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Le mouvement souverainiste québécois a-t-il perdu de l'influence?

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Par   •  25 Janvier 2018  •  Dissertation  •  3 543 Mots (15 Pages)  •  566 Vues

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Histoire du Québec
330-4A3-JR gr :201
Chloé LAURIN

Travail de session
Le mouvement souverainiste a-t-il perdu de l’influence ?

Travail remis à
Tristan DÉCARIE

Département des sciences humaines
Centre collégial de Mont-Laurier
21 avril 2017


Introduction

Le mouvement souverainiste du Québec est un mouvement politique qui prône l’indépendance de la province en tant qu’État à part entière. Ce mouvement est évidemment basé sur le nationalisme, qui représente la volonté pour chaque peuple d’obtenir la reconnaissance en tant qu’État-nation. Le nationalisme québécois, autrefois nommé nationalisme canadien-français, met beaucoup en valeur l’importance de la culture québécoise et de la langue française sur le territoire du Québec. Cette importance est présentée comme un droit que le peuple québécois se doit de conserver et est souvent considérée menacée au sein de la Confédération. Les souverainistes sont donc d’avis que l’accession du Québec à la souveraineté est le seul moyen de réellement promouvoir et prioriser son développement économique, social et culturel. Bien qu’il ait souvent changé de nom au cours de son histoire, le mouvement souverainiste du Québec est présent depuis longtemps. On peut par exemple penser aux rébellions de 1837-1838 des Patriotes, à la Révolution tranquille et bien sûr aux référendums de 1980 et de 1995. Cependant, depuis le dernier référendum, on entend de moins en moins parler de souveraineté au Québec et la possibilité d’y accéder semble de moins en moins probable. En effet, les sondages démontrent que l’opinion publique semble y être défavorable et il y a toujours un flou autour de la question : en quoi consisterait vraiment la souveraineté du Québec? On entend souvent parler de séparation, d’indépendance, de coalition et de souveraineté-association, mais il n’est jamais expliqué en quoi ces termes diffèrent et ce qu’ils prônent réellement. Aussi, la difficulté du Parti québécois à remporter les élections provinciales depuis quelques années montre bien la réticence des Québécois envers la cause indépendantiste.

Considérant ces faits, il m’apparait juste de me questionner sur l’avenir du mouvement souverainiste québécois. Actuellement, peut-on affirmer qu’il est en hausse, plutôt stable, en baisse ou en déclin? Pour répondre à cette question, il ne faut pas seulement se fier sur nos données et notre contexte actuels, mais bien se pencher vers l’historique du passé pour pouvoir déterminer si le mouvement souverainiste est toujours d’actualité au sein de la société québécoise. Il sera donc primordial d’aborder le concept d’opinion publique ainsi que le rôle que le contexte social y joue, l’impact de l’arrivée des nouveaux arrivants qui est en augmentation dans la province et également l’importance de l’avenir dans la perception du mouvement souverainiste.

En prenant en compte tous les éléments mentionnés plus haut, je considère que le mouvement souverainiste est effectivement en baisse actuellement et cela depuis plusieurs années. Je crois que l’incertitude que la souveraineté apporte, non seulement avec son concept qui n’est pas détaillé précisément, mais aussi par rapport aux minorités ethniques et linguistiques, a comme effet d’enlever le désir de changement dans la population, ce qui ne contribue pas à la popularité du mouvement. Je pense aussi que l’absence de projet collectif et d’idéal commun parmi le peuple québécois et plus particulièrement la proportion francophone dans la population n’aide en rien la situation.

