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La scolastique au XI et XIIIe

Dissertation : La scolastique au XI et XIIIe. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2016  •  Dissertation  •  4 519 Mots (19 Pages)  •  1 254 Vues

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La scolastique est communément définie par l’enseignement philosophique et théologique qui fut donné en Europe à partir du Xe siècle et jusqu’au XVIe siècle. Il consiste dans la mise en relation des dogmes chrétiens et de la Révélation avec la philosophie traditionnelle.

La Bible est le fondement incontesté des études soumises aux lettrés. La première préoccupation des scolastiques est  de réconcilier la philosophie d’Aristote avec la foi chrétienne c'est-à-dire une réconciliation entre la métaphysique générale et la théologie. C’est Thomas d’Aquin  (1224-1274), le premier à effectuer cette mise en relation dans son ouvrage « La somme théologique ». Selon lui la recherche de vérité chez Aristote ne peut que mener les hommes vers la révélation dans la religion. Son approche s’apparente à ce qu’on appelle « la dialectique » c'est-à-dire étudier les textes sacrées et les textes antiques, trouver les contradictions et les oppositions et chercher à les résoudre. La pensée aristotélicienne est d’abord peu connue, Aristote est vu comme un simple logicien. A partir de 1134 Gérard de Crémone (écrivain et traducteur italien de Tolède) traduit certains ouvrages d’Aristote tel que « la version des analytiques postérieurs de la Physique, des traités du ciel et du monde, de la génération de la corruption ainsi que des premiers livres des météores » mais ce sont des traductions parfois influencées par le néo platonisme, philosophie bien plus facile à concilier avec la théologie. Mais dès 1210 ses livres sont interdits à Paris, interdiction réitérée par Grégoire IX. Mais grâce à Albert le Grand, Roger Bacon et Robert Grossetête, le chancelier de l’université d’Oxford traducteur de l ‘éthique à Nicomaque, les barrières s’ouvrent à la diffusion des ouvrages.  Il est important de rappeler qu’au XI et XIIIe siècle on trouve peu d’écoles, ce sont des écoles cathédrales dans des abbayes de villes majeures comme St Victor et Ste Geneviève à Paris ou San Felice à Bologne en Italie. Ces écoles utilisent le programme désigné par Alcuin lors de l’époque carolingienne. Dès le XIIe siècle les écoles de Chartres, Bernard et Thierry font, elles, une grande place aux enseignements mathématiques et aux sciences naturelles. Les universités elles, s’ouvrent à partir du XIIe siècle dans les grandes villes médiévales, en réponse aux écoles cathédrales et sont perçues pour les historiens comme les créations les plus originales de la civilisation occidentale de cette époque.  C’est pourquoi certains historiens ont tendance à qualifier parfois cette période de « Renaissance » mais il faut rappeler que l’amélioration de ces enseignements réservés à la noblesse ou aux futurs clercs, s’est parfois opérée au détriment des derniers vestiges de l’éducation mérovingienne. Ils sont destinés à former de futurs politiques et administrateurs.

La première période (XIe au XIIe) est caractérisé par une querelle entre les universaux, opposant les réalistes menés par Guillaume de Champeaux, aux nominalistes de Roscelin, puis aux conceptualistes avec Pierre Abélard. (Les réalistes considèrent l’essence de l’homme comme une substance universelle commune qui subit quelques modifications  dans chacun des individus et il explique que la même caractéristique chez plusieurs individus est justement signe de l’absence de modifications)(Nominalistes considèrent que les genres et espèces sont des mots et non des choses car les choses sont vivantes, cela pose un problème à la théologie car ça revient à dire que la trinité sont trois choses différentes et non Dieu. La forme originaire de la scolastique est celle de l’école de chartres qui a permis une redécouverte de l’aristotélisme, et un rapprochement des arts mécaniques avec les arts libéraux notamment grâce à l’introduction de la physique. La deuxième période du XII au XIIIe siècle est considérée comme l’apogée de la scolastique grâce aux traductions des ouvrages gréco-arabes d’Albert le Grand et Guillaume de Moerbecke (secrétaire de Thomas d’Aquin). Dès cette époque on note quelques corrections sur les erreurs d’Aristote à propos de certains phénomènes naturels, néanmoins son importance n’est pas du tout contestée, mais c’est vraiment à la fin du XIIIe que les universitaires supportent de moins en moins l’inclusion de l’univers des Grecs et des Arabes. Etienne de Tempier écrit une première condamnation sur 13 propositions d’inspiration aristotélicienne ou averroïstes (début de l’athéisme et s’apparent au reniement de toute intervention divine dans la création des choses) qui traitaient de thèmes comme l’éternité du monde, la négation de la providence universelle de Dieu, l’unicité de l’âme intellective et le déterminisme.  C’est à cette apogée que certaines querelles commencent à sérieusement heurter le bon fonctionnement des universités soulevant certains problèmes à l’intérieure même du système cléricale.

Nous nous demanderons en quoi la scolastique a produit des évolutions dans le rôle institutionnel et idéologique de l’Eglise.

On s’intéressera d’abord au rôle que joue la scolastique dans la formation des hommes à cette époque, puis au rôle qu’elle incarne dans la production des idées et enfin on se penchera dans cette étude au rôle qu’a joué la querelle des séculiers et des mendiants dans ces bouleversements institutionnels et  idéologique.

  1. Le rôle professionnel (la formation des hommes)

La scolastique a d’abord été le lieu d’incroyables innovations dans la formation intellectuelle des hommes. Elle joue un véritable rôle professionnel dans l’établissement d’un homme à l’esprit critique, qui tient une véritable foi en sa raison.

A) Les méthodes et les notions enseignées.

1-Méthodes : L’enseignement des textes sacrées et profanes et leur mise en relation s’effectue selon une méthode scolastique assez aboutie. L’élève commence par commenter et expliquer les « auctores », c'est-à-dire les écrivais qui font office d’autorité sur la matière. Cette première étape s’appelle la « lectio » et représente une sorte de commentaire de texte. Puis vient la « quaestio » instauré par le maître et la « disputatio » de l’élève, qui consiste dans l’analyse grammaticale et logique, puis dans la discussion de la thèse grâce à un ensemble de lectures et de thèses s’opposant. A la suite de la « disputatio », la « sententia » est donnée, c’est l’enseignement qu’on tire de ce texte, débouchant sur une doctrine qui donne accès à une sorte de vérité mieux établie. C’est le plus souvent le maître qui donne sa « sententia ».  La « quaestio » apparait lorsque les mâitres prennent conscience que certains commentaires viennent troubler les autres par leur sens opposé. Cette méthode finit par conduire les hommes à un optimisme rationaliste étonnant et une confiance de l’esprit critique et la raison.

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