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L'allemagne nazie

Commentaire de texte : L'allemagne nazie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  4 641 Mots (19 Pages)  •  1 229 Vues

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Dos Santos                                Corpus de textes sur l’Allemagne nazie
Enzo

En 1919, en Allemagne, apparaît le parti politique NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands). Le nazisme est l’idéologie totalitaire émanant de ce parti. Les documents du corpus traitent de cette idéologie nazie. Elaboré par Adolf Hitler, (1889-1945), et exposé dans son livre, à la fois autobiographique et idéologique,  Mein Kampf en 1925, le nazisme est fondé sur le principe de la supériorité de la « race aryenne », sur la conquête d’un « espace vital » pour l’Allemagne et sur l’extermination de « races » et de peuples considérés comme « inférieurs ». Les textes présents ici furent tous écrit vers 1933, après l’arrivée au pouvoir d’Hitler et l’instauration du nazisme à partir du 30 janvier 1933, lorsqu’Hitler est nommé chancelier. Il s’agit d’une dictature politique totalitaire et expansionniste, connu sous le nom de Troisième Reich, s’inspirant du fascisme italien. Puissamment relayé par des instruments de propagande, cette idéologie exalte le nationalisme allemand (ou pangermanisme), le groupe au détriment de l’individu et le culte fanatique du « führer », chef charismatique qu’est Adolf Hitler. Néanmoins, les textes du corpus s’attardent plutôt sur les caractères religieux, mystiques, pieux de l’idéologie nazie par le biais de propagande. Il y a alors une dictée dans une école communale en mars 1934, texte tiré d’Un art de l’éternité- L’image et le temps du national socialisme  par Eric Michaud, publié en 1996. Ou encore un discours récité lors de la célébration des morts sur la Feldherrnhalle, le 9 novembre, probablement 1933, celui-ci, est extrait de Der Braune Kult par Hambourg, Rutten, et Loening publié en 1962. Enfin, nous avons, un exemple du déroulement d’une cérémonie du solstice d’été provenant de La quête de la race – une anthropologie du nazisme, publié en 1995 et écrit par Edouard Conte et Cornelia Essner. Le nazisme prétend être une idéologie totalitaire, cherchant à dominer et à contrôler tous les aspects de la vie des citoyens, embrigadés dès l'enfance dans toutes sortes d'associations maîtrisées par le Parti, qu'ils étaient destinés à servir : Jeunesses hitlériennes, Association des jeunes filles allemandes, Association des femmes allemandes par exemple. Le régime nazi est proche du fascisme, duquel il a pris le caractère démonstratif que celui-ci a initié, assurant le culte du chef et le respect de la doctrine du Parti par l'usage systématique de mises en scène théâtrales, et aussi de la violence. Quant au religieux, on peut parler d’un mysticisme nazi. Ce courant quasi-religieux consiste en fait en la combinaison du pangermanisme et racisme allemand ainsi qu’une philosophie de l'histoire qui est un messianisme sécularisé. Le nazisme ne se veut pas seulement une idéologie politique, mais aussi une vision globale du monde. Ses racines plongent en effet pour une bonne part sur un ensemble de mythes raciaux développés à la fin du XIXe siècle et au début XXe siècle. Il permettra à Adolf Hitler d'attribuer une signification religieuse, celle d'un médiateur, d'un prophète ou d'un messie, à sa personnalité et à sa doctrine bien qu’il soit néo-païen et antichrétien.         
Ainsi, comment le mysticisme, la religiosité et le pangermanisme s’affirment-ils dans le régime nazi ? Hitler a donné beaucoup d’importance au culte de la personnalité, puis, on peut s’avancer sur le fait que le nazisme soit une religion séculière. Enfin, il y a un mysticisme et un nationalisme influent.

