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La conquête de l'Inde sous Bâbur et Humayun

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Par   •  25 Janvier 2014  •  Analyse sectorielle  •  3 227 Mots (13 Pages)  •  678 Vues

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La conquête de l'Inde sous Bâbur et Humayun[modifier | modifier le code]

L'histoire des grands Moghols commence à Samarcande, avec la dynastie timouride. En effet, le premier souverain de cette dynastie, Bâbur, est un turc chaghatay, fils d'un prince timouride de la Ferghana. S'affirmant descendant direct de Timur par son père, et de Gengis Khan par sa mère, il accède au pouvoir à onze ans, en 1483, mais finit par être chassé de sa province natale alors qu'il tente de conquérir la ville de Samarcande. Il se fixe à Kaboul après la mort du roi de la ville en 1504 et peu après, à l'occasion du décès du souverain de Herat, il prend le titre de Padshah, ce qui signifie à peu près « souverain universel ». Il se trouve en effet être le plus puissant prince timouride existant, mais la prise d'importance des Ouzbeks le tourmente.

Dès 1512, Bâbur tourne ses regards vers l'Inde. Assurant ses arrières par la prise de Kandahar, il parvient, en utilisant l'artillerie, élément inconnu des Indiens, à vaincre ceux-ci lors de deux grandes batailles : celle de Panipat en 1526 sur les Lôdis et celle de Kânwâ, en 1527 sur les Rajputs. S'installant l'année suivante à Agra, il y constitue une cour brillante, mais décède en 1530, à l'âge de 47 ans. Il lègue à son fils aîné Humayun un pouvoir encore fragile, un trésor des plus réduits et déjà, des problèmes de drogue et d'alcoolisme qui mineront tous les souverains de la dynastie.

Personnage assez indécis, quoique expérimenté dans l'art de la guerre, Humayun subit les attaques de ses deux frères et finit par être chassé par l'afghan Shîr Shâh. Réfugié à la cour safavide de Shah Tahmasp, Humayun parvient finalement à reprendre Delhi en 1555 grâce au soutien militaire et financier de celui-ci. Sa victoire sera de courte durée, puisqu'il meurt accidentellement en 1556.

Le règne d'Akbar : l'apogée des grands moghols[modifier | modifier le code]

Akbar enfant vers 1557

Son fils, Akbar, a alors quatorze ans. Grâce à l'aide de son tuteur, Bairam Khân, qui occupe le poste de régent au début de son règne, il parvient à mener une politique florissante, reconquérant peu à peu le royaume de Babûr et en repoussant les limites. En 1563, il prend la ville de Chitor, puis se dirige vers le Gujarat, qu'il annexe en 1573. En 1575, c'est au tour du Bengale et du Bihar d'être rattachés à l'empire, puis en 1586, le Cachemire vient grossir les possessions mogholes.

Le demi-siècle durant lequel règne Akbar est des plus prospères. Quoiqu'illettré et doué de capacités physiques hors du commun, Akbar s'intéresse beaucoup aux livres et aux études. Ses chroniques officielles, rédigées par Abul al-Fazl ibn Mubarak, mais aussi celles plus secrètes de Badami nous racontent précisément le déroulement de son règne. Il fait aussi compiler des Mémoires par des personnes ayant connu Babur et Humayun.

Les religions constituent en particulier un sujet qui le passionne, et Akbar n'hésite pas à faire venir à sa cour théologiens sunnites, chiites, mais aussi hindouistes, bouddhistes et chrétiens pour discuter. Il mène ainsi une politique de melting pot, intégrant des rajputs à sa cour. Grand administrateur, il encourage l'agriculture et le commerce, en supprimant des taxes et notamment celle qui pèse normalement sur les non-musulmans, la jizya. Son goût pour la chasse n'est pas innocent. Ces grandes battues, qui peuvent parfois durer un mois, lui permettent de pacifier le pays sans coup férir, en faisant simplement montre de la puissance de ses armées.

Lorsqu'en 1605 son fils Jahangir prend le pouvoir, après cinq années de rébellions, il hérite d'un empire pacifié et prospère.

Après Akbar : la poursuite de sa politique[modifier | modifier le code]

Shah Jahân à la chasse, 1707-1712, collections royales de Windsor

Malgré quelques guerres à ses débuts, Jahangir n'éprouve pas de grandes difficultés à régner. Le plus artiste des grands moghols est efficacement secondé par trois personnages, auxquels il abandonne véritablement le pouvoir : son fils, Khurram, futur Shah Jahan, I'timad al-Dawla, un persan, et sa fille, Nûr Jahân, qui possède le titre de dame d'honneur auprès de la veuve d'Akbar et deviendra la dix-huitième épouse de Jahangir. Poétesse et artiste, cette femme ambitieuse jouera un rôle déterminant dans la politique (elle fera même frapper des monnaies à son nom) comme dans l'architecture et les arts. Son frère, Asaf Khan, sera aussi un acteur important.

Cependant, une opposition naît entre Shah Jahan et Nûr Jahân, poussant le fils de Jahangir à la rébellion. Les dernières années du règne après la mort d'I'timad al-Dawla en 1621 jusqu'à celle de Jahangir en 1627 sont assez chaotiques. Nûr Jahân et son frère sont évincés en 1625 par le général Mahabat Khan, qui permet à Shah Jahan de prendre les rênes du pouvoir en 1628.

Le règne de Shah Jahan peut parfois faire penser à celui de Louis XIV en France, comme lui très formaliste, avec une étiquette et une cour rigides. Comme lui aussi, Shah Jahan patronne un vaste programme architectural, et favorise la symétrie et la grandeur. Quoiqu'aux trois-quarts hindu, il retourne à un sunnisme exigeant, ce qui donnera lieu aux premiers mouvements anti-hindus et anti-chrétiens de l'empire moghol. Bien qu'à la cour, l'administration et l'armée restent à majorité non-musulmane, les positions religieuses se durcissent, et ne cesseront plus de poser problème.

Amateur de poésie et de musique, Shah Jahan poursuit la politique antérieure, et parvient à conserver un gouvernement stable, avec l'aide de Dara Shikoh, son fils et conseiller. Le grand projet de l'empereur était d'unifier Asie centrale et Inde en un empire Sunnite, ce qu'il ne parvient pas à réaliser. En 1646, malade, il se retire à Agra (plus ou moins forcé) avec sa fille Jahanara, laissant les rênes à Dara Shikoh, et ainsi libre cours à une guerre fratricide pour le pouvoir.

Awrangzeb et le déclin des moghols[modifier | modifier le code]

C'est finalement Awrangzeb, un autre fils de Shah Jahan, qui parvint à prendre le pouvoir, pour un règne de près de cinquante ans (1659 - 1707). Puritain, obsédé par la loi religieuse, Awrangzeb remet en vigueur les taxes discriminatoires envers les dhimmis, les non-musulmans,

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