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Le patrimmoine

Compte Rendu : Le patrimmoine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Avril 2013  •  2 126 Mots (9 Pages)  •  583 Vues

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Thème 1 histoire - Le rapport des sociétés à leur passé L'intérêt des sociétés pour leur passé s'est renforcé à partir du XIXe siècle, époque à laquelle l'industrialisation a accéléré les mutations des sociétés. Cet intérêt s'est encore accru au cours des dernières décennies, en lien notamment avec le processus de mondialisation culturelle qui conduit à la valorisation par les sociétés de leur passé comme vecteur de leur identité. Il existe plusieurs types de rapports au passé. L'histoire est une science qui permet aux sociétés de comprendre leur passé. La démarche de l'historien, fondée sur une méthode rigoureuse et critique d'exploitation des sources, est déterminée par le souci d'objectivité et de vérité, même si les résultats auxquels l'historien aboutit peuvent ensuite être remis en cause par la découverte d'autres sources ou par la réflexion d'autres historiens. Mais les sociétés entretiennent d'autres rapports avec leur passé : elles font le choix d'en conserver des traces, le patrimoine, et des souvenirs, la mémoire. Contrairement à l'histoire, les mémoires et le patrimoine relèvent de la subjectivité, c'est-à-dire de leur détermination par les sujets qui les conçoivent (choix des vestiges considérés comme patrimoniaux, mémoire sélective et évolutive de certains évènements). L'étude de ces choix patrimoniaux ou mémoriels constitue en elle-même un champ d'étude historique, visant à comprendre comment les sociétés considèrent leur passé. Chapitre 1 – Le patrimoine : lecture historique. Etude du cas de Jérusalem Le patrimoine est une trace de son histoire qu'une société décide de préserver et de transmettre. Si cette notion fait d'abord référence à des bâtiments anciens, elle s'étend au XXe siècle, pour englober aujourd'hui des paysages, des fêtes, des objets… Les villes concentrent les principaux vestiges, et la richesse du patrimoine de certaines d'entre elles leur vaut une reconnaissance internationale. C'est le cas notamment de Jérusalem (carte Israël, plan Jérusalem), dont la vieille ville délimitée par des murailles du XVIe siècle est inscrite depuis 1981 au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, créée en 1945). En quoi le patrimoine de la vieille ville de Jérusalem est-il exceptionnel et quels enjeux représente-t-il ? Jérusalem abrite des bâtiments symboliques des trois grandes religions monothéistes. Depuis le Moyen-Age, ce patrimoine fait l'objet de rivalités et constitue l'un des enjeux du conflit israélo-palestinien actuel. I) Jérusalem, ville trois fois sainte Jérusalem est une ville sainte pour les juifs, les chrétiens et les musulmans. 1) Ville sainte du judaïsme Vers 1200 av. JC, les Hébreux s'installent en Palestine et vers 1000 av. JC le roi David conquiert Jérusalem et en fait la capitale du royaume d'Israël. Selon la Bible, son fils Salomon y construit le Temple qui s'impose comme le seul lieu saint des Hébreux, qui y viennent en pèlerinage lors des grandes fêtes. Il abrite en effet l'Arche d'alliance qui contient les tables de la Loi (Dix Commandements donnés par Yahvé à Moïse), signe de l'alliance entre Yahvé et les Juifs. Ce temple, détruit lors d'une invasion babylonienne en 587 av. JC, est reconstruit au cours du VIe siècle av. JC, et de nouveau au Ier siècle av. JC par le roi Hérode, alors que la Palestine est passée sous domination romaine (reconstitution Temple). Le Temple est définitivement détruit par les Romains en 70 ap. JC suite à une révolte des Juifs. Depuis, il ne subsiste de ce temple qu'un seul vestige, un morceau de son mur d'enceinte, le « mur occidental » ou « mur des Lamentations », qui constitue un patrimoine sacré et le principal lieu de pèlerinage pour les Juifs. La répression romaine accélère la diaspora des Juifs dans l'ensemble de l'empire romain. Et suite à une autre révolte au IIe siècle ap. JC, les autorités romaines expulsent les derniers Juifs de Jérusalem ; les temples païens (des religions polythéistes) se multiplient, avant qu'apparaissent des églises. 2) Ville sainte du christianisme Pour les chrétiens, Jérusalem, avec Bethléem et Nazareth, fait partie des lieux saints, c'est-à-dire des villes de Palestine où Jésus vécut et mourut. D'après les Evangiles, c'est à Jérusalem que se déroula la Passion (arrestation, jugement et crucifixion) et la résurrection de Jésus. A partir du IVe siècle, époque à laquelle le christianisme est toléré dans l'empire romain, les empereurs font construire des églises à Jérusalem, notamment celle du SaintSépulcre, construite en 326 par le premier empereur chrétien, Constantin, à l'emplacement supposé de la crucifixion et de la mise au tombeau du Christ. Lorsque le christianisme devient la religion officielle de l'empire romain à la fin du IVe siècle, les temples païens sont détruits et la construction d'églises se poursuit sous l'empire byzantin. Jérusalem devient dès le IVe siècle un des plus importants centres de pèlerinage chrétien. Mais en 638, Jérusalem est prise par les musulmans. 3) Ville sainte de l'islam A la fin du VIIe siècle, le calife Abd Al-Malik fait construire la mosquée Al Aqsa sur le mont du Temple (appelé « esplanade des Mosquées » par les musulmans), à l'endroit même où s'élevait le temple juif détruit en 70 (photo esplanade). Pour les musulmans, Jérusalem est, avec Médine et La Mecque, une ville sainte de l'islam. En effet, selon le Coran, c'est à Jérusalem que s'est déroulé le voyage nocturne du prophète Mahomet, qui se serait élevé dans les cieux pour y entendre la parole d'Allah. A proximité de la mosquée, sur le rocher où se serait tenu Mahomet, est érigé en 691 le Dôme du Rocher, monument commémoratif de cet épisode (photo). Conformément à la tradition musulmane, les synagogues, devenues les lieux de culte des juifs depuis la destruction du temple, et les églises, sont tolérées dans la ville, jusqu'à l'interdiction prononcée en 1009 par le calife Al-Hakim. La destruction des églises qu'il ordonne est une des causes de la première croisade. II) Un patrimoine source de tensions Depuis le Moyen-Age, en effet, Jérusalem est devenue un enjeu pour les trois groupes religieux qui se disputent son patrimoine. 1) Jérusalem, enjeu des croisades La destruction du Saint-Sépulcre en 1009 provoque une grande émotion en Occident, renforcée en 1078 par l'interdiction faite aux pèlerins chrétiens d'accéder à Jérusalem. Le pape Urbain II lance en 1095 le premier appel

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