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Les invasions barbares

Fiche de lecture : Les invasions barbares. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Novembre 2020  •  Fiche de lecture  •  1 870 Mots (8 Pages)  •  674 Vues

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FICHE DE LECTURE

THEME GENERAL : LES INVASIONS BARBARES

DOSSIER : ANTIQUITE TARDIVE ET HAUT MOYEN AGE

OUVRAGE

LEMAITRE Philippe, RICHE Pierre, Les invasions barbares, Paris, PUF, Que sais-je ? n° 556, 1953 ( 200310), 127 pages

Mots clés :  barbares, invasions, Occident romain/Occident barbare, l’Eglise et les barbares

Les auteurs

Philippe Le Maître : agrégé d’histoire, a fait une étude sur le corpus carolingien du Mans, présentée à  l’Université Paris X Nanterre en 1980

Pierre Riché (1921-2019) : historien médiéviste était spécialisé dans le haut Moyen âge et la période de l’an mil ; professeur à l’Université Paris X Nanterre ses centres d’intérêt étaient l’éducation et la culture : sa thèse de doctorat es lettres soutenue en 1962 a pour titre Education et culture dans l’Occident barbare, la période carolingienne (Les Carolingiens . Une famille qui fit l’Europe paraît en 1983 et connaît depuis de multiples rééditions) et la période de l’an mil.

Le type d’histoire pratiquée est un histoire globale, à la fois événementielle, sociale religieuse et culturelle, ceci dans le cadre d’un renouveau des études sur les invasions barbares ainsi que leur perception par les contemporains et la relation qui existe entre Romains, barbares et la fin du monde antique. Les sources utilisées par les auteurs font appel autant à l’archéologie qu’aux textes de la période des invasions mais utilisés avec le recul nécessaire lié au fait que ces textes sont tous issus du monde romain qui est la “victime“ des invasions barbares.

Le plan de l’ouvrage est chronologique et traite successivement des barbares et Romains avant les grandes invasions, des grandes invasions, L’Occident après les invasions et enfin des relations établies entre l’Eglise et la barbares.

Le livre comporte deux types d’annexes : quatre cartes et une chronologie

La problématique générale est : Huns, Wisigoths, Vandales, Suèves, Burgondes, Ostrogoths, Lombards, Jutes, Angles, Saxons, Francs…sous le coup des invasions germaniques l’Empire romain d’Occident s’écroule au profit de la création de royaumes barbares. Qui étaient ces peuples ? Comment se sont opérés les grandes invasions et l’effondrement de Rome ? Quelle organisation pour les nouveaux royaumes barbares et comment le catholicisme s’y est-il imposé ? Bref, de l’Empire de Rome à celui de Charlemagne on a ici l’histoire d’une période de transition et de genèse de l’Occident entre Antiquité tardive et haut Moyen âge.

Synthèse

Les auteurs placent les invasions barbares au centre : les événements s’articulent autour et à partir d’elles, avant les invasions est dressé un bilan de l’Antiquité tardive tardive. Après les invasions on voit les conséquences de celles-ci sur la société occidentale et on peut constater qu’il y a le passage d’une époque à une autre, de l’Antiquité au haut Moyen âge.

Les invasions se découpent en trois temps distincts. Entre les années 370 et les années 420 on la période de la ruée des barbares dans l’Empire, avec des dates clés comme la défaite des Romains devant les barbares en 378 à Andrinople bataille où l’empereur Valens trouve la mort ou comme le premier sac de Rome par les barbares goths d’Alaric en 410. Puis entre les années 420 et les années 450 c’est l’écroulement de l’Empire romain sous le coup des barbares avec la date de 455 qui correspond au second sac de Rome par les barbares du chef vandale Genséric. Enfin entre les années 450 et 476 c’est la fin de l’Empire romain d’Occident qui se profile avec la date de 476 qui est celle de sa disparition définitive pour près de trois siècles jusqu’à sa renaissance le 25 décembre 800 au profit du Carolingien Charlemagne.

Avant les invasions, l’Empire est miné par toute une série d’éléments. Disparition d’une armée civique de citoyens qui avait fait la grandeur de Rome et la construction de son empire ; abandon des cités et donc des fonctions administratives par les catégories sociales supérieures qui se réfugient dans l’oisiveté dans leurs villae rurales, à la fois véritables sites forts et centres économiques, des villes qui se réduisent à des peaux de chagrin, révoltes sociales comme les bagaudes qui sont le fait de petits paysans ruinés ou réduits à une sorte de servage de la misère et qui terrorisent les campagnes gauloises. On assiste à une crise sociale qui entraîne un véritable désarroi  moral, des inégalités sociales de plus en plus marquées et à des difficultés économiques qui touchent particulièrement l’Empire en Occident. Cela provoque des fuites du monde profane pour trouver refuge dans le monde spirituel et singulièrement vers le tout récent monde monastique, ce que beaucoup trouvent scandaleux. Ainsi l’exemple du patricien Pontius Paulinus qui vers 393 quitte le monde pour se réfugier dans la vie monastique et qui deviendra saint Paulin de Nole. Enfin l’Empire se retrouve éclaté entre un Orient prospère, urbanisé, christianisé et où l’hellénisme reste une valeur culturelle forte et un Occident qui se ruralise, se barbarise et où le christianisme est surtout une réalité tangible dans les cités ; on assiste à une “provincialisation de l’Empire“ (p . 33) et les auteurs de citer l’historien Ferdinand Lot “l’Empire se meurt de maladies internes et non à cause des barbares“ (p. 28).

Les barbares sont un invention romaine. Les Romains définissent par cette appellation une société totalement différente, voire à l’opposé de la leur. En effet la société barbare est une société rurale sans Etat, organisée autour et à partir de peuplades, tribus, clans - les sippes- et la famille. Il s’agit d’une société guerrière et païenne. Pourtant Romains et barbares ont entre eux des relations importantes et anciennes, mais ces derniers représentent un danger permanent qui pèse sur l’Empire ; on a renoncé dès le I° siècle à les civiliser et les envahir, l’empereur Tibère au début de ce siècle a même abandonné les rives droites du Rhin. Cependant les invasions sont encore contenues aux III°-IV° siècles et des échanges tant économiques que culturels sont maintenus. Par exemple c’est au IV° siècle que le moine Ulfila s’attache à aller christianiser les Goths au-delà des frontières de l’Empire. De même Rome n’hésite pas à accueillir les barbares : par le biais d’un traité pacifique et librement consenti, le foedus, certains sont installés dans l’Empire aux frontières quitte à eux de les défendre. Ou alors ils sont intégrés à l’armée comme troupes auxiliaires. Toutefois on se refuse à les civiliser. Il y a d’ailleurs parmi les élites intellectuelles romaines, une prise de conscience que les deux civilisations s’opposent (p.37).

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