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Le Gallicanisme

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Par   •  21 Mars 2015  •  Cours  •  5 260 Mots (22 Pages)  •  886 Vues

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Le Gallicanisme : Les instructions du Parlement de Poitiers (1431) & La Pragmatique Sanction de Bourges selon Thomas Basin.

Nos deux sources sont de natures différentes, en effet, notre première source est un acte public, publié en 1431 ou 1430 en style Ancien, il s’agit des remontrances du parlement de Poitiers. La nature de ce premier document est aisément identifiée, dès le titre par le mot «instructions». Ces instructions sont exposées, article par article. Cette source provient d’une feuille de parchemin qui a servit de couverture à un registre utilisé pour l'inscription des cens et rentes perçus par le sous-doyen de Chartres. Il présente une succession de remontrances présentées au roi de France Charles VII par le Parlement siégeant à Poitiers. Ainsi cette précieuse source nous éclaire sur la Pragmatique Sanction de Bourges de 1438, puisqu’elle lui est antérieure de 7 années au moins.

Notre premier document que nous étudions est un prémices à notre second document, les deux textes sont complémentaires depuis cette découverte pour les Historiens.

Et notre seconde source est extrait de l'Histoire de Charles VII rédigé par Thomas Basin. Il s'agit de la Pragmatique Sanction de Bourges. Selon Noël Valois, une pragmatique sanction pourrait se définir comme un «règlement solennel fait par un gouvernement civil sur des matières ecclésiastiques conformément à une tradition ou à une délibération antérieure». Ainsi l’ordonnance de Charles VI du 6 octobre 1385 contre les abus de la cour de Rome est une pragmatique sanction. Celle que nous allons étudier aujourd’hui est la pragmatique Sanction de Bourges, ordonnée par Charles VII en 1438. Thomas Basin est reconnu comme étant l'un des meilleurs chroniqueurs du XVème. Après des études à l'université de Paris il entre dans les ordres et réside quelques années à Rome à la cour d'Eugène IV. Grand prélat nourrit de culture classique , il est en 1447 évêque-comte de Lisieux et il est conseiller du Roi Charles VII et s'occupe des affaires publiques notamment des mémoires pour la justification de Jeanne d'Arc. Ce qui nous intéresse le plus dans ses œuvres qu'il a rédigé c'est sans aucun conteste les 5 livres dédiés à la personne de Charles VII qu'il compose en 1471-1472. L'auteur était peu favorable à Charles VII mais son aversion pour Louis XI la conduit en un temps record à rédiger son œuvre de Charles VII pour exprimer sa rancœur envers Louis XI qui, selon Thomas Basin s'éloigne du bon gouvernement de son prédécesseur.

Maurice Jusselin n'est pas contemporain à notre premier texte, en effet c'est un chartiste du XIX-XXème siècle, paléographe et archiviste de département. Il est sorti de l'école des Chartes en 1902, nommée archiviste d'Eure-et-Loir en 1907.

Ces deux sources nous éclaire sur l'importance de l’Église de France est aussi de sa lutte perpétuelle pour s'émanciper du Saint-Siège. Cette lutte se fait sous le couvert du mouvement Gallican. Je vous propose dès lors une définition de ce mouvement, extraite du dictionnaire de la France Médiévale.

«Tendance à l'autonomie de l’Église de France par rapport à l'autorité pontificale. Le Gallicanisme se développe à partir du XIIIème siècle, à la fois dans une littérature théologique et canonique de légistes plus ou moins au service du roi de France et dans la pratique du gouvernement de l’Église. La recherche des moyens pour mettre fin au grand schisme d'occident 1378 et les prétentions des grands conciles du XVème siècle comme Constance et Bâle à établir dans l’Église un pouvoir rival à l'autorité papal voir supérieur à cette autorité.»

Afin de redresser le Royaume de France, Charles VII tend au développement du gallicanisme Cette volonté de rendre l’Eglise de France indépendante de Rome est particulièrement visible à travers la Pragmatique Sanction de Bourges de l’été 1438. Lors de cette assemblée réunissant le clergé, le roi ainsi que le parlement, Charles VII profite en quelques sortes de la faiblesse de la papauté afin de donner de nouvelles libertés à l’Église de France.

En quoi les deux textes inaugurent-ils une sorte d’affranchissement de l’église gallicane ? Pour répondre à cette question, nous verrons dans une première partie une chrétienté en crise, puis nous verrons la volonté du roi et de l’église française de s’émanciper du Saint-Siège et nous terminerons sur la Pragmatique Sanction de Bourges

I] Une chrétienté « en crise » :

1] Un contexte difficile : les instructions du Parlement de Poitiers

Notre 1er texte nous évoque le triste état dans lequel la France a était plongé durant les Guerres entre Plantagenet et Valois, soit les conflits entre le Royaume d'Angleterre et de France. Il s'agit du paragraphe qui couvre les L37-42 «Item, que par les voyes et manières dessusdictes et de chacune d’icelles, toute l’Eglise de France est tellement opprimée et chargée, les suppos d’icelle vexez et travaillez les églises et monastères destruiz et désers et après les longues guerre et tribulacions qui longuement ont esté en ce royaume ce peu de chevance qui estoit oudit royaume a esté et est par chacun jour traicté à ladicte Court de Rome par les moyens et manières dessusdictes,et tellement que toute la substance de la chose publique est alée en ladicte Court de Rome par les moyens dessusdits» En effet, Le clergé de France avait été réduit, pendant la guerre de Cent Ans, aux plus dures extrémités. Ses établissements étaient détruits aisément par manque de solidité et de protection car rarement fortifiés, avaient été partout saccagés voir complètement annihiler d'ou cette L39 «les églises et monastères destruiz et désers et après les longues guerres et tribulacions qui longuement ont esté en ce royaume. Le clergé régulier comme séculier étaient touchés par la guerre de Cent Ans. Les rentes foncières comme les dîmes étaient tombés à rien, ce qui entraînaient la ruine du curés de campagne, de bénéficier, de religieux n'avaient plus de quoi manger. Le clergé tenta en vains de relever ses églises, elle obtint notamment des dons de ses fidèles et par des procès elle tenta de reprendre possessions sur ses biens. Mais devant tant de destructions et de désastres l’Église de France se trouva impuissante, elle ne put recouvrir sa puissance matérielle dont elle jouissait avant le conflit avec l'Angleterre. Cette situation amena des comportements inacceptables

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