisme ; elle prépare la « légende napoléonienne » qui fusionne les souvenirs de l’Empire et l’héritage de la Révolution et forme un nationalisme de gauche qui se déploie au XIXème siècle. Autre conséquence : la redistribution des forces politiques  le royalisme revient transformé, il est convaincu qu’on ne peut pas faire confiance aux hommes de la Révolution, certains royalistes voudraient même une restauration intégrale, le Jacobinisme ressurgit et le libéralisme politique persiste. La conséquence majeure des Cent Jours est de voir se former une France divisée, aux positions durcies : la fracture née sous la Révolution se cristallise et Louis XVIII avait déclaré « je ne veux pas être le Roi de deux Frances mais d’une seule » ; c‘est bien la naissance de deux Frances et leur impossibilité de dialoguer.

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