L’opinion publique et le contexte social

Tout d’abord, il est certain que l’opinion publique a une grande influence sur un mouvement ou un Parti politique ainsi que sur un politicien. Celle-ci se forme notamment à l’aide des médias, qui projettent sans cesse des informations à la population. On assiste alors à la création d’une ou de plusieurs opinions dans la tête d’une personne. L’opinion publique se forme donc et elle influence à son tour le monde politique à travers les discours et les programmes des Partis ainsi que des gens qui les dirigent[1]. Le problème avec l’opinion publique liée à la souveraineté du Québec réside dans le fait que plusieurs propositions la concernant ont été proposées. Bien que certaines se ressemblaient sensiblement, d’autres ont été plutôt vagues et ne promouvaient pas les mêmes intérêts et objectifs. En effet, comme je l’ai mentionné plus haut, les termes séparation, souveraineté, indépendance et souveraineté-association sont tous utilisés pour définir le mouvement souverainiste et ils prennent une signification différente pour chaque personne. [pic 1]

En allant dans ce sens, le politologue John Zaller et son étude portant sur l’opinion publique démontrent clairement que les gens ne se restreignent pas à une seule « opinion à l’égard d’un enjeu ou d’une idée, mais plusieurs considérations qui peuvent parfois même être contradictoires[2] ». On peut donc remettre en question l’efficacité des sondages effectués auprès de la population ainsi que le taux d’appui à la souveraineté qui est déclaré dans les médias. Cependant, cela demeure tout de même le meilleur outil jusqu’à preuve du contraire de mesure de l’opinion publique. Ainsi, selon un sondage CROP pour la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires, moins d’un Québécois sur cinq croit que le projet de souveraineté est crédible[3]. Les statistiques parlent encore plus pour le groupe des 18 à 34 ans. En effet, selon ce même sondage, plus de 7 électeurs sur 10 dans cette tranche d’âge refuseraient que le Québec devienne souverain. Cette donnée est un vrai contraste avec la situation durant le référendum de 1995. En effet, selon Gilles Gagné et Simon Langlois, professeurs de sociologie à l’Université Laval, il est intéressant de constater que le groupe qui avait porté le projet souverainiste en 1995 est le même groupe dans lequel la conviction indépendantiste a diminué à travers les années[4]. Par exemple, selon un sondage de la firme Léger et Léger effectué en octobre 1995, il y avait 45% de Oui fermes, puis 42% en 1999 et 41% en 2000, soit moins d’un an plus tard. Le groupe d’électeurs chez qui on a observé cette diminution était composé de la classe moyenne francophone active âgée de moins de 55 ans, donc les étudiants et personnes actives sur le marché du travail. On voit alors le contraste : en 1995, ce groupe représentait plus de 45% des électeurs et avait voté oui à 71,3%, « fournissant au camp souverainiste un peu plus des deux tiers de tous ses appuis ». Or, quelques années plus tard, c’est ce même groupe qui délaisse le projet de souveraineté et qui influence la baisse du taux d’appui au mouvement[5]. Les professeurs de l’Université Laval démontrent donc que ce sont les travailleurs et les étudiants qui se sont démobilisés face à la souveraineté et qui ont contribué à sa baisse de popularité. Pour poursuivre, il faut se pencher sur le rôle qu’a le contexte social dans l’appui à un mouvement aussi audacieux que la souveraineté pour comprendre pourquoi elle semble être délaissée. Tout d’abord, selon une étude du politologue Matthew Mendelsohn portant sur l’appui à la souveraineté du Québec, on peut expliquer cette variation du taux de popularité avec l’approche sociopsychologique. En effet, les gens auraient plus tendance à supporter le mouvement lorsqu’ils se sentiraient en position d’infériorité par rapport à un autre groupe[6]. Ici, il s’agirait des franco-québécois par rapport à la majorité canadienne-anglaise, un peu comme on l’a observé lors des rébellions de 1837-1838. Lorsque le sentiment d’infériorisation augmente, la population est plus engagée envers la protection de la langue française et de la culture québécoise puisqu’elle sent que celles-ci sont menacées, ce qui favorise le nationalisme québécois et du fait, l’appui à la souveraineté[7]. [pic 2]

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