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Histoire du célibat selon De Calboli

Commentaire de texte : Histoire du célibat selon De Calboli. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mai 2017  •  Commentaire de texte  •  4 483 Mots (18 Pages)  •  526 Vues

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Analyse de document séance 7 : La lutte contre le célibat dans le passé et aujourd’hui

Le texte présenté nous provient de l’italien Fulcieri Paulucci de Calboli. Ce militaire de la Grande Guerre, fils de diplomate et diplômé en droit à l’université de Gênes en 1910, s’est fortement impliqué dans la résistance patriotique du nord de l’Italie suite à la lourde défaite des armées italiennes face à l’alliance austro-allemande à Caporetto en 1917. Il milite alors dans le courant nationaliste qui connaît une grande expansion en Europe au début du XXe siècle. Cette lutte sera intense mais de courte durée, car il meurt prématurément des suites de ses blessures de guerre en 1919 à l’âge de 26 ans.                                                                C’est donc dans une publication posthume, en 1927, que paraît le document à étudier, dans un ouvrage nommé “La lutte contre le célibat dans le passé et aujourd’hui”. Dans cet extrait, l’auteur présente le célibat comme un danger pour la nation, et développe un argumentaire parfois surprenant, en se basant sur une conception raciale, réactionnaire et anti-libérale de la société italienne.                                                                                                                                       On ne s’étonnera donc pas de voir que la préface de cette édition est signée par un certain Benito Mussolini, portant alors le flambeau de son nouveau mouvement fasciste, celui-ci s’appuyant largement sur le populisme, la nationalisme et le totalitarisme, en opposition frontale avec les démocraties libérales européennes de ce début de XXe siècle.

Analyse linéaire :

(Lignes 1-7) Dans ce premier paragraphe, l’auteur démonte toute justification que l’on  pourrait apporter au célibat, en commençant par attaquer un des principes qui deviendra récurrent dans son argumentaire au fil du texte : La liberté individuelle. En effet, selon ce principe, tout un chacun peut décider lui-même de ses actes et de la tournure que prend sa vie, ici : construire une famille ou rester célibataire. Pour Fulcieri Paulucci de Calboli (FPdC), ce raisonnement est abstrait, et la seule et unique justification qu’on pourrait éventuellement apporter au célibat est le vœu de chasteté, c’est à dire l’engagement religieux, qui implique le dévouement à la religion et ainsi l’absence supposée de toute relation amoureuse.                                                                                                                                       On peut observer ici le fort clivage entre les mentalités de l’époque, en opposant le système libéral d’un côté, boosté par l’essor du capitalisme et l’idéal des libertés individuelles et dont le pilier institutionnel est l’Etat de droit; et d’un autre côté la thèse défendue par l’auteur, celle d’un Etat fort (pourquoi pas autoritaire), d’un strict contrôle des mœurs appuyé par l’influence de la religion catholique, en faveur d’un idéal d’une nation supérieure.                           En effet, FPdc conclut le paragraphe en énonçant l’idée d’une redevance envers les générations antérieures, qui auraient acquis quelques prestiges « au prix de sacrifices et de sang » (l.7), redevance qui s’exprimerait à travers la conception d’une descendance pour perpétuer ce peuple glorieux.

(Lignes 8-11) Dans ce paragraphe l’auteur développe cette idée d’héritage à assumer et à prolonger, en insistant sur le fait de ne pas profiter des acquis des anciens, mais bien plutôt d’œuvrer à leur grandeur. Il utilise la métaphore de la lumière qui « illumine » le peuple (l.8), et fait référence à Horace, un poète antique romain.                                                                                       On peut ici clairement reconnaître les bases de ce que sera le mouvement fasciste, avec l’idée d’un peuple élu, pur, descendant directement de l’élite antique qu’était le peuple romain, d’où la référence à ce poète. Pour FPdC, chacun doit donc contribuer à la grandeur de cette civilisation, et surtout la rendre plus grande, plus forte : Procréer.

(Lignes 12-16) L’auteur italien va encore plus loin : Il définit le célibat comme « un délit contre la société » (l.14) et le compare à l’avortement, à l’infanticide ou encore au suicide.                            En se basant sur la Scolastique, enseignement dispensé dans les universités au Moyen-âge mêlant des principes philosophiques aux dogmes de la religion chrétienne, il part du postulat que le suicide, comme l’avortement ou l’infanticide, est un refus de « la mission de la vie » (l.12), soit un refus de ce qui selon l’auteur doit être à la base de toute existence : chercher à faire grandir son peuple. Ainsi, comme les célibataires ne procréent pas, ils sont mis dans le même panier des délits contre la société.                                                                                                             Cette vision réactionnaire défiant toute logique montre bien l’étroitesse des carcans religieux et philosophiques dépassés sur lesquels se base FPdC pour bâtir son raisonnement.                                 C’est comme si aujourd’hui les gens se basaient encore sur ces principes moyenâgeux  pour manifester pour le droit à la vie des embryons, en dénigrant les femmes qui auraient besoin d’avorter pour des raisons éthiques ou médicales : impensable.

(Lignes 17-19) Le militaire italien se focalise sur une zone de peuplement selon lui plus exposée à cette tendance de « célibat non-repenti » (l.18), soit le célibat impur, au contraire du célibat de chasteté : les villes. Cette psychose autour des villes est témoin d’une époque, ou les forces conservatrices se basant sur un système traditionnel et rural, craignent les populations citadines où, révolution industrielle oblige, naissent les contestations ouvrières, et apparaissent des mouvements de pensées progressistes, libérales, voir libertines. Cette phobie de la ville n’est pas présente seulement en Italie, mais aussi en Espagne, où Franco, une dizaine d’année après la publication de l’ouvrage de FPdC, fera de la ruralisation un point d’orgue de son système.

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