Femmes et engagements dans la guerre d'Espagne

FEMMES ET ENGAGEMENTS DANS LA GUERRE D’ESPAGNE (1936-1939)

De quelles manières les femmes espagnoles se sont impliquées dans la guerre d’Espagne et en quoi font-elles de cette guerre une guerre totale ?

Plan :

1. « Los hombres al frente, las mujeres a la retaguardia”

1. La participation active des femmes…
2. …mais une participation à l’arrière

1. Les femmes dans la gauche divisée

1. Une lutte contre le fascisme : Las Mujeres Antifascistas
2. Guerre et révolution : Las Mujeres Libres

1. Les femmes et Franco : une lutte différente

1. La Falange Feminina et la femme idéale
2. Auxilio de Invernio

BIBLIOGRAPHIE

Manuels :

• BENNASSAR Bartholomé, Histoire des Espagnols, VIe-XXe siècle, Robert Lafont, 1996, 1132 pages
• CANAL Jordi, Histoire de l’Espagne contemporaine (3e édition), de 1808 à nos jours, Armand Colin, 2017, 352 pages
• THEBAUD Françoise (dir.), DUBY Georges, PERROT Michelle, Histoire des femmes en Occident, tome 5 le XXe siècle, Plon, 1992, 647 pages

Ouvrages spécialisés :

• BARRACHINA Marie-Aline, Femmes et démocratie : Les Espagnoles dans l’espace public (1868-1978), Edition Sedes, 2007, 160 pages
• FOLGUERA Pilar, El feminismo en España, dos siglos de historia, Pablo Iglesias, 2007, 256 pages

Revues:

• BARRACHINA Marie-Aline, « “Légitimer la participation des femmes à l’effort de guerre en zone nationale pendant la guerre d’Espagne : vers la notion de « guerre totale” », Amnis, 2011
• BARRACHINA Marie-Aline, « La “femme nouvelle” dans la propagande phalangiste », Clio. Histoire, femmes et sociétés, 5, 1997
• RODRÍGUEZ ÁLVAREZ Mikel, “Mujeres en las trincheras”, En Historia 16, n°349, 2005

        Février 1936, l’Espagne voit le triomphe d’un nouveau gouvernement, un gouvernement du front populaire. Cette prise de pouvoir n’est pas sans conséquences puisqu’à la suite de cette élection, le gouvernement assiste à plusieurs coups d’états amenant à de nombreux troubles.

Calvo Sotelo, leader monarchiste espagnol, est exécuté le 13 juillet 1936, à Madrid, représailles à l’exécution de Castillo, sympathisant de gauche, assassiné par les phalangistes, lui-même répondant à l’assassinat d’Andres Saenz de Heredia, cousin de Jose-Antonio Primo de Riviera, fondateur de la Phalange espagnole, organisation politique espagnol nationaliste. L’assassinat de Calvo Sotelo marque le début de la révolution du 17 juillet 1936, assassinat accompagné du soulèvement des garnisons du Maroc, lieu de cantonnement des meilleures troupes espagnoles. Le lendemain, le 18 juillet, la conspiration militaire se propage dans tout le pays. Le gouvernement réagit et décide d’armer l’ensemble du peuple le 20 juillet 1936, c’est le début de la guerre civile espagnole, guerre opposant d’un côté les républicains, anarchistes et de l’autre, les nationalistes dirigés sous le général Franco.

        La pluralité du terme de « femme » n’est pas à négliger puisqu’elle indique la diversité de rôles des femmes dans cette guerre civile ainsi que l’idée qu’il faut se couper des stéréotypes que nous pouvons avoir sur la femme de l’époque.

        Lorsqu’on évoque le terme d’engagements, on comprend que cette guerre est la représentation de revendications avec une volonté de changements pour ceux y participant, on doit prendre parti pour obtenir le résultat que l’on souhaite.

La guerre civile espagnole débute en 1936 et se termine en 1939, une longue beaucoup plus longue que ce que les espagnols pouvaient l’imaginer. 3 ans de combat entre communistes et nationalistes mais aussi 3 ans de guerre de culture, de classes, de genres. Ce n’est pas un simple combat entre la gauche et la droite, idée d’ailleurs réductrice de cette guerre, mais c’est une guerre totale.

        Ainsi, il est légitime de se demander en quoi cette guerre peut être considérée comme totale ? De quelles manières les femmes espagnoles sont intervenues dans cette guerre civile ?

Pour cela, dans une première partie, nous nous rendrons compte que la guerre d’Espagne est dans un premier temps une guerre de terrain, très vite remplacée à une guerre de l’arrière. Dans une seconde partie, nous nous focaliserons à l’organisation des femmes de gauche, gauche qui est elle-même divisée. Puis dans une troisième partie, nous nous rendrons compte que les femmes ne défendent pas toutes les mêmes causes.

1. « Los hombres al frente, las mujeres a la retaguardia”

La femme espagnole voit, en cette révolution, un moyen de combattre auprès des hommes. Le terme de guerre « civile » est donc très important, en effet c’est une guerre de la population, autrement dit, des hommes mais aussi des femmes.

1. Une participation nouvelle à la guerre…

Les femmes espagnoles luttent depuis de nombreuses années pour leurs droits et une émancipation sur les hommes. La femme espagnole de l’époque est vue comme la femme française de l’époque, une mère et une femme au foyer. En Espagne, il leur est possible de faire des études si et seulement si elles ne travaillent pas par la suite. Le mariage permet d’assurer une vie relativement correcte financièrement aux femmes de classes moyennes mais pour les pour celles qui n’en a pas eu la possibilité, la prostitution devient leur fonction, devenant des femmes entretenues.

Pendant la guerre d’Espagne, les hiérarchies sociales n’existent plus, les femmes se retrouvent sans hommes et doivent s’occuper de leur famille tout en s’occupant des champs pour celles vivants à la campagne, les but étant de nourrir sa famille. Il est important d’ajouter que les combats qui détruisent les villes et villages amènent à la perte de foyer pour de nombreuses familles.

Ces femmes, à la fois épouses, mères, victimes deviennent des combattantes, des guerrières, défiant la société pour se confronter à la violence.

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