Dès son accession au pouvoir, et même dès le putsch de la Brasserie, Hitler met en place son culte de la personnalité. Il exige un serment de fidélité à sa propre personne. Ainsi se met en place une communauté charismatique centrée sur un homme, Hitler, dont la présence neutralise la rivalité entre disciples. L’ambition totalitaire du régime et la primauté du Führer sont symbolisées par la nouvelle devise du régime : Ein Volk, ein Reich, ein Führer - « un peuple, un empire, un chef », dans laquelle le titre de Hitler prend de façon idolâtre la place de Dieu dans l’ancienne devise du Deuxième Reich : Ein Volk, ein Reich, ein Gott (« Un peuple, un empire, un dieu »). C’est pourquoi j’ai opté, pour commencer mon raisonnement sur le culte du führer, par l’idée d’une comparaison, d’une assimilation à Dieu, à Jésus.

En effet, cette assimilation, cette comparaison à Jésus est très distinctive dans le premier document, proposant une dictée dans une école communale. En fait, l’intégralité du texte est une assimilation à Jésus. Mais soyons plus précis. « Jésus et Hitler furent persécutés » (l.3-4) : Par le terme « persécutés », Hitler est placé sous le statut de martyr, tout comme Jésus l’aurait été. Il aurait pris la place de Jésus, car celui-ci s’étant fait crucifié (« tandis que Jésus a été crucifié » l.4-5), Hitler aurait été élevé au poste de chancelier (« Hitler a été promu chancelier » l.5-6). La crucifixion de Jésus étant mentionnée, un renforcement de l’idée de chef divin est alors mis en avant. Cette assimilation se caractérise également par les notions de « disciples de Jésus » (l.6)  correspondant aux 12 apôtres choisis par Jésus lui-même et de « seize camarades » (l.8) correspondant à seize des partisans d’Hitler. Ce sont les seize qui furent tués lors du putsch de la brasserie, putsch manqué de Munich le 9 novembre 1923 où Hitler lui-même fut blessé. D’où : « les seizes camarades sont tombés pour le führer ». Ils seront promus ensuite par Hitler comme « martyrs du nazisme ». Par ce biais, une assimilation est faite entre les apôtres de Jésus et les partisans d’Hitler qui lui été dévoués. On peut voir ici qu’Hitler est considéré comme aussi important que Jésus. Hitler est positionné comme un personnage sacré, en parallèle à Jésus puisque « Jésus construisait pour le Ciel » (l.12) et « Hitler pour la Terre Allemande ». (l.13). La montée au pouvoir d’Hitler était son destin, tout comme celui de Jésus pour prêcher la religion chrétienne. Julius Streicher, éditeur antisémite allemand et participant au putsch de Munich aurait dit : « Le christ et Hitler ne supportent la comparaison que sur un ou deux points exceptionnels, car Hitler est trop grand pour être comparé à quelqu’un d’aussi insignifiant ».        
Dans le document 2, cette comparaison à Dieu est encore une fois perceptible. « Le Führer se dresse tout là-haut » (l.25). Comme Dieu au-dessus des cieux, Hitler est au-dessus de son peuple. Il est placé comme étant au point le plus haut, pouvant alors atteindre le ciel comme un personnage sacré. « Le Führer lève sa main pour un salut éternel » (l.26). Une fois de plus, par le biais du salut hitlérien, caractérisé de « salut éternel », Hitler est comparé à Dieu. Il lève sa main au-dessus de son peuple comme pour le bénir, comme pour montrer qu’il est le chef divin au-dessus du monde allemand, au même titre que Dieu est au-dessus du monde qu’il a créé. Plusieurs termes désignant l’ascension permettent de comprendre cette assimilation à Dieu : « Quand notre führer gravit ces degrés » (l.20) ; « sa montée est une prière » (l.28) ; « Il monte » (l.29).  Dieu est tout en haut, alors Hitler doit aussi être le plus haut possible. Hans Frank, ministre de la Justice du Troisième Reich aurait dit « Hitler est seul. Tout comme l’est Dieu. Hitler est comme Dieu ». A la ligne 35, il est mentionné, « de cette homme unique ». Là encore, Hitler est considéré comme unique, donc à la place de Dieu, il le remplace entièrement, puisque s’il est unique, personne d’autre que lui ne peut l’être. Enfin, dans le document 3, une citation résume parfaitement cette assimilation à Dieu, au Créateur : « la force créatrice de notre Führer » (l.88-89). Ce serait lui qui aurait créé ce qu’est l’Allemagne à ce moment-là.

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